Bulles :Faut pas déféquer dehors 

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Il se trouve tous les jours des ONG qui ont des idées saugrenues pour pomper du fric et se croire utile. Dans un village du nom de Makoudji, dans le grand cercle de Kita la frondeuse, Plan Mali, filiale de la méga organisation de « charité » a eu la joie d’informer le peuple du Mali que les villageois ne … défèquent plus dehors comme à leur (mauvaise) habitude. Pour ce faire, les experts ont aménagé des latrines modernes et appris aux campagnards une chose simple : « Quand on fait caca et qu’on se lave le c. avec la main, il faut illico laver la main au savon ». Bande de sauvages ! Et le journaliste de répéter le slogan : C’est fini, depuis le 17 mai, la défécation à l’air ! Qui alimentera les champs en engrais ?

Une vieille jeune
Le 17 mai, notre très cher général président bien-aimé procédait au lancement d’un programme de l’APEJ (Agence pour l’emploi des jeunes). Il s’agit de 1 200 personnes sélectionnées parce que supposées porteuses de projets fiables et rentables. Dans la salle, Option a reconnu une « jeune » lauréate, le sourire fendu jusqu’aux lèvres. Elle a raison la dame : elle est grand-mère ! Une mamie qui se voit affublée du qualificatif « jeune » a bien de quoi se marrer. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Modibo Kadjoké, ancien boss de l’APEJ de crier : « Nous serons à la hauteur de la mission. » Et le général de répliquer : « Vous avez intérêt ! » Sinon ? Il ne risquera rien…

Article 320 bis
Ça y est ! Il semble que cette fois, la machine est vraiment partie et le rodage se poursuit. Après Papi, le jeune malfrat brûlé vif à Lafiabougou, près du rond point Cabral, c’est au tour d’un autre criminel, un certain Yaya Diarra de subir les foudres de l’implacable article 320 du Code pénal populaire. Alpagué à trois heures du matin par une foule en furie, le multirécidiviste qui avait le secret indéchiffrable de s’échapper toujours des mailles du filet policier et judiciaire, a été tabassé, arrosé puis cramé. Sec ! Rien que ces deux dernières années, le mec a été arrêté au moins onze fois. Et chaque fois, c’était la même chose : il se retrouvait à l’air libre aussitôt enfermé. Ce n’est ni un gros bonnet ni un fils à papa, mais un simple conducteur de pousse-pousse. Cette fois, ses malheureuses victimes n’auront plus à subir ses sarcasmes.

Casseroles de doléances
Le Premier ministre stagiaire, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé vient d’ajouter le titre de touriste à ses qualités. Poursuivant sa promenade à travers Bamako pour recueillir « prières et bénédictions », elle a atterri chez l’ancien trafiquant d’alcool, président du Conseil économique, social et culturel, vice-président du PDES, transporteur de casseroles, dérangeur des morts de Sogoniko et Chauve national, le médailleur de président Jeamille Bittar. Il a profité de la visite primatoriale pour brailler sur le manque de moyens de son institution qui ne sert à rien et présenté des … doléances. Mamie Makaï, racée comme un lady british, ne lui a pas suggéré de se mettre en rapport avec le procureur Sombé Théra, pour trouver une oreille attentive.

La lanceuse de Riz
La commissaire à la Sécurité alimentaire, la bien nommée Mme Lansry Nana quelque chose Haïdara, a pour rôle de nous ravitailler en céréales en lançant notamment du riz aux éventuels affamés de la République. Elle a fait un tour de Bamako dans le but, selon elle, de constituer un « stock dissuasif » (sic). Mais la virée a vite tourné à la franche rigolade. Les 46 tonnes de la Commune VI sont avariées. Le maire de la Commune V lui a raconté que leur stock a … brûlé dans un incendie. La mairesse de la Commune I, la sprinteuse émérite Mme Konté Fatoumata Doumbia avoue avoir fait don du sien… à des nécessiteux sans laisser de traces. Et les autres maires ont inventé des excuses. Nana Lansry propose des « sanctions » contre les mauvais gestionnaires qu’elle soupçonne de filouterie. Elle sait de quoi elle parle : avec son frère, elle a réalisé des exploits dans son service et attend toujours la visite de Sombé Théra.

Machines à fric
La pression sur le Gouvernement semble de plus en plus insupportable. Un lobby parmi les plus puissants du Mali s’active afin d’obtenir sa loi sur l’installation et l’exploitation des machines à sous dans le pays, avant le départ d’ATT de Koulouba. Des députés croyants, qui prient et jeunent sont derrière des mafiosi espagnols qui veulent introduire à Bamako cet instrument de blanchiment d’argent et de violence urbaine. Le Haut Conseil Islamique n’entend pas laisser ces mécréants infester la nation après les bars et les maisons de passe. Le Gouvernement songe à consulter la population. Nous suggérons de nommer le prêcheur Bandiougou Doumbia, président de la Commission d’enquête.

DSK waké !
Dominique Strauss Kahn, patron du Fonds monétaire international jusqu’au 19 mai, spécialiste de la braguette bée, est en pleine déchéance pour cause de libido incontrôlable. Celui qui fut l’un des premiers à infliger des sanctions économiques et financières à Laurent Gbagbo vient de subir la pire des humiliations de sa vie. Les langues fourchues de certains grins de Bamako pensent que c’est le « gnama » du Bété et que les missiles sol-poitrine de Mama n’en sont qu’à leurs premières victimes. En tout cas, le queutard socialisant et ancien favori des sondages aura désormais du mal à se servir de son marteau piqueur !

Cabinet lustré
Notre très cher général président bien-aimé poursuit son opération nettoyage de dernière minute. Il a viré l’ancien directeur des prisons de Moussa Traoré, le « haut cadre » Django Cissoko qui s’est retrouvé médiateur de la République à la place de feu M’Bam Diatigui Diarra. Un certain Baba Berthé dont les laudateurs intéressés disent qu’il est bourreau du travail devient Secrétaire général de Koulouba. Il est affublé d’un ex-scribouillard, Bassirou Diarra comme adjoint. Et le furtif ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Ahmed Sow, spécialiste du français ancien combattant sur Africable devient Conseiller spécial. Quant à l’ex-Végal Sidi Sosso Diarra, il est toujours snobé par le parachutiste en retraite.

DFM réussi
La nouvelle avait intrigué plus d’un milieu informé à Bamako : Le ministère de l’Equipement et des Transports était le seul département sans Directeur des finances et du matériel. Un confrère de la place suggérait que les pontes du coin voulaient coûte que coûte maintenir Abdoulaye Zoubey Touré à son poste. Et Kolouba ne l’entendait pas de cette oreille qui a mis Lamine Konaté, inspecteur des affaires économiques de « classe exceptionnelle » au poste. Blo peut entamer ses pleurs et dans la famille Konaté, on se lèche les babines. Avec les chantiers du président, il verra des milliards passer sous son nez. S’il n’en capte pas, les Maliens diront qu’il est maudit. C’est la mentalité du pays, profites-en !

Siège ORTM
Bon, c’est enfin connu : un téméraire a enfin osé braver les missiles sous-marins de Sidiki N’Fa Konaté et accepté de prendre le juteux poste de Directeur général de Télé Bozola. Il s’agit de Baly Idrissa Sissoko, ancien du CESTI de Dakar, camarade de promotion d’un el Hadj que nous aimons bien à Option, de Schreiber qui trône à la Délégation générale aux élections et Ramata Dia qui fait le Guintan dans sa radio. On raconte que Baly qui fut directeur de la télévision est un bon pote au Père devenu ministre de la Communication et que les deux s’entendent comme Dupont et Dupond. En apprenant la nouvelle de sa confirmation, Baly aurait dit : « Ce decrrrret prrrrésidentiel vient à point et je rrrrrentre à Bamako pourrrrr pourrrrsuivrrrrrre les rrrrreformes en courrrrrrs. »

Good Bye
Après les effusions mémorables qui ont précédé le départ de la représente résidente du PNUD au Mali, c’est au tour de l’ambassadeur yankee, Gilian Milovanovic (ne prêtez pas attention à l’orthographe du nom de famille, c’est trop compliqué pour des simplets comme nous) de faire la tournée de popotes avant de dire bye. Dans le style habituel de la langue de bois, la diplomate américaine trouve que le Mali fait des « progrès énormes » en matière de démocratie et de gouvernance et que l’émergence n’est plus loin. Elle a enchaîné, des tremolos dans la voix, qu’elle a adoré le Mali et s’en va la caboche pleine de bons souvenirs. Pourtant, dans les télégrammes dévoilés par Wikileaks, le bunker de l’ACI n’y allait pas avec le dos de la cuillère en qualifiant le Mali d’Etat faible et notre armée de « bandes d’amateurs ». Tous des hypocrites, dans ce monde ! N’y a que Haïdara qui dit la vérité. Take it easy, your Excellency !

Bidasses béton
Notre très cher général président bien-aimé n’est pas un politicien comme les autres. La preuve : il vient de tenir une promesse. En effet, il y a quelques mois, grâce à la cagnotte issue de la vente de 51% de la Sotelma-Malitel, il avait promis qu’une partie du magot planquée à Koulouba servira à construire des logements sociaux pour les militaires. Ils viennent de prendre possession de 175 villas, 13 célibatoriums et deux foyers. Toute cette aventure a coûté 4,2 milliards. ATT n’a cependant pas posé l’orteil sur le site lors de la remise des clés, franchement curieux. C’est le ministre de la Défense, un dénommé Natié Pleah, qui présidait la cérémonie. Gabriel Poudiougou, avec trois étoiles dorées sur l’épaule, a parlé un français potable. Et tout le monde a chanté et dansé. Aucun risque que Bahanga puisse démolir ces maisons. Il est bien trop loin.

C’est mélangé !
A lire la presse malienne, on se retrouve avec un torticolis. Résumons l’affaire. Pour une partie des scribes, le dénommé Diadié Bâ qui se dit commerçant et importateur d’engrais ne serait qu’un vulgaire filou qui, dans le cadre de l’Opération Riz (lire : rire) initiée par l’ancien PM, aurait fourgué n’importe quoi au pays et tente de mettre la main sur deux milliards de francs CFA auprès du ministère de l’Agriculture. Agatham Ag Alassane que l’on ne soupçonnait pas si coriace refuse de payer et a demandé une enquête. Puis, nous apprenons dans l’autre partie de la presse malienne que ce Diadié Bâ serait un homme tout ce qu’il y a de réglo sur la terre d’Allah et que les jaloux feraient mieux d’arrêter de l’enquiquiner. Et si on trimballait tout ce monde chez le Vérificateur Général pour savoir la vérité et envoyer les escrocs à Taoudeni ?

Soif à couper
Il y a un an, quasiment l’ensemble de la presse malienne s’était émue du sort d’une bourgade baptisée Toupèrè, dans le cercle de Douentza. L’eau se fait tellement rare dans ce bled qu’humains et animaux se disputent le liquide précieux. Douze mois après bis repetita ! La presse a encore recommencé à rapporter les cris des populations. Et le Gouvernement qui proclame que le Mali avance n’a pas fait de forages. Et Ali Nouhoum Diallo, ex-député et baron du coin ne pipe mot. Et les ressortissants aisés du coin qui flânent à Bamako dans de rutilantes 4X4 ont oublié leur coin de terre. Dans les salles de classes vides, les maîtres racontent que les élèves, occupés à la corvée d’eau, ne peuvent pas suivre les cours. Et le Mali avance, chantent nos griots.

Lobbyistes en sommeil
On apprend tous les jours des nouvelles extraordinaires dans ce grand Mali. Selon Télé Bozola, les Touareg forgerons seraient des Inhadane. Bon à savoir pour la culture générale. Ces forgerons, loin du communautarisme abscons, veulent sortir de l’ombre et perpétuer leur art millénaire. Ayant flairé le bon filon, un certain Ibrahim Ag Mohamed, de raconter que les Inhadane seraient des descendants de nomades arrivés… d’Israël. Shalom David ! Un colloque très scientifique a d’ailleurs permis de valider cette thèse. Mais personne n’a produit une carte de l’itinéraire suivi. Faut pas déconner, quoi : il n’y a pas de routes dans le désert et l’avion n’existait pas au temps de l’Exode. Bref, arrêtons de faire la fine bouche et rendons à Moïse ses chers fabricants du veau d’or…

Pax syndicanat
L’Union nationale des travailleurs du Mali a pondu une déclaration selon laquelle elle prend acte de la décision du Gouvernement de rendre l’Assurance maladie obligatoire… facultative ou, bien mieux, volontaire. Elle rejoint la CSTM d’Amion Guindo qui rue dans les brancards depuis des semaines et menace de Géhenne quiconque oserait la contrarier. Les pontes de l’UNTM ont ânonné des discours pour expliquer leurs positions finales. Pendant ce temps, le ministre de la Fonction publique, Abdoul Wahabd Berthé narguait les Maliens avec ses joues lisses et son regard coquin. Le ministre Sadio Gassama a promis de répondre aux doléances de Siaka Diakité en punissant sévèrement les policiers « tabasseurs » du premier mai. Des promesses, toujours des promesses !

Code oublié
La session ordinaire de l’Assemblée nationale bat son plein de députés ronfleurs ou absents depuis avril. Les projets de loi se succèdent, tous votés après enregistrement et applaudissements. Les ministres répondent, chacun dans son français officiel, aux questions orales des mandataires du peuple. Mais il y a toujours un texte dont personne ne parle : la nouvelle mouture du Code des personnes et de la famille. Pourtant, Dionconda Traoré a bien reçu le brûlot. Il le cache dans son tiroir. Il y aura une session extraordinaire en juillet sur les reformes institutionnelles. Peut-être que le Code sera déposé, qui sait ? Pour le moment, aucun député n’a perdu de boulons dans la tête pour exhiber le document et le prêcheur Bandiougou prépare sa prochaine cassette au sujet du premier téméraire.

Nous ne pouvons vous quitter, chers lecteurs, sans vous rapporter que Mme Maïga Sina Damba, ancien ministre de la distribution des pagnes et babioles, protectrice de la Pouponnière et adoratrice de mèches ondulées, a fait son come back médiatique. De son superbe bureau de ministre, elle a retrouvé le plancher des vaches avec la récupération du poste de président de son organisation : l’Association pour la formation et l’appui au développement, en abrégé AFAD. Sa cour royale de ministre a disparu. Les visiteurs de bureau se sont évanouis avec la Mercedes, le chauffeur et le garde du corps. Bon, elle sera juste une citoyenne ordinaire.

Quant à l’élégant chauve, Mamadou Igor Diarra qui s’occupait d’eau et de lumière, il paraît qu’il peaufine son CV en prévision de la fin fatidique des trois mois de grâce. Il n’espère, au moins, pas envoyer une demande d’emploi à Abdoulaye Daffé de la BDM ? Et les Marocains de la BIM se seraient procuré des vaporisateurs anti-bolcheviques. On raconte qu’il y a un poste d’éclairagiste qui vient de se libérer chez Bakoré Sylla, vendeur de « farinin et sicre » qui veut être sous les lumières en prévision de 2012. Pas de panique, dès que Bittar Transcasseroles retrouvera le « manque à gagner » signalé par le Vegal et la CASCA, il pourra caser Igor et Salamata Gakou du Monument de l’Indépendance.

La rédaction

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