Agatham Ag Alassane, ministre de l’Agriculture et parfait inconnu des foyers illettrés de Bamako est victime d’une grave injustice.
L’homme qui a la charge de faire du Mali une « puissance agricole » s’époumone à longueur de soirée sur Télé Bozola mais, rien à faire, son message est balourd. Il a beau diffuser des spots publicitaires, le discours reste nase. Alors, à Option, notre cellule Communication et diagnostic de message a entrepris la recherche pour trouver les causes de cette iniquité. Après deux mille heures, huit minutes et quarante deux secondes de cogitation, nous avons trouvé la faille : Agatham parle un français rare, disparu depuis le temps des dinosaures. Extraits : « Le persident de la la Répiblique » a « inchisté » sur le besoin urgent d’aider un piyi ami et frère, la Codivoire. » A Option, quelqu’un est prêt à reprendre avec lui le mode de prononciation des voyelles.
Punition divine
La nomination de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé n’a pas fait que des heureux dans ce pays. Certains avalent tranquillement leur couleuvre mais d’autres ont des arêtes de poisson tellement gros dans la gorge qu’ils se sentent obligés de déglutir sec. Un imam de Lafiabougou, membre supposé de la secte des barbus qui ne serrent pas les mains de femmes a dit, au cours de son prêche de vendredi, que l’arrivée de Mamie Makaï à la Maison du peuple « est une punition divine » à cause de toutes les dépravations de mœurs qui ont cours au Mali. « Cette décision est le signe avant-coureur d’une déchéance qu’Allah fera subir à ce pays de faux-croyants » a-t-il martelé. Et le prêche du mini mollah, le signe avant-coureur d’une misogynie qui vire au délire.
Le gouvernement recule
Il n’y a rien à redire, c’est une véritable pantalonnade. Le gouvernement a piteusement battu en retraite parce que ça sentait le roussi. Comme le Code de la famille. L’Assurance maladie obligatoire qui a provoqué une poussée de fièvre chez les enseignants, policiers, agents d’EDM, etc. sera désormais volontaire. Cette belle initiative est vouée à l’échec parce que les Maliens, avec les expériences passées, ont flairé l’arnaque. Rien ne se passera comme prévu et les cotisants risquent de se retrouver devant des structures de santé qui en feront à leur guise. On appelle ça un Etat qui perdu toute crédibilité. La démocratie avance…
Gabelou out
La nouvelle est tombée dans la cour de la direction générale des douanes le mercredi après-midi. Malgré ses suppliques et interventions, le colonel Amadou Togola a été dégommé de son poste de gabelou en chef du Mali au cours du conseil des ministres. Certains avaient la mine basse, d’autres affichaient un large sourire. Est-ce l’affaire des 15 kg d’or saisis à Bamako-Sénou puis devenus du bronze ou les effets collatéraux de la guéguerre avec son adjoint, le tonitruant Zoumana Mory Coulibaly. Personne ne peut trancher. Mais notre très cher général président bien-aimé a tranché dans le vif : Modibo Maïga sera le patron des douaniers. Une fleur d’un Touré à son cousin, diront les aigris.
L’intouchable
Pratiquement tous les boss des pompes à fric du Gouvernement ont perdu leur fromage. Les douanes, impôts et domaines rapportent la quasi-totalité des recettes publiques. Il y a juste un patron qui n’a pas été touché : la Directrice générale du Trésor. La boîte à magouille pourtant la plus « juteuse » du pays tellement la mafia y est bien organisée. On ne sait par quel miracle Mme Diarra a échappé à ce coup de torchon. On se souvient bien pourtant que notre très cher général président bien-aimé avait parlé de cette structure le désespoir au cœur : « Dès que l’argent entre, il disparaît, je n’y comprends rien. » A-t-il compris maintenant pour garder la cheftaine au chaud ? Une leçon de gestion des finances publiques, par exemple… Jokèlè pense que le général a peur des féministes et ne veut pas persécuter une pauvre dame.
Bittar Abidjan
La guerre civile est presque chose du passé en Côte d’Ivoire. Le retour à a normalité se fait tranquillement. Un calomniateur qui appelle souvent Option de suggérer que Jeamille Bittar ferait mieux de se précipiter sur les bords de la lagune Ebrié. « Il trouverait un terrain fertile pour traîner ses casseroles et s’adonner, chez les Bushmen, à son activité d’antan, le trafic d’alcool. » Le transporteur de casseroles, PDESeur, dérangeur des morts de Sogoniko, imprimeur de flaflas et président de tout et rien est l’objet de trop de jalousie. Nous pensons que le Chauve national est assez occupé dans son pays et qu’il n’a plus d’énergie pour sauver d’autres peuples. Il paraît d’ailleurs qu’il songe à devenir maire de San. Pour leur vendre les rapports du Vérificateur Général ?
Garnison Orange
Orange-Mali, la boîte à téléphone portable que préside (pour le compte des vrais propriétaires) Alioune Ndiaye, est en pleine ébullition nous apprend un mouchard. Les rivalités, intrigues, jalousies, calomnies sont devenues le sport quotidien le plus populaire, chacun cherchant à massacrer l’autre pour une petite couche de crème supplémentaire dans son lait. Et on dit que seuls les Maliens de l’entreprise se livrent à ces joyeusetés, au grand plaisir des expatriés. Quoi de plus normal, c’est pour cela que les Maliens occupent les emplois subalternes et les postes les moins rémunérés. Quand on se met des peaux de bananes sous les pieds, on doit toujours faire attention à son arrière-train.
Wanted Togola
Un groupe de fonctionnaires affalés dans un bureau (climatisé) du ministère de l’Education colporte des ragots du pays quand, soudain, quelqu’un demande des nouvelles de Bakary Togola à la secrétaire. Cela fait un bail que sa bouille de paysan « arrivé » n’a pas été vue sur Télé Bozola, se lamente un fan. Le président de l’APCAM et membre du Politburo du PDES ne participe plus aux manifestations du parti. Il faut comprendre l’enfant de Niamana et le laisser tranquille. En plus de l’APCAM, il s’occupe de ses dizaines d’hectares de coton et céréale, des nécessiteux du pays, des médailles du général et de Jeamille Bittar. Quand il rentre chez lui, plusieurs épouses l’attendent. En plus, s’il doit être vu constamment à la télé… Ils veulent le tuer ou quoi ?
Makaï Dama
Un fin observateur de la politique malienne nous rapporte avoir vécu des moments inoubliables un dimanche récent en suivant un débat sur Africable. Un invité a retenu son attention : Ahmed Sow, ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, chassé du Gouvernement pour une affaire bizarre d’indélicatesse avec des fonds européens. Longtemps pressenti comme Premier ministre à la place de Modibo Sidibé, le pauvre Sow n’aura même pas un strapontin de ministre-planton chargé de cirer les bottes du général des paras. Au cours du débat, Ahmed Sow parlait un français tellement mauvais que l’observateur a cru écouter un « ancien combattant ». C’est trop méchant, quoi ! Ahmed a perdu le sens de la grammaire parce que trop déçu de voir une retraitée, Makaï, déterrée par ATT alors que lui, le fringant jeune « dogo » attendait son tour. Il a eu le tort de croire aux promesses, le naïf.
Choque Madeleine
Nos sources au sein du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), le micro parti du tigré dégriffé Choguel Kokala Maïga n’en démordent pas. Mme Diallo Madeleine, passée de l’Elevage à la Santé, n’était pas la candidate du bien-aimé président-fondateur. Il voulait désigner une autre personne et pense que la Madeleine qui ne pleure plus n’est pas une militante dévouée et engagée qui mérite récompense. On dit qu’elle ne cotise même plus. Dommage que le Mali ait choisi la démocratie. Au temps de l’UDPM dont Choguel se proclame l’héritier, des militants indisciplinés de ce type, à part se voir privé le titre « section pilote » avec ou sans palme, finissaient devant le BEC avec, à la clé, un sévère et unique avertissement.
Poupons heureux
On raconte, dans les couloirs de la Fondation pour l’Enfance, que la vie quotidienne à la Pouponnière revient à la normale et que les enfants se portent de mieux en mieux. L’ancienne ministre qui était chargée de protéger ces orphelins, Mme Maïga Sina Damba, après avoir mis sa cousine à la place d’une directrice que tout le Mali admirait, a fait les frais de la mort inexpliquée ou inexplicable d’une trentaine de poupons. Ils seraient morts de sous-alimentation et de manque de soins alors que la grande-sœur arrosait de générosité la structure. Il est temps d’instaurer la charia au Mali, juste pour chicoter publiquement, les vendredis après le diouma, ceux qui osent voler la nourriture des orphelins pour se goinfrer. Tous des cafres !
Ndiaye Bah de gamme
Il a quitté le ministère de l’Artisanat et du Tourisme après neuf ans non stop. Il avait fini par s’assimiler au décor ambiant et gérait sa chose avec maestria. Il avait l’oreille du président de la République et traînait ses vestes retoquées dans une fainéantise promotionnelle qui couvrait le monde entier. Chassé du Gouvernement, Ndiaye Bah ne retourna pas vendre des bicycles à l’Imacy. Il se dit qu’il s’est fait un petit matelas financier qui lui épargnerait les affres des clients sans savoir-vivre. Il a mis tout son espoir dans le PDES (parti) pour garder son train de vie. Nous ne savons pas s’il a encore payé son dû à l’EDM. Toutefois, interrogé à son insu par un gars d’Option, Mountaga Tall se dit prêt à pardonner la trahison de son ancien Secrétaire général, à condition que ce dernier fasse un mea culpa après avoir fait Bamako-Bandiagara à pied. Trop cruelles, certaines revanches.
Qatar Konaré
Depuis qu’il a quitté Koulouba et flâné quelques années à l’Union européenne avant d’en être chassé par le Syndicat des chefs d’Etat africains, on croyait Alpha Oumar Konaré peinard à Titibougou, partageant son temps entre son champ et la mosquée. Nous avons été surpris de recevoir l’appel d’une balance en provenance du Qatar. Il venait de croiser Alpha dans les couloirs du Sheraton. « Que vient-il faire ici ? A-t-il des intérêts ici ? Du magot planqué ou quoi ? » Non, Alpha Oumar Konaré était en hadj, il a juste confondu Kaaba et Qatar. Dès son retour, nous confirmerons tout.
Cocaïne Hameau
Nous sommes franchement des oies. Pendant des années, nous croyions que la consommation de cocaïne est un business réservé aux grandes villes, à la jeunesse dorée et aux filles branchées. Nous avions tout tort. Les gabelous de Sikasso ont mis la main sur deux kilos de cocaïne, au poste de Bougoula Hameau. Saperlipopette ! Des villageois qui sniffent ! On apprend tous les jours. La drogue, d’une valeur de 105 millions de francs CFA était dissimulée dans un véhicule de transport en commun. Le directeur régional qui a fait venir les caméras a eu droit à ses 15 secondes de gloire. Selon nos enquêtes, le trafic est minime, marginal. L’adjudant Sanogo du poste de Diapaga, nous apprend que les Sénoufos ajoutent la coke juste pour alourdir leur tchimi-tchama quotidien.
Cimetière ministériel
Un journaliste des Echos a fait don de sa personne pour pondre un article assez intéressant sur l’avenir professionnel des anciens ministres. Globalement, personne parmi les congédiés ne se retrouvera à la belle étoile, quoi que Allah réserve souvent des surprises dans cette vie. Ils sont des fonctionnaires ou des privés qui pourraient retourner à leurs anciennes amours. Mais pas vendre des motos pour Ndiaye Bah ou offrir du thé à son ministre comme Sékou Diakité du temps de l’AMADER. Cependant, pour les guigneux qui ne trouveront nulle part où brouter, nous savons, de source généralement bien informée, que des places de vendeurs de tickets sont disponibles chez Bittar Transcasseroles.
Taxi driver
Il paraît que c’est le blues généralisé chez certains taximen de Bamako. Le confrère qui rapporte l’info raconte qu’il s’agit surtout de ceux qui ont pris en location-vente des tacots de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et les guimbardes importées par la méga giga star lunatico-humectée du Wassoulou, Oum Sang herself. Les taximen sont écrasés par les montants et les échéances des remboursements, ils peinent à vivre décemment, n’ont quasiment pas de repos. Et les véhicules, souvent en plastique renforcé, ne seront peut-être plus que des carcasses quand ils seront leur propriété. C’est incompréhensible. On sort des individus du chômage pour leur offrir du travail, et ils ont le culot de refuser de se faire exploiter et harasser. Que pourrait-on faire pour eux ? Livreurs de caisse d’alcool, c’est un boulot plus payant ?
Télé Bozola
Les travailleurs de l’ORTM sont au bord de la crise des nerfs. Qui sera leur prochain grand manitou en remplacement de N’Fa Sidiki devenu ministre et porteur de parole ? L’angoisse est tellement intense que le sujet n’est abordé qu’entre amis sûrs, nous dit un menteur fieffé. Un moment, on avait parlé du communicant présidentiel Seydou Sissouma. Il semble que ce dernier n’est intéressé qu’à prendre de l’air avec un poste prestigieux à l’étranger. On a évoqué un journaliste en poste à l’étranger. Puis, rien. ATT n’est pas pressé de choisir un remplaçant. Les spéculations continuent. Pour aider le général à trouver le meilleur candidat, nous avons fait une revue des personnalités capables de tenir à ce poste. De manière unanime, notre choix s’est porté sur Mme Konaté Oumou Diata Kéita. On dit qu’elle est la seule à oser affronter les mines anti-personnelles que son mari a posées dans le bureau. Et elle n’est pas assez grande pour recevoir les missiles sol-tête.
Après avoir réussi à sauver son « pendelou » du feu allumés par les jeunes en révolte de la Commune I, la fardée sexagénaire et mairesse, Mme Konté Fatoumata Doumbia, celle qui aura payé « de sa poche » la construction du siège de l’ADEMA, veut poursuivre en justice un député. En effet, la tonnante élue pense qu’elle doit ses déboires à l’honorable Mamadou Awa Gassama de l’URD. Elle dit que c’est lui qui a commandité les émeutiers. Et si elle a eu la vie sauve ce jour, elle ne doit qu’à la baraka. Ce Gassama, un fier-à-bras pas fin pour un sou, brutal et grossier est celui qui a failli étrangler un confrère de la place. Mme Konté qui criant maintenant pour la sécurité de sa famille veut faire lever l’immunité parlementaire de l’illettré de la première région. Bon, on se calme les nerfs et on partage les torts : Mme Konté donne des explications crédibles sur cette affaire puante de dépôt d’ordures près des domiciles privés et Gassama nous dit la vérité sur son rôle. Après cela, chacun aura droit à dix coups de fouet sur la place et il y aura échange d’encens et de liasses de billets. Pour l’instant, nous conseillons à Mme Konté de suivre des cours de fitness pour se remettre en forme. En cas de pépin, ses jambes sont dix fois plus sûrs que les policiers de Sadio Gassama. Et si le « pendelou » tombe en route, nous irons le remettre en mains propres au prêcheur Bandiougou. Ina dillah, la politique !
La rédaction.