Bulles :Le contrebandier

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Le contrebandier

C’est une information qui ne pouvait pas passer sous notre nez et elle vient de notre excellent confrère El hadj (c’est un authentique pèlerinageur, ne vous inquiétez pas) Tiégoum Boubeye Maïga, dirpub de Nouvelle République. Il nous apprend, dans sa livraison du 17 février, que Jeamille Bittar a été trafiquant (dans le sens Al Capone) de boissons alcoolisées dans une autre vie. Le Chauve national, dérangeur des morts du cimetière de Sogoniko, transporteur de casseroles, PDSeur et quoi d’autre, est celui qui a offert le kilo d’or à notre très cher général président bien-aimé. Celui qui se dit « dégouté » par le rapport du Végal n’hésite à faire les yeux doux à ce même Sidi Sosso Diarra. On comprend maintenant la recette du médailleur : Quand il s’agit d’argent et de gloriole, rien n’est indigne. Même si ça pue l’essence

Le lèche-botte

Parlant toujours de ce même Bittar, celui qui se plaint de ne pas avoir été consulté par le Végal est pris à son propre mensonge. La presse a étalé le contenu d’une lettre dans laquelle le président de la Chambre de commerce (illicite d’alcool ?) se fend en courbettes et formules laudatives pour amadouer le Vérificateur Général. « Vous êtes à l’honneur de toutes les rencontres que l’Assemblée consulaire organise et cela d’une manière permanente » dit le dégouté par les accusations de filouterie à propos de sa gestion. Il est au moins enchanté par le bruit de ses casseroles ?

Le directeur des prisons

Il paraît que le Secrétaire général de la présidence, le retraité qui s’accroche, Django Sissoko a été directeur des prisons du Mali, du temps où le tyran Moussa Traoré envoyait mourir des gens à Taoudeni, Kidal ou Tessalit. Cet homme serait, selon ses laudateurs, un fonctionnaire exceptionnel qui connaît le Mali et son administration comme nul autre. Allahou Akbar ! C’est ce même Django Sissoko qui demandait, en privé, qu’on cesse de nommer des journalistes à des postes stratégiques parce que Mamadou Fofana, ex-cadre du ministère de la Santé, aurait étalé dans son journal la cuisine interne de son ancien employeur. Héritier de la culture CMLN et UDPM, on peut comprendre son abjection pour la presse libre, mais on peut aussi bien fermer les yeux sur les sbires de Moussa Traoré, réhabilités et remis au sommet de l’Etat.

Belles planques

Après avoir envoyé dans tous les ministères, des colonels comme « haut fonctionnaire de défense », notre très cher général président bien-aimé s’est retrouvé, encore sur les bras, avec une camarilla de galonnés qu’il ne sait plus où caser. Il y a au moins 70 colonels qui bullent dans les casernes ou se tournent les rangers. Au Conseil des ministres du 16 février, il a bombardé quatre colonels et trois lieutenants-colonels « conseillers consulaires » dans les ambassades du Mali à travers les anciennes terres du Gondwana. Ils seront là-bas, loin des humeurs meurtrières de Bahanga, d’AQMI et autres mesquineries qui ne concernent pas l’armée.

Les cheftaines

C’était beau à voir, une association africaine de grosses pointures du business. Les femmes chefs d’entreprises de plusieurs pays ont choisi Bamako pour réfléchir sur les voies et moyens de rendre encore plus prospères leurs business. Elles ont été reçues à Koulouba par ATT qui leur a prodiguées des… conseils. Sur la meilleure façon d’utiliser le parachute quand le business sombre ? Une certaine Mme Coulibaly Fatoumata Touré conduisait la délégation qui buvait les paroles du général. Elle n’a pas fait cas de l’expertise du chef d’Etat en matière de marketing, stratégie, plan d’affaires ou BTP. On a juste aperçu une « mamma benz » merveilleusement dotée par la nature admirer les binocles dorés du chef de Soud’Baba et le fauteuil présidentiel. Celui que le général quittera le 08 juin 2012 à 10h 30. Ajoutez toujours « Inch’Allah », bande de cafres ! 

Digital Sidiki

Branle-bas de combat à Télé Bozola où les neurones surchauffent ! Un comité de transition, rien de moins, a été royalement mis en place, en présence de Mariam Flantiè-la-moue pour le passage au numérique en 2015 (ils sont trop optimistes, les Mayas annoncent la fin du monde pour 2012). Le sultan Sidiki Premier, ex-copain de Soumeylou Boubeye Maïga quand cette amitié était rentable, assure que tout se passera dans l’ordre et que des stations régionales sont déjà équipées de la merveille. Dommage, tous ces efforts pour suivre en numérique les audiences du chef de l’Etat et écouter Alassane Diombélé lire le communiqué du Conseil des ministres. Nous voulons du numérique chez Sombé Théra !

Super look Diallo

Ahmadou Abdoulaye Diallo est le ministre des commerçants (Bittar et compagnie), des industriels du type Aliou Tomota d’Huicoma et des investisseurs du genre Babani Sissoko. Il se bat pour faire dire à Bakoré Sylla que le Mali sera inondé « de huile, de sicre et de farinin ». Mais, côté look, le mec a encore des croutes à manger. Le 17 février, il a été vu deux fois sur Télé Bozola avec : une veste jaune, une chemise blanche et une cravate noire. On n’a pas vu le pantalon mais les langues fourchues de notre entourage jurent qu’il était vert. L’amie d’Option et admirateur d’Igor Diarra (elle ne veut plus voir Hamane Niang en peinture) a fait une crise de nerfs en apercevant cet accoutrement : « Dis-moi, Chouchou, est-ce un ministre ou un korodjouga ? » a-t-elle gémi, enlaçant sa tendre moitié. Pendant ce temps, un schtroumpf du nom d’Abdallah Coulibaly, président du Forum de Bamako, donnait une leçon de stratégie à trois sous…

Van Mo Cassé

C’est un confrère spécialement inspiré qui consacre sa Une à notre galactique général de Premier ministre, Modibo Sidibé himself. Qualificatifs élogieux, superlatifs, dithyrambes, hagiographie, le scribouillard du jour à fait appel au Dictionnaire de la Vanité édité par Narcisse pour croquer le portrait de celui qu’il croit prêt, naturellement, à monter à Koulouba. Le CV du flic serait tellement étoffé que Claude Allègre, alias « bac +20 », ancien ministre français de l’Education aurait honte. Si c’est un papier commandité par Modibo ou ses valets, alors il y a eu trop de viande dans la sauce. Il vaut mieux recourir à une confrérie qui a fait ses preuves au Mali depuis Soundiata : les descendants de Balla Fasséké. Sidibé, fla halala ! Allah hokou djam !

Kaf et les babas coumandas

Après avoir reçu chacun une 4×4 offerte par ATT, les 49 préfets du Mali, héritiers de la Coloniale, de l’USRDA, du CMLN, de l’UDPM et rétifs à la démocratie sont allés causer chez leur ministre, le général de Division Kafougouna Koné. Le chef leur a prodigué des conseils sur le bon usage des caisses qui ont coûté plus de 2 milliards (puisés dans la cagnotte sécrète de la Sotelma-Malitel qu’ATT garde sous son bureau). Ils sont ensuite parlé de l’observation de lune même si aucun préfet n’a semblé lunatique et du Ravec, ce recensement budgétivore censé sécuriser l’état-civil du Mali. Nos antennes braquées sur la réunion n’ont enregistré aucune remise de fouets aux coumandans pour chicoter sous le soleil les campagnards qui ne paient pas leurs impôts.

Où est la police ?

Les habitants de Kalabancoro font un barouf du tonnerre ces temps-ci pour dénoncer le banditisme qui aurait atteint des sommets dans le coin. Ils ne veulent pas, pour le moment, imiter Bahanga et son cousin Has’ Fag, mais songent à monter des milices d’auto-défense. Avant les brigades, ils constatent que la gendarmerie du coin est débordée par les malfrats et manque cruellement de moyens. Ils veulent donc l’ouverture immédiate d’un commissariat de police. Une bien curieuse conception de la sécurité à notre avis. Il y a quinze commissariats à Bamako en plus des départements spécialisés, des brigades de gendarmerie et des vigiles privés, mais le crime et les criminels se portent comme un charme !

Canam mic mac

La Caisse nationale d’assurance maladie qui doit gérer un truc appelé Assurance maladie obligatoire se verra doter d’un budget représentant environ 3,5% des salaires et pensions de tous ceux qui sont déclarés dans ce pays. Au secours de la Poste malienne en coma, les pontes de la CANAM demandent de remplir les formulaires et le service de courrier distribuera ensuite. Si l’on veut aider la vieille dame (Poste) avant l’extrême onction, pourquoi ne pas juste lui refiler un contrat d’acquisition de serveur, du genre de celui acheté par le ministre Sékou Diakité de la « Commine 2 » et autorité de tutelle de la CANAM. Les commissions serviront à ranimer le comateux et les prestations intellectuelles à revivifier les neurones du « grand commis de l’Etat » pour qu’il nous dise où est passé le magot.

Aigles de chou !

Une défaite, naturelle, contre la Côte d’Ivoire, une autre devant le Cameroun et un pitoyable match nul contre la République Démocratique du Congo, on n’attendait pas mieux de nos Aigles locaux, au Championnat d’Afrique des nations qui se déroule au Soudan. La Fédération a chassé l’entraîneur Mory Goïta qui a réussi la qualification pour le remplacer par le mari d’Adja Soumano, Vieux Pathé Diallo. Les cadets, au Rwanda, étaient aussi revenus, la queue (s’ils en ont) entre les jambes et la honte sur les cheveux. Tous suivent l’exemple des Aigles professionnels endimanchés qui ne mouillent le maillot que sur la piste de danse d’une boîte de nuit.

Tout-terrain

Notre ami très cher, le ministre Hamed Diane Séméga de l’Equipement et des transports, était omniprésent sur la lucarne cathodique. A Bougouni, en saharienne et affichant une verve suspecte, il a « inspecté » la route en construction Sikasso-Bougouni en assurant que le tronçon est vital pour les liens entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Bon, il n’a pas mis de almoukaykay dans son thé du jour, mais il faut être mesuré : le port d’Abidjan ne sert presque plus rien au Mali et, pour le Ghana, passer par Kouri et le Burkina, donc la route Bamako-Ségou-Koutiala est plus raisonnable. Maigre consolation : Séméga n’en aurait pas profité pour installer un « point focal » du PDES. Mariam Flantiè l’aurait cravaché s’il avait osé une telle trahison.

Tié au Zoo

Le ministre Tiémoko Sangaré, chargé des détritus de Bamako et des eaux sans forêts du Mali, ne se dégonfle jamais quand il s’agit de vérité. Piqué au vif par la Une du journal 26 mars qui annonçait la fermeture du jardin zoologique et la mort de plusieurs animaux, il a mobilisé l’artillerie de Bozola pour « rétablir les faits ». Et ce rétablissement est le suivant : le prince Aga Khan, propriétaire de la colline du coin et ami des riches du monde, finance une rénovation complète et une fois les travaux achevés, les animaux reviendront. Si tous les animaux meurent en attendant, Option suggère de réserver des cages à Jeamille Bittar, Oumar Ibrahim Touré, Sékou Diakité et ensuite tous les amis larrons du Vérificateur Général. L’entrée est gratuite, bar froid, buffet garni, fouets fournis aux aigris aux revanchards !

Aéropassoire

L’aéroport de Bamako-Sénou a changé de look pour entrer dans le vingt-unième siècle. Ultra-moderne, il reste pourtant toujours une passoire,  des bagages disparaissent mystérieusement (ce sont les fantômes qui volent). Les salons VIP, réservés à des personnalités qui ne doivent pas côtoyer le crasseux prolétariat, accueillent des grandes dames, des grands messieurs, des rombières aux fesses décaties, de pétillantes nymphettes qui ont rendez-vous à Paris avec des papis libidineux et… des dormeurs qui profitent de la climatisation gratuite. Tout cela, après avoir mis le méga Salif Keïta dehors avec un coup de pied. Dieu a tout vu !

P.S. Un lecteur mesquin nous écrit pour nous demander si nous avons commencé la quête pour la construction de la prison de San. Nous ignorons l’identité de la personne qu’il souhaite voir derrière ces barreaux. Nous voulons rassurer tout le monde : un architecte nous promet, en consultations familiales, la maquette du bagne. Une fois les études terminées (gratos également), nous commencerons la collecte. En cas de complot collectif pour nous barrer les barreaux, nous vendrons la médaille du général pour ériger la belle nouvelle prison de San. La seule télé autorisée sera Bozola et les seules émissions, les rapports du Végal. Patience, les amis, le nyama est allé chercher un gros bâton…

La rédaction

 

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