Tout le monde se plaint de la vie chère et de la rareté de l’argent au Mali. Pourtant, il y a des Maliens pour lesquels ces termes sont inconnus. C’est la jeunesse dorée de Bamako. Quand tombe la nuit, ou les week-ends, ces jeunes chanceux s’éclatent en alignant champagne, virées en boîtes, partouzes dans les maisons de passe, restos chics, lignes de cocaïne et liasses de billets en fumée. Les parents sont les chanceux de la République ou bien eux-mêmes travaillent dans des filons rentables. Et la plèbe qui les envie est généralement constituée de jaloux et de ratés. Ne ruminez aucune colère : Dieu a fait que tout le monde ne peut pas se gaver !
Général académicien
On connaît les talents multiples de notre très cher général président. Mais la lecture de son biographie sur le site web de la présidence est un régal. On ne mentionne aucune diplôme décroché par notre cinq étoiles mais on se console en apprenant qu’il est membre associé de l’Académie des sciences d’outre-mer à Paris depuis 2007. Gloire à Allah qui ne saurait avoir des rivaux, au prochain crochet à Paris, nous vous ferons le bilan de ses recherches et publications scientifiques.
Petit Vegal
Option s’est toujours donné, par principe, le devoir de soutenir Sidi Sosso Diarra, notre Vérificateur Général qui épingle les pourris de la République dans chaque rapport. Cependant, en apprenant, la semaine dernière, qu’il avait mis sa première épouse et ses trois enfants à la porte, nous avons eu un hoquet de dégoût. Trois verres d’eau après, nous avons su qu’il se la coulait douce avec sa nouvelle épouse, une ancienne secrétaire de sa boîte déjà divorcée d’un premier mariage. C’est ce qu’on appelle un petit homme à une grande fonction.
Squelettes
Le procès intenté par la famille de feu le Dr Faran Samaké à Amadou Djicoroni est l’objet de tous les amalgames. Les plaignants accusent Amadou de calomnier la mémoire du psychiatre en laissant entendre qu’il est impliqué dans la mort de Modibo Kéita. Et certains en profitent pour accuser les supporters d’Amadou de tous les maux, notamment en demandant des comptes sur les crimes de Modibo Kéita, à savoir l’assassinat des Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko, Kassoum Touré, etc. C’est bien propre au Mali. Amadou n’est pas Modibo, n’a jamais dirigé le Mali et n’a tué personne. Mais il faut faire des amalgames et des suppositions pour noyer le poisson dans le Djoliba et s’en tirer avec une pirouette. Ça, c’est tout simplement malhonnête.
Lecture et sport
Revenons encore à la biographie du général président telle qu’écrite sur le web de la présidence. On découvre qu’il occupe ses moments de loisirs à la lecture et au sport. Pour le sport, c’est naturel pour un para-commando de se maintenir en forme. Mais, ATT amateur de lecture, on y va un peu fort du djindjinbéré. Un amateur de lecture depuis la tendre enfance devrait parler, au minimum, un français potable, notamment savoir user des pronoms relatifs. Mais, enfin, tout est relatif dans la vie : il y a des livres de guerre et des bandes dessinées.
Who’s Bittar ?
Pour terminer avec cette mine d’infos qu’est le site web de Koulouba, on découvre, sidéré, que notre chauve national, baron de Sogoniko et des terres de San, Jeamille Bittar himself, est un illustre inconnu. En effet, dans la rubrique réservée au x institutions, on apprend que le président du Conseil économique etc. est.. . Moussa Balla Coulibaly. Et pourtant, l’ex-vendeur d’essence devenu imprimeur, transporteur, PDESeur et tutti quanti préside l’organisme depuis le 30 novembre 2009. Il ne s’agit pas de mise à jour défaillante, Jeamille veut sa photo à la place du général, dans 18 mois ! En attendant, il s’occupe d’enquiquiner les morts du cimetière de Sogoniko avec sa gare satanique.
Dérision militaire
Le 04 novembre, l’armée mauritanienne a annoncé qu’une tribu arabe de Tombouctou a eu un accrochage avec les terroristes d’AQMI qui aurait perdu quatre bandits contre un chez les arabes. Le porte-parole des Arabes a démenti l’info en disant clairement « c’est faux ! ». Il a été suivi par une source anonyme de l’armée malienne. Puis, une source indépendante a dit que « c’est vrai ». Tout cela se passe au Mali mais il fallait être branché sur Radio-Mauritanie pour le savoir. Le roi Sidiki Konaté de Télé Bozola avait envoyé ses journalistes couvrir les audiences du chef de l’Etat.
Valse Kouloubesque
Les diplomates français racontent à leurs députés que les autorités maliennes nagent dans un flou artistique, ne sachant quoi faire pour aider à la libération des otages d’AQMI , capturés au Niger et « rapatriés » par les sbires d’Abou Zaid au Mali. « Médiation », « facilitation », ils se perdent en conjectures mais n’utilisent pas « exécution ». C’est pourtant pas compliqué ; ATT a dit que ce problème « ne nous regarde pas » et quand quelque chose ne vous regarde pas, vous ne le regardez pas. Simple comme la pagaie de Mopti abritant un noyé !
Lucy in Bamako without Diamonds
Pour contourner la censure, les Beattles avaient appelé le LSD « Lucy in the sky with diamonds ». Longtemps discrets au Mali, les producteurs ou vendeurs de drogue, les blanchisseurs d’argent et les consommateurs prennent de l’assurance. Au point qu’aujourd’hui, ils investissent massivement dans l’immobilier, les tripots chinois, les loisirs et autres attractions seytanesques. Ils affichent leur richesse ostentatoire dans des bolides et profitent pleinement du laxisme, de la corruption et de l’impunité. Que veulent les aigris si le peuple a du pain, des jeux et du sexe ?
L’or de Sénou
Il paraît que le Directeur Général des douanes, le colonel Amadou Togola, est très affecté par l’histoire de la disparition de 15 kg d’or à la passoire nationale que l’on appelle aéroport de Bamako Sénou. Le gabelou en chef a eu des embrouilles avec ses patrons qui veulent des pépites authentiques. On dit que le morceau vaut 300 millions et aiguise des appétits d’ogre. Bref, on ne fera pas du baratin pour si peu : c’est juste un ersatz par rapport aux 350 milliards volés en cinq et, là, le Vegal a clairement identifiés les filous. Aucun père de famille ne sera humilié, c’est garanti !
Babani Mint Ali Ben
Les fans de notre Sirani nationale, Babani Koné, s’inquiétaient pour rien. Leur hadja n’a ni disparu ni fait un retour à Maka pour pèlerinager encore. Elle était en activité intense en… Tunisie, sous l’ombre protectrice d’un autre très cher général président bien-aimé devenu démocrate et sage de l’Afrique. Zine el Abidine etc. ne lui aurait fait aucune avance ou retrait. De retour au bercail, elle raconte à ses cocos qu’elle a fait un triomphe. Option enquête pour savoir si c’était dans un café de vingt places en face d’une des mille prisons du Guide éclairé et vieillissant.
Crédit du ciel
La société de téléphonie mobile Malitel harcèle ses clients avec des SMS pour les informer qu’ils peuvent envoyer du crédit à un proche parti au hadj. Vous serez ainsi en contact permanent blasphème l’auteur du message. Nous qui croyions naïvement qu’on faisait ce sacrifice pour se concentrer et communier avec Allah. C’est franchement la preuve que le téléphone est une arme de distraction massive.
Les affaires des autres
Les Ivoiriens organisaient, le 31 octobre, leur élection présidentielle. Ne plaisantez en lisant « érection présidentielle ». Tous les « grins » de Bamako n’avaient que ce sujet à l’ordre du jour. Les experts, analystes, détenteurs de scoops et politicailleurs à la petite semaine rivalisaient de prédictions en compagnie des mythomanes et voyants. Au finish, il s’est passé ce qui est le plus simple du monde : rien ! Au deuxième tour, Gabgbo dira qu’il a gagné, avec environ 55%. Les 99,99 n’ont cours qu’en Corée du Nord.
Vignette, le pauvre !
Alors que la moitié des voitures en circulation à Bamako sont soit non dédouanés ou ne portent pas de plaque d’immatriculation, nos autorités ont montré des muscles en s’attaquant vigoureusement, cette semaine, aux motocyclistes qui ne possèdent pas de vignette. Rafles gigantesques, embarquement pour la cour du CCR où il faut payer le coupon plus l’amende et la contravention de la police. Ecraser les petits pour que les grands dorment en paix, c’est le signe qu’un pays marche fort. Bravo, les chefs !
Non, pas Kaf de Fourou !
Plusieurs journalistes de la place ont avalé leur thé de travers en recevant l’information à l’effet que le ministère de l’Administration territoriale est embourbée jusqu’à la nuque dans une vilaine affaire d’acquisitions de 60 véhicules. « Non, pas chez Kafougouna, aussi » se sont dit les plus sceptiques. Explication plausible d’autre : le général est fatigué et ne contrôle plus correctement son monde. Pour un homme jamais cité dans des affaires nauséabondes, nous lui accordons le doute raisonnable en espérant l’accompagner dans sa retraite à Fourou, dès qu’il se décidera.
Conseils avisés
Au cours d’une causerie à bâtons rompus avec un proche collaborateur du ministre de la Justice, le journaliste facétieux d’Option a eu droit à une confidence : « Vous savez, dans ce pays, tout le monde se connaît et tout finit par se savoir. Il y a des gens qui se font passer pour les plus propres au monde alors qu’ils viennent voir d’autres la nuit pour étouffer des affaires salaces qui les concernent. Il y a une grande différence entre ce qu’ils disent en public et ce qu’ils disent en privé. » Ceux qui traînent des casseroles ne doivent, en effet, pas faire beaucoup de bruit. Rien ne vaut la lucidité.
Bon enfin, ne sombrons pas dans les leçons de morale et surtout, bonne santé et bon rétablissement à qui de droit. Surtout, à celui qui a fait une crise cardiaque dans la nuit de samedi à dimanche et failli mourir dans un bordel de la rive droite nommé C… à Banankabougou. Mourir dans cet état de flétrissure est un régal pour Malik qui, pour votre information, est sourd ! Que Dieu nous pardonne nos péchés sus et inconnus et que les humains acceptent notre penchant démesuré pour les 11 millions de CFA en thé du 31 décembre. Amen. Le journal Option est innocent et inoffensif. Tout simplement différent. Rendez-vous, Inch’Allah, le 23 novembre 2010. On vous donne une semaine de répit pour ces atrocités et bonne Tabaski ! Même à ceux qui ont volé de l’argent pour aller avec à la Mecque !
La rédaction
