Bulles Où est le magot ?

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Notre très cher général président bien-aimé n’aime pas le bruit, le désordre ou tout ce qui provoque une révolte dans le pays. Il veut une gestion pépère du Mali jusqu’à son départ, le 08 juin 2012 sous les coups de midi moins le quart. Donc, face à la chienlit qui menaçait de s’emparer du pays suite au dossier de l’Assurance maladie obligatoire, il avait décidé, seul, de rendre l’obligation… volontaire sans modifier une ligne à la loi ou au décret. Et les enseignants qui ont calculatrice dans le cerveau ont fait le compte du magot qu’on doit leur rembourser. Ils parlent d’ailleurs de sommes « arbitrairement soustraites » à leur paie. Jusqu’à présent rien. Le syndicat des flics menace de sévir pour récupérer le pognon et les greffiers sont dans la danse. Pendant ce temps, à Koulouba, ATT reçoit en audience des personnalités et ne pipe mot. S’il n’ y a pas de sous, pourquoi ne pas revendre le serveur de Sékou Diakité de la « commine dé » ? Il vaut 1,4 milliard avec les prestations intellectuelles et les oreilles ! !

 

Hôpital fantôme

Le très grand Hôpital du Mali a été inauguré de manière très officielle par notre très cher général président bien-aimé il y a près de quatre mois. Il paraît qu’il n’a pas son pareil dans la région. Dans les locaux de Yirimadio, du matériel dernier cri est installé, prenant tranquillement de la crasse et de la rouille. Parce que l’hosto est toujours vide de travailleurs et de patients ! Toujours promptes à mettre la charrue devant les bœufs, nous braves fonctionnaires n’ont tout simplement pas compris que des êtres humains ont besoin de latrines, de caniveaux et d’hygiène pour survivre. Alors, le PDG et son staff et tournent les poussent et bullent tranquillement. Mais qui sont ces audacieux qui font promener sans arrêt ATT sur des chantiers inachevés en lui contant fleurette ?

 

Le réceptionniste

Contrairement aux rumeurs perfidement distillées par les mauvaises langues de Bamako, depuis son renvoi du Gouvernement, Ndiaye Bah n’est pas devenu le réceptionniste au siège social du parti PDES dans l’ACI. C’est vrai que ministre du Tourisme pendant neuf ans, il a accumulé une expérience et une expertise en matière de réceptifs, mais cela ne lui a pas donné envie d’être un vulgaire préposé à l’accueil. En fait, il y a juste quelqu’un entre lui et la réception. Pas de garde du corps ni de protocole pour le voir et lui causer. Le PDES attend de recevoir, en subvention, une partie des recettes récoltées de la vente des casseroles de Jeamille Bittar pour offrir à Bah un poste digne de son rang et de l’Imacy. Sinon, Me Mountaga Tall rira de lui, pour l’éternité.

 

Méga conseiller

Ahmed Sow, éphémère ministre de l’Energie et de l’Eau, a écrit le PDES de sa belle plume. Ce document est devenu la Bible des laudateurs qui le citent nuit et jour. Impliqué dans une vilaine histoire avec l’Union européenne à travers la gestion d’une institution, il a été chassé vite pour ne pas fâcher les Blancs. Après une balade avec des fonds arabes, il devenu « conseiller spécial » de notre très cher général président bien-aimé. Interrogé par un proche sur sa mission exacte, il a prospéré : « Je donne des conseils stratégiques au président, notamment en matière d’investissement et de développement. » Pour mieux rentabiliser le champ et le cheptel du boss à Hamdallaye après le 08 juin 2012.

 

Affairisme béton

Le richissime « homme d’affaires », pas affairiste, est arrivé à midi pile de sa brousse et veut un lopin de terre à Badalabougou, pour ne pas être assimilé aux « boyorodjan » qui squattent les bidonvilles de la périphérie. Il a jeté son dévolu sur un espace vert du chic quartier et procédé à un abattage illégal d’arbres, selon un regroupement de jeunes en colère. La spéculation foncière impunie, la magouille à plein nez, des décisions de justice à la face du client, chaque jour que Dieu fait, les forts écrasent les faibles dans cet Etat laxiste. Les spoliateurs ont de beaux jours devant eux. Le jour des règlements de compte qui ne sera pas le jugement dernier ne sera pas aussi une partie de plaisir. Que chacun se le tienne pour dit…

 

Naufrage

Bamako n’existe que par le fleuve qui le traverse. Mais, pour une partie de la kleptocratie locale, le Niger est un business. Ils essaient de convaincre l’Etat, à travers une puissante agence immobilière, de leur vendre les berges pour y couler du béton et faire prospérer leurs magouilles. Ainsi, les Bamakois n’auront plus accès à leur bien commun et, du majestueux Djoliba, il ne restera qu’un canal de cent mètres de large. Dire qu’il y a des gens qui croyaient que nous avions déjà atteint le fonds du baril, ils n’ont encore rien vu !

 

Identité ministérielle

Le dernier remaniement ministériel a mis en orbite un certain Sambou Wagué, bombardé ministre planton chargé de gérer le maigre Budget de la République du Mali. Comme Lassine Bouaré, son patron actuel et prédécesseur dans cet insignifiant fauteuil, le Sarakolé ne manque pas une occasion d’inviter Télé Bozola à couvrir le moindre rot surgissant de l’œsophage de son département. Au lieu de reconnaître les efforts du ministre dans sa quête d’existence, une mauvaise langue d’Option de crier : « Il est noir comme un Wolof, et il brille tellement ! » Pourquoi s’attaquer aux Wolofs ? Les Thiam et les Bozos sont aussi d’authentiques africains !

 

Humaniser les prisons

Après la tournée des députés qui voulaient savoir ce qui se passait derrière les barreaux ; après les péroraisons des droits de l’hommiste qui répètent sans arrêt que nos prisons sont des mouroirs, le ministre de la Justice annonce que notre très cher général président bien-aimé veut humaniser les geôles en améliorant les conditions de détention et ce, à cause de la Semaine des détenus. Des « Journées de réflexion » serviront à changer l’image de nos bagnes qui passeront désormais pour des lieux de villégiature. On attend la piscine et le massage suédois pour bientôt. Encore, dit-on, en 1961, nous n’avions que 361 prisonniers contre 5041 en 2011. Les clients du Vérificateur général et de la CASCA ne sont pas encore arrivés…

 

Assises et debout

La session ordinaire de la Cour d’assises de Bamako est en cours. Au total, 62 dossiers concernant près de 200 personnes sont inscrits au rôle. On devine aisément que ce sont les pauvres et les sans pistons qui ont fini par se retrouver dans le temple de Thémis. Les bras longs ont eu longuement le temps de s’éclipser. Il paraît que de tous ces dossiers, seul un cas de trafic de drogue sera jugé ! Un monsieur qui se fait appeler Souleymane Coulibaly a été présenté comme le procureur près la Cour d’appel. Et dans son blabla, il a dit souhaiter une vraie justice, celle qui « punit le coupable et rend à l’innocent sa liberté et sa dignité » ! Et on vous jure que le proc’ en question n’imitait pas Guimba…

 

Debout Assises

Au cours de la même cérémonie, le grand timonier de la Cour d’appel, un dénommé Moussa Sada Diallo ergotait sans rire en assénant que sa juridiction ne laissera aucun coupable (même les riches à craquer ?) s’échapper et rendra la liberté totale aux innocents. Six jurés, triés parmi la crème des honnêtes citoyens du Mali, aideront les juges à identifier et châtier avec la dernière des rigueurs les coupables. On tremble déjà dans le box des accusés. Nous avons de la peine à croire que certains magistrats sont devenus sourds et aveugles au point de ne pas entendre les injonctions du sommet : Au Mali, on n’humilie pas des pères et mères de famille ! Il faut laisser les criminels jouir tranquillement du fruit de leur vol !

 

Kalapo et repos

Le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille serait, selon les mauvaises langues, un des plus « juteux » de la République avec tous ces toubabs qui veulent absolument donner de l’argent pour que le genre sorte de la marginalisation. Mme Maïga Sina Damba s’y sentait tellement à l’aise qu’elle se croyait en terrain conquis. Ses parents de Nara commençaient à pousser de la bedaine et à luire du front. Depuis le 06 avril, elle a été chassée et c’est une dame du nom de Dr Konaré Mariam Kalopo (ce n’est pas une parente par alliance à Alpha, évitez les calomnies !) qui la remplace. Les grandes dames, habituées des couloirs du ministère de l’ACI commencent à retrouver leurs repères. Seule l’amie d’Option et ex-fan du ministre Hamane Niang débite des ragots : « Contrairement à Sina Damba qui était grande et élégante, Mariam Kalopo est petite et possède une autoroute entre les dents… » Elle n’a que se mettre une dent artificielle.

 

Le gagnant inconnu

L’inamovible patron du CNID Faso Tji ton, Me Mountaga Tall, vient d’être triomphalement reconduit à la tête de son parti et se lance dans la bataille de Koulouba 2012, gonflé à bloc. Son congrès a été une démonstration de force qui a permis de clouer le bec à ceux qui croyaient la formation morte et enterrée depuis des lustres. Emporté par son enthousiasme et les louanges des griots, il a annoncé qu’en réalité… il était le vrai vainqueur des élections de 1992 ! Vraiment fort, Baba… Son politburo de 83 membres va changer le logo du parti et se préparer à ce que le CNID ne coopte plus jamais des « traitres » dans le genre Ndiaye Bah. Personne ne songe cependant à forcer l’illustre avocat à prendre le chemin de l’exil pour sa sécurité personnelle…

 

Choguel de Brousse

Le chef des tigres de papier, Choguel K. et sa cour du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) était en virée dans la brousse, plus précisément à Koutiala pour montrer que le tigre sans proie sait au moins avaler de la poussière et serrer les pinces du populo. Un aigri de commenter : « Se prenant pour le roi du coton, il est arrivé dans une 4×4 rutilante, vitres teintées, soulevant une tonne de poussière sur son passage et assénant ses vérités de comptoir. En plus, il était vêtu, de la tête aux pieds, de blanc immaculé, comme s’il venait à une séance de purification au milieu des Miankas. » Choguel K. qui ronge son fromage à la tête du CRT se croit toujours un parti national en pleine ascension et croit encore que 2012 est son heure de gloire. En se faisant de nouveau par Guimba ?

 

Ecrase c… !

L’Organisation mondiale de la santé est une institution spécialisée des Nations Unies. Elle est tellement efficace qu’elle a lamentablement échoué dans le Programme mondial de vaccination des enfants, au point où l’UNICEF a pris le relais. Mais, pour pomper du fric et faire semblant d’être utile, cette bureaucratie n’a pas son pareil au monde. Elle vient d’annoncer qu’elle va ramasser cinquante milliards de francs CFA pour lutter contre le tabagisme dans les républiques banania. Et elle cite toutes les calamités que le tabac (dont les taxes enrichissent tous les gouvernements) provoque sur la terre d’Allah Soub’hana wa’talla’a. Quant à l’alcoolisme, l’OMS ne trouve toujours pas urgence à le combattre et ses réunions à Genève sont très souvent abondamment arrosées.

 

Reliques dogon

La valorisation de la Culture malienne serait une « haute priorité » des autorités nationales comme on le dit dans le jargon bureautique. Elle est tellement importante que c’est Hamane Niang qui est chargée d’en faire la promotion. Il y a une semaine, il est allé se balader à Bandiagara pour constater de visu qu’un musée régional consacré aux Dogonos est en voie de finition et qu’un autre, consacré à leurs cousins bozos verra le jour à Djenné. Les Peuls commencent à chialer et veulent un à Hamdallaye. Les Bwas en veulent à Tominian. Les Sarakolés en veulent à Banamba et les Khassonké à Bafoulabé. Il n’ a rien à redire, chaque ethnie du Mali réclamera son musée du patrimoine et on parie que Bahanga sera le premier à être écouté. Il a des arguments en acier sifflant et perçant !

 

Couronnement

Le championnat national de football du Mali (ne riez pas, ça existe !) se poursuit et il y a même des groupies  qui se passionnent pour quelques « vedettes » locales et font un pronostic sur le sacre du Stade malien, vu la réputation que le Djoliba et ses supporters sont en train de se payer. Les fans des Rouges ont une sainte horreur de la défaite contre un club local même s’ils ne se formalisent pas outre mesure de ramasser un 3-0 contre une équipe sénégalaise très quelconque. Un supporter du Stade de s’épancher : « Les Blancs ont la meilleure équipe du Mali. Nous gagnerons toute cette année… à moins d’un autre coup fourré de Karounga Kéita ! » Ce Kéké ? Mais oui, celui qui fait parler de lui depuis le temps de Tiécoro Bagayoko quand Bamako comptait moins de cinq cent mille habitants.

 

Cour de récréation

Il y a trois ans, la nomination d’une femme à la tête de la Cour suprême avait fait l’objet d’un battage médiatique sans précédent dans les annales judiciaires du Mali. Mme Diallo Kaïta Kanientao, présentée comme une magistrate de « classe exceptionnelle » et sortie honorée de tous les devoirs confiés (excusez du peu) allait démontrer que les juges avaient une colonne vertébrale et savaient rendre le droit. Elle est partie à la retraite dans l’indifférence générale et c’est un Nouhoum Tapily goguenard qui le remplace dans le prestigieux fauteuil. En lisant le CV du nouveau président de la « plus haute juridiction du pays », on se rend compte que c’est vraiment un très haut magistrat ! Et honni soit qui mal y prononce des arrêts ! Le grand frère Jokèlè persiste et signe : «  Du juge de paix au plus haut perché, les Maliens ont une opinion très tranchée sur la justice ! » crie-t-il. Heureusement que les Maliennes, elles, sont contentes de nos toges d’hermine.

 

Bad luck

Le nouveau président de l’ingouvernable Nigeria, Goodluck Jonathan serait le président le plus chanceux du monde selon certains scribouillards et porteurs de micro. Obscur vice-gouverneur d’une province lointaine, il a été choisi vice-président par Oumarou Yar’Adoua qui a cassé la pipe à peine un an plus tard. Candidat du PDP, il a été élu dès le premier tour avec 54%. Et son assermentation de donner lieu  à un commentaire enflammé du reporter de Télé Bozola qui suivait la cour royale à Abuja. Au milieu de tous les invités, nous ne savons pas ce que Goodluck a eu le temps de dire à ATT mais au moins, cela donne du baume au cœur de savoir que notre chef a été bien traité par rapport à une certaine bamboula tenue à Yamoussokro deux semaines auparavant.

 

Avant de terminer, nous avons une obsession : réconcilier coûte que coûte le député Mamadou Hawa Gassama Diaby et Mme Konté Fatoumata Doumbia. Nous avons lancé une invitation à Oum Sang qui doit apporter obligatoirement des caisses de bière et des pendelous neufs. Nous avons invité Guimba national pour dérider l’étrangleur et tenir en respect la diva du Wassoulou qui a peur des imitations. Nous avons demandé à la Fédération malienne d’athlétisme d’organiser une démonstration de sprint entre les deux personnalités afin de savoir qui court le plus vite. Et pendant ce temps, Malamine Koné dédiera sa prochaine cassette « wélé wélé…… » à la salle qui applaudira. Mme Konté serait prête à la réconciliation, à condition que… tout le monde soit sobre.

 

La rédaction

 

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