Bulles : Bac à déchets ?

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Le ministre de l’Education etc., Salikou  Sanogo était fier de nous annoncer, le 16 juin, le lancement des épreuves du baccalauréat malien. Il paraît que tout est sérieux et bien fait. Sanogo racontait même que pour l’admission, 10 de moyenne est la norme avant d’enchaîner « entre 9 et 9,99 », les élèves sont admissibles et leurs notes de classes seront prises en compte. On veut juste savoir : Quel type de bac organise-t-on dans un pays où il n’ y a pas eu cours toute l’année ?

 

Ambassade à la quête

Le responsable des affaires consulaires de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali a présenté au public le nouveau système informatisé de demande de visa pour se rendre au pays de l’Oncle Sam. Le service diplomatique délivre environ 5000 documents de ce type par an et cette informatisation permettra une économie de temps, de papier et d’argent. Il ajoute que pour chaque demande, acceptée ou rejetée, les frais sont de 75 000 par tête de pipe. Multiplié par 5 000, cela fait un petit magot de 375 000 000. C’est pas gentil pour la seule superpuissance de piquer ainsi les sous des plus pauvres.

 

Ministre muet

Depuis le début de la bataille de chiffonniers entre Djigué et Pona pour la présidence de la Chambre des mines, on n’entend pas le ministre chargé du secteur, le « professeur Abou Bakar Traoré ». Il a la piste d’atterrissage qui luit toujours  mais il reste muet comme une carpe et s’occupe de ses petites affaires, comme par exemple, expliquer aux journalistes combien rapporte l’or au Trésor public et combien de personnes travaillent grâce à cette manne. A-t-il trouvé la pépite ?  Il était plus loquace aux Finances et les amis de la pauvre et éphémère ministre Fatoumata Néné Sy ruminent encore leur colère en pensant aux peaux de bananes glissées par Abou Bakri le navigateur sous les pieds de la dame.

 

Teuf teuf boom !

Le 16 juin, Télé Bozola nous a appris que plus de 300 artisans maliens fabriquent plus ou moins 4500 fusils artisanaux au pays. Le reporter ne nous cite pas les clients qui doivent se compter probablement parmi les chasseurs et les bandits. Curieusement, au moment où le banditisme avait atteint un pic à Bamako, le ministre Sadio Gassama avait dit que la principale difficulté était de trouver les fabricants d’armes et de les contrôler. Au sein de l’Etat, la main droite ignore ce que fait la main gauche. On n’ose espérer que face à la crise économique, notre armée ne serait pas au moins tenter d’en commander pour s’équiper. 

 

Feue la décentralisation

Un pionnier de la décentralisation du temps d’Alpha se lamente sur « le sabotage » actuel dont est l’objet le projet. « Les écoles communautaires ferment par négligence, le transfert des ressources n’est pas effectif, les collectivités subissent toujours l’arbitraire des sous-préfets, préfets et gouverneurs, bref tout est fait pour que ça ne fonctionne pas. A la limite si on ne travaille pas pour saborder tout le processus et revenir à l’administration coloniale ! »

Malheureusement, l’interlocuteur n’est pas plus loquace. On veut des noms !

 

Biennale fantomatique

Il paraît qu’il y a, cette année, une biennale en préparation à Sikasso. Un rapide vox pop auprès du « vrai peuple » nous apprend que l’information ne passe pas. Personne ne connaît la date exacte, le lieu et l’enjeu de la manifestation. Fallait-il vraiment ressusciter ce dinosaure budgétivore quand on sait que la jeunesse du Mali d’aujourd’hui ignore tout de la fraternité et du patriotisme. Un balani show de mini cassé et une partouze collective auraient attiré plus d’attention. Il est temps de passer à autre chose.

 

Bravo, mon colonel !

Nous n’avons pas l’habitude d’offrir des fleurs et par Allah nous jurons que personne ne nous a payé pour écrire ça, c’est la seule vérité qui nous oblige à faire des éloges au colonel Guimba Sissoko. Cet officier de l’armée nationale est le logisticien en chef de la Caravane de l’intégration organisée par Africable. Les caravaniers sont unanimes : Guimba est un professionnel hors pair. Tout est réglé au quart de tour et il ne badine pas avec la discipline. Nous ignorons son CV mais parions que le colonel est de la vieille école, avec une mentalité de patriote et de vrai militaire. Bravo, mon colonel !!!

 

Thé du taré

Une société de la place diffuse en permanence la publicité de son nouveau thé baptisé THE WEL TARE. On aimerait conseiller au patron de cette entreprise d’embaucher, la prochaine fois, de meilleure spécialiste du branding. Le thé tare même « wel » porte à confusion : y a-t-il une tare dans la famille du buveur ? Le préposé est-il un taré. Il y a franchement des méthodes plus originales pour se faire un label.

 

Orange money de singe ?

On se demande bien ce que la société de téléphonie mobile Orange-Mali veut expliquer à ses clients à travers sa réclame sur Orange money, une initiative qui, paraît-il, vise à faire la promotion de la monétique. Est-ce qu’au moins ils ont l’autorisation des autorités de régulation du marché financier ? Ensuite, on voudrait bien connaître le processus, dans un langage simple et accessible. Les boutiquiers qui vendent des cartes orange n’en savent que nada. Et le service clientèle, interrogé au téléphone, nous renvoie à un Espace orange. Pour siroter un jus d’orange en attendant qu’une préposée nous demande de nous rendre au siège ?

 

Djigué et Dramera

Ce duo magique pollue la vie des jeunes de Sogoniko et passent pour plus puissants qu’ATT. Ces «hommes d’affaires », après avoir acquis le terrain de football des jeunes sont en train de construire sous l’œil vigilant des forces de l’ordre. Quiconque ose les contrarier se retrouve au gnouf, gracieuseté du proc’ de la Commune VI. Le président ATT en personne se dit impuissant face aux spéculateurs fonciers du Mali, les nouveaux Sheriffs du Far West bamakois. Les jeunes peuvent se consoler : Si Dramera et Djigué n’ont pas peur d’ATT, ils n’auront pas peur de Dieu…

 

Coupe du monde des fainéants

Les footballeurs qui ont du cœur à l’ouvrage sont en Afrique du Sud pour disputer la coupe du monde. Une vieille grand-mère de Garantiguiboubou, voyant ses petits-fils crier et applaudir a demandé : « Où sont les joueurs du Mali ? Pourquoi ne jouent-ils pas à la coupou dou mondi ? » L’aïeule est excusée pour ignorance. Quand Soundiata reviendra ressusciter l’empire du Mandé, nos « footballeurs » auront assez d’orgueil et de fierté pour mouiller le maillot national. En attendant, bien enjoncés dans leur fauteuil moelleux, ils peuvent admirer les exploits des vrais joueurs ?

 

Télé Bozola Sport

Il faut franchement que la boîte au roi Sidiki N’Fa Konaté nous surprenne sans arrêt. Depuis le début du Mondial, les invités, « experts » et commentateurs sur le plateau ressemblent à des zombies. Ils ont la voix monocorde, ânonnent ceux que les reporters ont déjà dit, le tout dans un français souvent lamentable. Et pourtant, il paraît que c’est la crème de ce qu’on possède dans ce pays au chapitre des « connaisseurs » du football. Et il paraît encore que le président de la Fédération malienne de football est un féru de ballon rond qui rêvait de carrière internationale…

 

Les préfets à Paris

Le 13 juillet prochain, à Paris, ville de culture et de science, Nicolas 1ier a convoqué tous les chefs d’Etat des pays africains qui célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance. Ils sont également sommés de passer le 14 juillet sur place, et de pointer au méga défilé du boulevard des Champs-Élysées. C’est Jacques Toubon qui distribue les convocations. Toubon est cet ancien ministre de la Culture qui, sur un plateau de télévision, avait affirmé que « interpeller » s’écrit avec un « l ». Il est venu chercher le deuxième sous les Tropiques. Il dit que Paul Biya, despote du Cameroun est «le sage de l’Afrique ». Pouah !

Cinquantenaire et blabla

Jusqu’à présent, à part le folklore on n’a encore rien vu d’impressionnant en provenance de la Commission nationale d’organisation. Les mauvaises langues disent qu’Oumar Hamadoun Dicko a le visage plus lumineux et le teint plus brillant. ATT et Jimmy trouvent que 7 milliards pour ce fatras, « c’est trop ». Nous sommes d’accord. Même cent mille, c’est trop. L’ORTM, déjà subventionné par nos fonds publics, peut organiser un giga Top Etoiles vite fait et l’affaire est enterrée. Il faut choisir ses priorités quand on est un pays pauvre.

Ecrase, connard !

On nous raconte qu’un petit groupe de futés  a lancé une campagne à l’échelle malienne pour lutter contre le tabagisme, imitant la mode occidentale de chasse hystérique aux fumeurs. Le porte-parole énumère les arguments éculés que l’on entend depuis des décennies dans les pays développés. La cigarette est nocive, dangereuse pour la santé, pour le fœtus et patati et patata. Pendant ce temps, l’alcoolisme et l’addiction à la drogue se développent au pays et personne ne pipe mot. Bamako est enseveli par la poussière rouge des routes et le gaz carbonique des guimbardes préhistoriques qui causent d’énormes dégâts. La différence, c’est qu’on ne gagne pas les sous des Blancs avec ce baratin, alors, il faut trouver la filière rentable.

La rédaction

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