C’est un étudiant en journalisme encore candide qui demande à son aîné si les audiences de notre très cher général président bien-aimé sont de l’information. Pourquoi, ajoute-t-il, Télé Bozola les diffuse tous les jours alors qu’en Occident on n’entend jamais ce genre de nouvelles ? Question naïve et sujet qui a fait rager des générations de journalistes. La réponse la plus claire est que sous les bananes, tout part du président de la République et tout revient à lui. Le guide éclairé est le seul qui compte. Etre reçu par le timonier national est un honneur. Alors, les audiences du chef de l’Etat, ce n’est pas de l’information, ça permet aux « audiencés » de moins souffrir en se sentant plus importants et N’Fa Sidiki n’aura pas à gérer des coups de fil futiles.
Après avoir crée son parti PDES et pris les rênes de ce machin, l’ami du Vérificateur général et Monsieur 11 millions en thé, le ministre de l’Equipement et des transports, Ahmed Diané Séméga a subitement disparu des écrans de Télé Bozola. En fait, il est en tournée. Après un rapide crochet à Abidjan pour phosphorer sur des trucs à l’utilité discutable, il a débarqué à Dakar pour une journée « portes ouvertes » aux Entrepôts maliens du Sénégal. Officiellement, il n’a pas parlé de ses copains prévaricateurs du PDES ni quémandé des bénédictions. Il était au port de Dakar probablement pour vérifier si son stock de thé est bien arrivé.
On aura tout vu et tout entendu sur les individus qui cherchent des raccourcis pour réussir à un examen. Outre les marabouts, charlatans et autres imposteurs qui promettent aux crétins un examen, nous avons les mystificateurs. Au Togo, nous apprenons qu’un prof du lycée de Tokoin, qui sortait avec une de ses élèves n’a rien trouvé de mieux que de se déguiser en fille pour concourir à la place de sa dulcinée. Tout s’est bien passé jusqu’à la dernière épreuve quand une candidate vigilante à mis la puce à l’oreille d’un surveillant. La « fille » avec des boules entre les jambes a été démasquée. La vraie candidate a pris la fuite. Son amant de prof a été radié de la fonction publique et emprisonné. Il risque 5 ans. Retenez la leçon : le bac se décroche en travaillant !
La rumeur court à Bamako à l’effet qu’une « chanteuse » qui fut très populaire est au bord de la crise de nerfs. Son mari, épuisé par ses caprices, sa légèreté et son narcissisme a déguerpi, la laissant causer à son miroir. Nous avons tenté de la joindre pour vérifier ces calomnies mais son numéro est hors service. Après avoir connu les paillettes et la gloire, elle se prépare à un dur retour à la réalité. Juste pour apprendre la modestie, ce qui n’est déjà pas mal pour les gens qui oublient vite qui ils étaient.
C’est un jeune plein d’avenir qui venait juste d’être nommé directeur de succursale d’une grande banque du Mali. A peine trois mois après sa prise de fonction, un mal bizarre est apparu sur sa main, avec des œdèmes et une plaie intérieure qui le font terriblement souffrir. Des tours dans les CSCOM, cliniques et hôpitaux n’ont servi à rien. Il a été évacué dans un pays plus avancé dans la médecine pour voir plus clair. Un client de la boîte nous jure que le banquier a reçu des missiles occultes envoyés par ses rivaux mécontents de sa promotion. Une attaque préventive avant qu’il ne devienne un usurier ? S’il a des marâtres, des tantes, oncles ou cousins, ils peuvent se préparer à devenir les coupables. Le Mali est « moderne » avec des Maliens qui croient encore à ce genre de balivernes…
Les observateurs attentifs ont constaté que le french doctor, Bernard Kouchner, le ministre toubab des Affaires étrangères est arrivé le 27 juillet à Bamako, les traits tirés. Il était d’humeur massacrante et pas à cause de l’assassinat de son concitoyen Michel Germaneau. Après avoir refusé de parler aux scribouillards, il a daigné jeté un grain de sel au porteur de micro de Télé Bozola pour aligner des banalités affligeantes. Un coup de fil auprès de nos confrères de Nouakchott nous permis de savoir que le président local des dunes de sables lui a proprement remonté les bretelles, n’appréciant pas son ton arrogant. Kouchner n’avait qu’à apporter des sacs de riz.
Le ministre chargé d’éduquer les enfants du Mali, le professeur Salikou Sanogo n’a toujours pas daigné se présenter à l’opinion pour expliquer sa stratégie de correction suite aux résultats catastrophiques du DEF 2010, avec ses 38% de taux d’admission. Il est terrorisé à l’idée de dire clairement aux enseignants et enseignés que l’école tâte le fond du baril et que ses idéologues sont à court d’inspiration. On lui suggère de mettre à profit ces vacances pour au moins faire le ménage dans son ministère. Du ménage au sens propre du terme tellement la cour de ce département est sale, les murs insalubres et le mobilier répugnant. La propreté favorise la réflexion, professore !
Moussa Mara, le maire déchu de la Commune IV vient de créer son groupuscule politique appelé « Yéléma » ou changement en bambara. L’expert comptable se répand déjà en assurance qu’il sera candidat en 2012 et présentera une vraie alternative pour les jeunes. On pensait qu’après sa défenestration de la mairie et ses vaines élucubrations médiatiques, il avait compris qu’un peu d’humilité et un soupçon de modestie ne lui feraient pas de mal. Il n’a pas retenu la leçon et continue à se prendre pour le nombril du Mali. Attention Balla, le miroir de Narcisse peut renvoyer une image de confiance excessive qui finira en eau de boudin.
Un ami sincère de Soumaïla Cissé, patron de la Commission de l’EUMOA, ne dort plus. « Oumar Ibrahim Touré m’inquiète et inquiète le boss. Il nous prépare un coup salaud pour 2012 et il est possible que l’URD vive le drame que l’ADEMA a connu en 2002. Les commanditaires d’OIT attendent de lui qu’il se déclare candidat et parte avec la moitié du parti. Le boss a commis une grave erreur en l’envoyant au Gouvernement ! » Mais, oui, comme Chirac a commis une grave erreur de sortir Sarko de son trou ou César a eu tort d’adopter Brutus. Les chefs de partis sont prévenus : Si vous ne pouvez entrer en personne au Gouvernement, refusez d’en faire parti !
En une seule édition du journal télévisé guinéen, on a vu plus de généraux que ne pourraient compter la France entière. Sékouba Konaté, Mathurin Bangoura, Aboubacar Sidiki Camara, Lansana Touré, Thierno Thiam sont tous étoilés et occupent des positions névralgiques au cœur de l’Etat. Il reste les Arfan Camara, Kerfala Camara, Baïlo Diallo et tutti quanti. L’armée de Conakry reste malgré tout indisciplinée et incontrôlable. Comme le disait Dadis, un général se fait envoyer chez les Haoussa par un caporal, en toute impunité. Le ratio normal dans les armées sérieuses est d’un officier pour dix soldats, en Guinée, c’est huit pour dix ! On souhaite bien du plaisir au civil qui viendra mettre fin à cette pagaille.
C’est un citoyen en colère qui interpelle deux journalistes d’Option en pleine séance de montage du journal : « Nous avons perdu nos épargnes dans la faillite de la caisse Jemeni et vous, les journalistes, nous ne dites rien ! » La colère a rendu sourd ce citoyen. Tout a été dit et écrit sur cette banqueroute au relent de scandale financier. Il rêve certainement de voir les coupables en prison. Il peut toujours prendre ses désirs pour la réalité. Au Mali, on ne punit plus les escrocs et les voleurs. Pourquoi humilier des pères et mères de famille si on peut gentiment leur demander de ne plus recommencer ?
Un bonhomme louche, installé quelque part en Commune V, affirme être un prophète, guérisseur ayant reçu des « dons » de…Jésus. Au nom du fils ! Il prétend soigner par magnétisme, par simple pose des mains sur la partie malade du corps. Y compris le cerveau ? Toutes les maladies disparaissent, assure le zouave. Moyennant un soulagement rapide de votre portefeuille, cet imposteur à la langue mielleuse tente de vous hypnotiser avec ses baratins à deux sous. Malheureusement, il a pris la tangente en recevant une simple convocation de police de la part d’une dame qui cherchait mari. Cet abandon du père céleste est inexplicable. A quoi sert une prophétie errante ?
A la grande mosquée de Bamako, une discussion s’anime autour de la foi des Maliens qui se disent musulmans en majorité. Un supporter zélé de la cause se plaint en ces termes : « Nous sommes des croyants dans un pays de croyants et c’est le ministre de l’Administration territoriale qui s’occupe de nous. Ce n’est pas normal. On doit créer un ministère du Culte avec plein pouvoir ! » Notamment celui de fouetter en public les mécréants ? Bon, on se calme et on laisse Dieu reconnaître les siens. Voir notre très cher général président bien-aimé avec ses grands boubous blancs amidonnés les jours de prière nous rassure. Et nous n’avons rien contre Kafougouna Koné qui, selon ce que l’on raconte, organise le pèlerinage à la Mecque.
Selon le ministère chargé de réprimer le banditisme et de protéger les civils, Ansongo est devenu le cercle le plus dangereux du Mali. Depuis janvier 2010, il y a eu 63 attaques armées qui ont fait 23 morts et 26 blessés graves. Toutes les familles possèdent des armes. La population demande secours au général Sadio Gassama qui a perdu patience et donné trois jours aux détenteurs de flingue pour les rendre. Les trois jours sont épuisés le 30 juillet et aucune collecte massive n’a eu lieu. La récréation est finie, disait le ministre, mais pour les chameaux boys du coin, elle ne fait que commencer et l’Etat ne pourra qu’envoyer des pleureuses professionnelles aux côtés des populations. Il y aura d’ailleurs une Flamme de la paix à Fafa, arrondissement d’Ansongo, fin août. Pour brûler des cartouches vides ?
Devenu un grand loser au Gabon après avoir cherché en vain une équipe à entrainer dans sa France natale, Alain Giresse est heureux d’offrir ses restes aux Aigles de malheur du Mali. Pour sa première sortie à la tête de sa bande de perdants, il a choisi un match amical contre la Guinée, en France. Cela permettra à nouveaux copains de la Fédération malienne de football de se taper un voyage gratos à Paris avec per diem et farniente en vue. Les épouses pourront faire du shopping aux Galeries Lafayette. Entre perdants sans cœur et sans ambition, on trouve toujours le moyen de se consoler.
Le président Abdoulaye Wade du Sénégal ne sait plus quoi inventer pour rassurer la moitié des habitants de la grande banlieue de Dakar qui, à chaque hivernage, cohabite avec les eaux sales, les crapauds et grenouilles après les inondations. La dernière en date à mis plus de 26000 personnes dehors. En attendant de trouver une vraie solution, le pape du Sopi a commandé 600 maisons préfabriquées comportant chacune 2 chambres, une cuisine et une toilette. On ne fera pas la fine bouche : si les sinistrés n’en veulent pas, on leur trouvera des pirogues pour l’Espagne !
Le 28 juillet, le Dr Macalou, ministre des Maliens hors du pays et des nègres à réunir était l’invité de Télé Bozola pour causer du sujet : le Forum de la diaspora intellectuelle, scientifique et technique. Le ministre n’était pas dans son élément : figé, statique, le visage raide sans aucune expression de joie ou de peine, il semblait réciter son discours préparé d’avance. Commentaire d’un facétieux qui n’a pas de respect pour les gros bonnets : « C’est le comble pour un docteur d’être aussi constipé. Il a besoin de laxatifs. » Non, le pauvre ne maîtrisait tout simplement pas son sujet, une banalité dans ce pays.
Les amis de notre très cher général président bien-aimé étaient fiers d’énumérer la liste des grosses prises (judiciaires ?) de leur politburo en installant 127 personnes au comité central. Des individus qui ont peur d’être cités jurent n’avoir jamais donné leur aval pour une cooptation au PDES. Ils sont là à l’insu de leur plein gré et ne veulent pas faire de vagues en démissionnant. De deux choses l’une : soit ils sont des menteurs soit ils ont appris une réouverture imminente du goulag de Kidal. Et dans les deux cas, ils ne manqueront pas de thé. Leur boss, Séméga, dispose d’un méga stock et Dieu sait que nous ne sommes pas jaloux. Nous voulons juste notre part. A ouzou billahi minal chaïtane razim !