Au cours de l’histoire, nous avons entendu parler de généraux de salon, d’opérette, de pacotille ou de frime. Il s’agit de hauts gradés qui ne méritent pas leur titre où étrennent leurs étoiles par pure complaisance. Le grand-frère Jokèle dont l’aigreur n’a d’égal que la suspicion qu’il entretient contre les militaires depuis sa brouille avec Moussa Traoré, vient donc d’en rajouter. « Sadio Gassama est présent à tous les cocktails organisés par les ambassades pour célébrer leur pays. Je me demande ce qui le pousse toujours à venir dans ces soirées mondaines. » Le général Gassama va soupçonner Jokèle de parti pris en faveur de Niamé Kéita et, à Option, nous pensons que général de cocktail, c’est vraiment trop méchant !
Double explication
Excédé par les calomnies en tout genre sur sa santé physique, notre très cher général président bien-aimé a profité de sa grande conférence de presse annuelle pour clouer le bec aux médisants. Il a dit clairement, dès l’introduction, qu’il est en excellente forme, qu’il fait son jogging matinal de para sur trois kilomètres en invitant d’ailleurs les scribouillards soupçonneux de venir tenter l’expérience à ses côtés. Nous applaudissons bruyamment et souhaitons encore plus de santé à ATT. Sauf que, nous nous souvenons aussi qu’à la rencontre de l’Association africaine des éditeurs de presse, le même avait reconnu que de « vieilles blessures de parachutiste » lui causaient des problèmes et qu’il a refusé d’écouter ses proches qui lui conseillaient d’aller se soigner. Alors, quelle est la bonne version maintenant ?
Laudateurs
S’agissant toujours de ce sujet, nous avons appris que la grande cour des laudateurs et obligés de Koulouba en mettent une louche chaque fois qu’ils apprennent des nouvelles sur la santé du général parachutiste. Il y a ceux qui conseillent à ATT d’ignorer superbement les colporteurs de ragots et de « poursuivre son œuvre » au service du Mali ; ceux qui pensent que la justice malienne doit sanctionner les diffuseurs de fausses nouvelles et les plus extrémistes qui sont pour les menaces voire la chicotte pour empêcher la propagation de ce genre de « rumeurs ». Le Mandé a été bâti sur le diagnostic fluctuant et personne n’a dit qu’un handicapé était disqualifié pour diriger la nation. Après tout, sans jambes et sans genoux, Soundiata Kéita a bien soumis tous les roitelets pour bâtir un empire…
Top Philo
Le baccalauréat malien a démarré la même semaine que celui de la France. Pendant qu’à Bamako les commentaires tournent autour des fraudes et des repêchages avec 06 de moyenne, une âme charitable a bien daigné nous envoyer le sujet d’examen proposé aux littéraires navarrais des terminales : « L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ? » Et le cynique samaritain d’ajouter : « Pensez-vous qu’un sujet pareil dans le bac malien, s’il est corrigé avec méthode et rigueur, n’aboutira pas à l’hécatombe, même pour les étudiants de la maîtrise dans cette Flash qu’on appelle faculté ? » Nous n’allons pas entrer dans ce type de calomnie contre l’école malienne. Quant au sujet, relié au Mali, nous dirons que l’homme est condamné à se regarder le nombril.
Pêche et repêhe
Restons dans le registre de la décadence pour souligner que le DEF malien, autrefois redoutable examen contrôlé d’une main de fer par Oumar Bâ a sombré dans les profondeurs de la déconsidération. Dans un centre d’examen de la rive droite de Bamako, figurez-vous que les sujets n’ont pas fait l’objet de fuites de la part des cadres, enseignants ou surveillants. Non, chers amis et amies. Les sujets et les corrigés ont été retrouvés en vente libre… sur une vendeuse d’eau fraîche ! Eh oui, nous en sommes là aujourd’hui. La fraude, le culte du moindre effort, la recherche de raccourcis ont pris une telle ampleur que ce sont des vendeuses de pacotilles et de douceurs qui sont en possession des sujets. Il n y a rien à faire : comme tous les pans de la société malienne, l’école est atteinte de ce cancer que l’on appelle « effritement de l’Etat. » Et on nous dit que cette année, jusqu’à six de moyenne, il y a des chances de décrocher son DEF. Et les fraudes ont un avenir radieux devant elles…
Centrale du rire
Mme Sidibé Aminata Diallo, alias Amy qui rit, celle qui fut « candidate » à la présidentielle de 2007 sur financement bizarre, s’occupe ardemment en tant que présidente du Forum africain sur l’environnement et le développement durable. Pour montrer l’utile de sa bidouille, elle a visité la centrale hydride de Ouélessébougou pour s’assurer qu’elle est… vraiment hydride et fonctionne en partie avec de l’énergie renouvelable. Le porteur de micro qui l’accompagnait dit qu’elle a été « très satisfaite » de ce qu’elle a vu sur le terrain. Elle ne connaît que nada en énergie, mais son entourage n’a pas osé rire. Surtout pas pour mettre de l’électricité en l’air… éolien.
Harpagon
La date limite pour le dépôt des candidatures à l’ADEMA pourrait être repoussée à octobre, sur pression de plusieurs sections. Iba Ndiaye a enrôlé son dossier samedi dernier. Les mauvaises langues de la Ruche continuent de s’épancher sur les probables chanceux et le chanceux qui sortira de la course. Un aigrefin qui ne joue pas franc-jeu dans cette affaire de pérorer méchamment : « Dioncounda Traoré est aussi aimé qu’une souris dans une assemblée de femmes ; Sékou Diakité ne représente rien et ferait mieux de garder son argent ; Iba Ndiaye est trop avare et surtout il sait que la vie après le Gouvernement est dure et qu’il ferait mieux d’éviter les folies. » Les Maliens sont cruels envers leurs « famas » surtout ceux qui ne le sont plus. Iba Nidaye n’est pas avare, il sait compter, c’est toute la nuance.
Trois lignes
Le Gouvernement du Mali a pratiquement bouclé le dossier d’appel d’offres pour la vente de la troisième licence de téléphonie mobile au Mali. Il faut dire que le temps est ce qui manque le plus. Au rythme du taux de pénétration qui frôle les 15% par année, dans deux ans, il n’y aura plus de marché à prendre. Alors que maintenant, non seulement le Mali peut ramasser 80 milliards dans cette opération et contribuer à booster le secteur de l’emploi. Les études faites ailleurs dans le monde démontrent que les clients de l’opérateur national lui sont généralement fidèles. Autant dire que d’ici 15 mois, certains arrogants verront Orange dans leur tasse de café !
Antimissile ORTM
Baly Idrissa Sissoko n’est pas encore installé dans son fauteuil directorial que les langues pendues de Bamako commencent déjà à lui attribuer des superstitions absconses. Un informateur illuminé nous rapporte des faits qu’il jure vrais : « Baly est arrivé à Bamako-Sénou, un chauffeur de l’ORTM était à l’accueil, il a refusé d’embarquer dans le véhicule prétextant qu’un ami venait le chercher. Ensuite, il a filé directement au village pour des lavages et il est resté sept jours sans poser l’orteil à son service. Il est ensuite venu faire un petit tour, histoire de saluer les gens avant de filer encore. Il n’a pas encore fait la passation de service. » A Option, nous ne sommes pas de ceux qui croient qu’un Khassonké pur jus et journaliste de surcroit en soit encore à croire à ces fadaises sur l’occultisme et les missiles sol-corps.
Fini le Kaf ?
Le général Kafougouna Koné est entré dans la vie active en 1965, soit exactement 46 ans aujourd’hui nous explique un jaloux. Après avoir fait ses classes dans le commandement, puis à la Délégation générale aux élections, il est ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales depuis neuf ans. Cette longévité pousse notre retraité à la conclusion que Kafougouna « est au bout du rouleau. Il est incapable d’innovation et d’audace et son autorité s’effrite. Le Kafougouna des années 80 et 90 n’est plus qu’un lointain souvenir. Il ne réussira pas à s’imposer pour qu’on ait des élections libres, transparentes et crédibles en 2012. » Certes, passer 46 ans à bosser, c’est plus que l’espérance de vie dans ce pays mais de là à déduire que Kaf est entré en léthargie, nous ne franchirons pas le pas. Nous savons seulement qu’il n’a toujours pas réussi à obtenir le pont de Fourou, son bled natal, un ouvrage promis par son ami de 40 ans.
Où mettre le caca ?
Les vidangeurs de défécation de Bamako et environs, ceux que l’on appelle « conducteurs de Spiros » sont en mouvement de mauvaise humeur et refusent de curer les toilettes des citoyens. Ils ont d’ailleurs observé une grève pour démontrer leur ras-le-bol des tracasseries policières et administratives. Ils ne s’entendent pas avec les autorités sur les lieux de déversement de leur charge nauséabonde. Le gouverneur de Bamako, le maire central, les six roitelets de commune ont rencontré les chauffeurs pendant plusieurs heures sans arriver à un compromis sur la destination finale de ces tonnes de déjections que les Bamakois laissent dans les sanitaires. Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la Commune I était présente mais elle n’a pas osé proposer la devanture de la maison du député étrangleur Gassama Diaby comme dépôt idéal. Il semble que son sprint mémorable d’avril a provoqué des courbatures qu’elle soigne encore.
Girouette perdue
Nous l’avons dit et répété et malheureusement, nos amis prennent cela pour de l’acharnement : Alain Giresse, entraîneur des Aigles sans serres est un loser émérite et il ne conduira nulle part son attelage de « thiounés ». Il a refusé de sélectionner Seydoubléni, perdu 2-1 contre une médiocre équipe du Zimbabwe avant de prolonger ses vacances pour un direct Harare-Paris. Depuis ce match, il n’a pas remis les pieds à Bamako a fortiori procédé à un débriefing avec la Fédération du Kola Cissé. Il aurait été sommé par la FEMAFOOT de rentrer illico pour s’expliquer. Mais, il s’en contrebalance. Son contrat est en béton et c’est lui qui dicte ses volontés. Il n’y a rien à dire, entre perdants sans cœur, le Mali ira loin… dans les profondeurs de la disgrâce.
Décompte Jokèlè
Il y a des gens qui angoissent à l’idée de quitter très bientôt les lambris dorés de la République. Il y en a qui piaffent d’impatience, n’étant pas membres de Soud’Baba. Et notre grand-frère Jokèlè fait partie des « niengos » tant décriés depuis neuf ans. Il a acheté un tableau qu’il a suspendu au mur de son salon. « J’ai tracé dessus, le 08 juin, 365 traits car n’oubliez pas que 2012 est une année bissextile. Chaque matin, je me réveille en criant : un jour de calvaire en moins ! et j’efface un trait ! » Interrogé à savoir ce qu’il écrira dans son journal le 08 juin 2012, le bambara pur qui croit encore aux fétiches de philosopher : « Je ferai comme Louis XIV le jour de la prise de la Bastille. J’écrirai : aujourd’hui, rien ! » Bon, ce n’est pas la peine de jouer au grand esprit, c’est vrai que ce jour, le soleil se lèvera encore à l’Est.
One rectif
La semaine dernière, nous rapportions les quolibets d’un aigri sur le compte de Moctar Ouane, ancien ministre des Affaires étrangères. Le foutanké a tenu à faire des précisions importantes. Oui, il a eu une poignée de mains sans salamalecs avec Me Mountaga Tall, mais honni soit qui mal y pense. S’il n’y a pas eu effusions et câlins, c’est parce que Moctar était en plein « wird », c’est-à-dire qu’il égrenait son chapelet après la prière médiane. Par contre, il nous certifie avoir bel et bien fait le pas pour aller saluer son ancien boss, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga. Option est parfaitement convaincu par cette version des faits. En guise d’expiation, nous payerons les frais de sa prochaine ziarra à Bandiagara et ce, à condition qu’il accepte de faire le déplacement à bord des cars de Bittar Transcasseroles.
Bollé louche
Un lecteur en colère nous écrit après avoir rendu visite à sa cousine délinquante, incarcérée à Bollé, une prison pour femmes et mineurs installée dans le périphérie de Bamako. « Je vous recommande vivement de sortir du journalisme de séminaires et symposiums pour faire une enquête sur Bollé. Des informateurs comme moi ont alerté les journaux sur les morts de la Pouponnière, il faut se tourner vers cette prison. Il se passe des choses dégoûtantes sur place, concernant particulièrement les mœurs de certaines prisonnières. Je me demande si ce ne sont pas ces pratiques contre-nature qui provoquent des calamités et des sécheresses dans notre pays. » Nous avons estimé que nous n’avons pas besoin de nous déplacer pour cela : au Mali, la femme est une mère respectée et sacrée et nous avons notre idée sur celles qui débarquent en prison.
Ambassadeur de l’éternel
Décidément, cette semaine, la machine à calomnies a fonctionné au turbo. Un félon lecteur nous demande des informations sur la date d’accréditation dans notre pays de l’ambassadeur d’un pays fantôme, la Palestine. « Si ma mémoire est bonne, il y a plus de trente ans maintenant que M. Abderhamane Abou Rabah est plénipotentiaire de son territoire au Mali. Depuis Moussa Traoré puis Alpha puis Amadou Toumani Touré. Combien d’ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont défilé ici depuis que cette excellence a présenté ses lettres de créances. C’est le signe que la Palestine est loin d’épouser les mœurs démocratiques. Figurez-vous que depuis Golda Meir, il n’y a eu que Yasser Arafat et Mahmoud Abbas en face, alors qu’Israël a dépassé les dix premiers ministres. » Nous ne savons pas si c’est un membre de « l’entité sioniste » qui nous écrit mais une chose est sûr : Abou Rabah, sur le plan diplomatique, est le seul contemporain de Noé après le déluge.
Cadeau de Noël
Selon les indiscrétions de la presse française, le duo Nicolas Sarkozy-David Cameron espère offrir au Conseil National de Transition de Libye, un cadeau de Noël nommé Mouammar Kadhafi. Les opérations terrestres, menées par les commandos des Forces spéciales franco-britanniques préparent le terrain à l’avancée des rebelles qui suivent une formation militaire intensive dans le désert. Il faut transformer cette armée de fortune en vrais combattants capables de cueillir Kadhafi, son clan et Tripoli à la vitesse de l’éclair. Des bombardiers, des drones et des hélicos de dernière puissance de feu accompagneront la marche triomphale des nouveaux amis de Sarko. Cueillir Kadha à Noël et envoyer Nicolas le petit en congés de paternité six mois plus tard, le timing est parfait.
La cause des poupons
Après trois mois de dénonciation provoquée par le dégoût et la colère, notre très cher général président bien-aimé a finalement daigné parler de la Pouponnière de Bamako où trente trois chérubins innocents, sans défense, sont morts de malnutrition et de manque de soins en moins de dix mois alors que Mme Kéita Aminata Diallo naviguait trente mille pieds au-dessus de ces problèmes. N’est-elle pas la cousine de sa ministre de tutelle de l’époque, Mme Maïga Sina Damba ? Cela peut assurer une protection temporaire puisque la dame dort maintenant à Bollé sous de graves chefs d’inculpation. ATT pense que ce drame a eu lieu, parce qu’on a nommé des gens incompétents, qui n’aiment pas les enfants, qui sont irresponsables, etc. C’était dans son discours à l’occasion de la Journée de l’enfant africain. Il nous que nous sommes collectivement coupables de négligence envers ces enfants. Cela veut dire que le dossier finira comme ceux du Vérificateur général ?
Lampe Fall
François Loncéni Fall, ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République de Guinée était en virée touristique à Bamako pour remettre un message d’Alpha Grimpeur à notre très cher général président bien-aimé. Ce Fall, candidat à la présidentielle de 2010, a été ministre des Affaires étrangères de Lansana Conté avant de détaler comme un lapin et de se réfugier à l’étranger. Mais avant tout cela, il répondait à la simple appellation Loncéni Fall. C’est au cours d’un séjour en prison aux Etats-Unis qu’il aurait pris le prénom François, après le baratin convaincant d’un pasteur sur la rédemption et l’illumination. Il n’a jamais voulu s’épancher sur les raisons de son séjour carcéral aux States mais nous pouvons au moins vous rassurez : ce n’est pas pour le même cas que DSK !
Nous attendions le nouveau Vérificateur général Amadou Ousmane Touré pour savoir ce qu’il allait faire. Depuis son assermentation, il est muet comme une carpe. Seulement, la semaine dernière, il a décidé d’offrir une visite de courtoisie à la Kaïdama de la Maison du Peuple. Echange de prières et de bénédictions encore ? Il n’a pas profité de l’occasion pour secouer le procureur Sombé Théra qui se payait un roupillon. Il a été distrait par une interview de la « diva » Babani Koné qui a avoué détester vieillir. Mais tout cela n’est que broutille, la perle de la semaine appartient à notre très cher général président bien-aimé. Dimanche le 12 juin, à la fin de la conférence de presse, il a lâché un ouf de soulagement : « Alhamdoulilahi, au moins il n’y avait pas de Seytanè dans la salle cette année ! » Par « Seytanè », il voulait dire Satan Takiou ou Bahanga ag Chaïtane ? On ne savait pas qu’un général pouvait avoir peur de Satan qui n’est qu’esprit malin et diabolique…
La rédaction