Le rédacteur des discours de notre très cher général-président bien-aimé a raté une occasion en or, le 21 septembre au soir. Le speech qu’il a concocté pour le chef de l’Etat était tout sauf un discours historique, magnifiant les 50 ans de souveraineté. Un chapelet de vœux pieds, une énumération lassante de faits connus et souvent contestés ; une invite au pardon et à la réconciliation sans dire exactement qui pardonner et sur quoi se réconcilier… bref l’homme du 26 mars n’a pas dit des choses qui resteront gravées dans la mémoire collective et par la faute de son nègre. Le pire sur le plan visuel, c’est qu’on a laissé ATT porter des lunettes à reflets, ce qui donnait un effet bizarre sur son œil droit. Peut-être qu’au fond, l’indépendance, il n’y croit tout simplement pas.
Quelles valeurs ?
Dans le discours présidentiel, un passage a attiré l’attention d’un vieux compagnon de Modibo Keïta. Notre très cher général président bien-aimé nous invitait à transmettre « nos valeurs actuelles » aux générations futures. Le facétieux de se demander : « Avons-nous encore des valeurs a fortiori les transmettre ? Qui est aujourd’hui une source d’inspiration et de motivation pour la jeunesse ? » Bon, disons que nous ne sommes pas d’accord. Nous pensons que transmettre aux générations futures les rapports de
Mirage pétrolier
Dans son speech du 21 septembre, Amadou Toumani Touré a annoncé au peuple souverain du Mali le forage du premier puits de pétrole très bientôt. Il n’a donné aucune explication sur sa source d’information ni sur la compagnie qui boira le premier baril. Nous avons cependant sauté de joie… pour les enseignants. En effet, ATT leur avait promis, pendant la grève de l’enseignement supérieur, l’alignement des salaires de gratte-craie dès qu’il y aura du pétrole. Maintenant, nous sommes seulement inquiets. Nos antennes pointées sur la tignasse d’Ibrahim Ag Bahanga nous annonce qu’en fait de pétrole, il s’agit d’une suraccumulation de bouse de chameaux et des kalach’ lustrés. Si l’information est confirmée, les enseignants seront servis gratuitement en combustible biodégradable et ATT ne sera plus là pour honorer ses promesses.
Grand guignol Bozolesque
Comme à son habitude, Télé Bozola, le poison du service public, était là, la nuit du 21 septembre, pour commenter et expliquer aux ignares le discours présidentiel. Puisque les Maliens instruits ne sont pas intelligents et les Maliens intelligents ne sont pas instruits, le roi N’Fa Sidiki a délégué le professeur Manga Dembelé pour « désabrutir » ses concitoyens. Puisque ATT a son propre français difficile à comprendre pour un profane et qui n’est parlé nulle part ailleurs sur
Lobo ne doit pas savoir
Ces dernières années, de petits escrocs ont trouvé un bon filon pour s’enrichir sans cause : profiter de la générosité et de la compassion de la première dame. La grande sœur a la réputation de dire péniblement « non » à une sollicitation sociale : habits, sacs de riz, huile, etc. Le 23 septembre, au Centre de référence de
Oumar, le souffre-douleur
La rumeur s’est répandue dans Bamako comme une trainée de poudre : ATT n’est pas content, mais alors pas du tout, d’Oumar Hammadoun Dicko, président de
Bagarres de bidasses
Des images que vous ne verrez jamais sur les ondes de Télé Bozola circulent à Bamako. Il s’agit d’une bataille rangée entre porteurs d’uniforme maliens et libyens. Les premiers voulaient garder le contrôle de leur manifestation sur leur terre natale et les seconds, gonflés par les pétrodollars et l’arrogance de leur chef, guide éclairé des sables, ne voulaient rien savoir. Interrogé par des hommes invisibles sur le sujet, Kadhafi aurait, haussant le menton, dit : « C’est moi qui paie, alors je fais ce qui me plaît ». Comme par exemple, brandir le point et sauter de sa chaise pour aller saluer le seul parachute (un libyen) qui a atterri au cœur de la cible, le manteau rouge déployé au sol. Vous voyez, chers bougnoules, comment l’argent rend arrogant ?
Baguette perdue
Le chef de la fanfare qui défilait ce 22 septembre s’est illustré de bien triste manière. Le maestro a perdu sa baguette à deux reprises et ce, en direct devant les caméras. Une dame l’a précédé sur ce chemin. Dire que ces gens ne font que ça comme métier est une injustice. C’est qu’au Mali, le pli est pris de ne rien prendre au sérieux. Et il paraît qu’il n’y a dans l’armée malienne qu’un seul chef fiable et capable de diriger sans fautes : un certain Magassa. Et hélas, il a choisi le jour J pour se porter aux abonnés absents et les amateurs ont pris le relais. On avait pourtant suggéré à
Blessé, le Blaise
Mais qu’avait donc Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, pendant le défilé du Cinquantenaire. Trônant dans le tribune d’honneur, le chef des hommes et femmes intègres n’a pas desserré les dents et ne cessait de pouffer des soupirs toutes les cinq minutes comme si quelque chose le dérangeait profondément. Il n’a non plus accordé aucune interview pour « donner ses impressions » aux scribouillards et porteurs de micros qui ont fait l’essai. A ses côtés, Sékouba Konaté de
Oiseau de malheur
Tout au long du défilé, le voisin d’un collaborateur d’Option ne cessait de prier et d’égrener son chapelet. Le pauvre était en eaux à la fin du festival et il pouvait enfin respirer tranquillement. Interrogé sur les raisons de cette angoisse, il explique : « Je priais Dieu pour qu’un des avions qui survolaient le terrain ne s’écrase sur les invités et le public. Nous ne faisons jamais rien dans ce pays avec sérieux et rigueur. Je suis sûr qu’ils ont ressuscité de vieux Mig qui n’ont pas volé depuis un quart de siècle et ils n’ont même pas vérifié le niveau de kérosène ! » Le bougre se faisait du mauvais sang pour rien : les Mig qui survolaient Bamako à la vitesse supersonique appartiennent à Kadhafi et là-bas, des amateurs ne portent pas le titre d’officiers.
Valse de colonels
Les Maliens sont trop sensibles et ils paniquent toujours pour des broutilles. Ces derniers jours, le colonel Abidine Guindo, aide de camp de notre très cher général président bien-aimé a momentanément disparu des écrans et c’est le colonel Daoud qui tenait le sac du président. Au lieu de comprendre que le cousin dogon s’occupait de l’organisation matérielle des nombreux déplacements de son frère d’arme para, les Maliens ont vite conclu qu’il se passait quelque chose de louche : « Pourquoi s’est-il débarrassé de Guindo à ce moment précis ? » Le colonel est revenu au devant de l’écran le jour du défilé et les spéculateurs ont arrêté leurs suggestions. La prochaine fois qu’ils ne verront pas Abidine, il vaut mieux le chercher en pays dogon plutôt qu’ailleurs, puisque Kidal et Taoudenit sont fermés…
Niamé du zèle
Le colonel Niamé Keïta ne dirige pas la police du Niger mais celle du Mali. Et le 22 septembre, c’est le boss en chef de tous les flics du pays qui, en camouflage, dirigeait les opérations de ses hommes sur le terrain. La mi-août, lors de la finale de
Du thé pour Kadhafi
A Option, nous pensons que le stock de thé du sieur Ahmed Diané Séméga, patron du PDES et ministre des nids de poule, était utile. Le 22 septembre, l’invité spécial du Cinquantenaire, le tonitruant colonel libyen, a été servi en direct. Il y avait du thé à la menthe bien sucré. Et le breuvage vient, à coup sûr, de la cargaison valant 11 millions de francs CFA, livrée à l’héritier des œuvres d’ATT. Et Séméga était assis, juste au troisième rang de la tribune d’honneur, savourant sa proximité avec une autre célébrité nationale que nous souhaitons ne pas citer. Jeamille Bittar n’a pas trouver un coiffeur à temps et Bakary Togola n’a pas été libéré par sa baramousso.
La jeunesse
On a beaucoup parlé de la jeunesse malienne pendant ces fêtes du Cinquantenaire. Il paraît d’ailleurs que les moussaillons d’aujourd’hui seront les gladiateurs de demain et qu’ils hisseront haut le drapeau du Mali dans le « concert des Nations ». Bon, on se calme et on analyse froidement. La jeunesse vantée par Mamadou Konaté a produit la génération du CMLN, celle vantée par Modibo Keïta a donné les milliardaires de la démocratie et les putschistes émérites ; celle vantée par Moussa Traoré s’est réfugiée dans la paresse, le vol, le mensonge et l’hypocrisie et celle vantée par Alpha Oumar Konaré ne sait ni lire ni écrire correctement. A Option, nous avons un morceau de chacune de ses générations et le résultat donne une association d’aigris et de jaloux qui tirent sur tout ce qui bouge. Alors, on importe vite une nouvelle jeunesse et on la greffe au Mali. Il paraît qu’il y a beaucoup de jeunes en Chine et ils ne cherchent qu’un toit où dormir et surtout, ils ne passent pas la journée assis devant leur porte à médire et colporter des ragots. Enfin, Astafourlaye, on est un peu perdu à cause du almoukakaye ingurgité pendant la fête…
Malgré tout, pour conclure cette fête, nous sommes heureux pour notre très cher général président bien-aimé : il tenait à sa fête, il l’a eue et il ne lui reste plus qu’à libérer les otages français pour que le téléphone de Sarko cesse de le harceler.
11 millions d’âmes et de thé
Au 31 décembre 2007, selon les statistiques non moins avérées mais démocratiquement établies du Grand frère bien-aimé Jokèlè Diarra, le Mali comptait quelques 11 millions d’âmes. C’est cette date qu’a choisi notre Ami, Hamed Diané Séméga, alors gestionnaire des abreuvoirs, de la vitalité énergétique et des entrailles du sous sol malien pour fêter ses 6 ans de gestion ministérielle. Ce jour là, il a négocié pour 11 millions d’âmes, 11 millions de nos pauvres francs CFA dans du thé. Disposant de l’énergie nécessaire pour la cuisson du thé, il ne lui manquait que le sucre pour se… sucrer. Dans son décompte des invités, il a oublié le Long Echassier noir, Vigile des rentrées et sorties d’argent des pauvres caisses du Trésor public. Il a l’œil, celui-là. Grand rabat-joie devant l’éternel et empêcheur de se la couler douce, ce dernier s’est fait invité gâchant ainsi la fête. Il peut toujours attendre, celui-là surtout en avril 2011 où le vent tournera et que le Transporteur National sera sûrement Prince des lieux. Alors, il sera préférable de “courir que de s’asseoir” car comme le dit un adage bamanan : “sentègè ni ko laban”. OPTION restera.
La rédaction