Black-out sur 4 milliards d’EDM du trésor public

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C’est sans doute l’aspect le plus énigmatique de la sulfureuse commande des groupes électrogènes d’EDM SA. Pour les 27 engins sollicités, le marché a été évalué à la bagatelle de plus de 6 milliards payables en quatre tranches, au rythme de la livraison des marchandises. Or, depuis que le scandale agite l’opinion à coups d’arrestations en série, l’opinion n’est obnubilée que par la première vague de 13 groupes électrogènes que l’attributaire du marché a consenti à remplacer à cause de leur état défectueux avéré. Sauf que le fournisseur en question n’a eu de cesse de clamer sur tous les toits n’avoir bénéficié que d’un règlement partiel du montant, soit une somme correspondant à sa caution bancaire. Le hic est qu’aucun acteur impliqué dans le dénouement de l’écheveau n’est intrigué par l’écart abyssal entre le montant réglé au fournisseur et la valeur globale du marché. Le reliquat se chiffre à plus de quatre (4) milliards dont il n’est fait cas dans aucun des différents rapports d’investigations consacrés au dossier. On ne sait, en clair, si la mobilisation des 4 milliards est effective ou si la manne a pu être sauvée avec l’exécution inachevée du marché due aux carences du fournisseur. Un autre non-dit a trait également à la provenance réelle du financement de la commande. Il est attribué à une générosité du président de la Transition qu’aucun document n’atteste

Quand Assimi Goita s’affranchit par le «je»

Le président de la Transition prend de plus en plus ses aises en s’affirmant comme le seul et unique maître à bord du bateau de la Transition. Alors que le vocable « Mali des 5 Colonels » est entonné à l’envi et bat son plein, Assimi Goïta ne semble pas l’entendre de cette oreille. Lors de sa récente intervention devant les forces vives de la Nation, dans le cadre notamment du traditionnel échange annuel de vœux, le Numero 1 des Colonels ne s’est point embrassé de trop de modestie. En dit long, en tout cas, son recours abondant voire excessif à la première personne du singulier, y compris dans le récit des origines du pouvoir actuel. Ceux qui pensaient ou espéraient un trône à 5 doivent en effet revoir leur copie, à en juger par le rôle exclusif que le chef de l’Etat s’attribue dans l’avènement du régime qu’il dirige. C’est bien lui et aucun autre qui a été et se trouve à la manette, a-t-il laissé entendre, en évoquant par exemple les péripéties de son installation à Koulouba, du choix du PM ainsi que sa résistance aux manœuvres d’un certain Emanuel Macron pour tirer les ficelles. Exit en définitive l’époque où le renversement de Bah N’Daou était justifié par le besoin d’éviter un choc périlleux entre les principales ailes militaires de la Transition. Assimi Goita s’impose comme le seul maître au point de se complaire dans l’absolutisme en parlant de la gestion des leviers du pouvoir. il reconnaît par ailleurs tenir même les rênes de la justice et être le déclencheur de plusieurs procédures judiciaires en tant qu’incarnation de la volonté du peuple de lutte contre le malversations.

Adama Sanogo de Case construction fait le deuil de 3 camions arraisonné

Alors que des commérages et supputations battent leur plein sur les livraisons de groupes défectueux par ses soins, l’opérateur Adama Sanogo de Case Construction s’est heurté à un autre obstacle insurmontable : prendre langue avec les djihadistes au sujet de trois (3) de ses camions arraisonnés entre Gao et Tombouctou. Avant de se volatiliser dans la nature, l’intéressé s’est confié à nous en précisant qu’il s’agit des camions au moyen desquels son entreprise a acheminé les nouveaux groupes électrogènes destinés à la ville de Menaka. Sous bonne escorte à l’aller, les trois véhicules sont retournés sans la moindre couverture sécuritaire, a confié Monsieur Sanogo comme pour responsabiliser les autorités dans la perte éventuelle de ses biens. Or il nous revient de sources concordantes que les ravisseurs ont monté la barre assez haut pour émousser les espoirs de l’opérateur de récupérer ses propriétés par la transaction. Et pour cause, ses interlocuteurs lui réclament pas moins d’une quarantaine de millions de nos francs par camion, soit à peine moins que leur prix de revient global. Les portes de la transaction étant quasiment fermées par cette surenchère, le nouveau fournisseur d’EDM en groupes électrogènes a dû préférer sacrifier ses véhicules pour disparaître des radars dans la foulée du scandale des groupes électrogènes qui portent sa signature.

Moussa Mara, un leadership à l’arrachée

L’ancien président du parti YELEMA se veut une plaque tournante de la classe politique malienne. Aussitôt investi comme porte-drapeau de sa famille politique à la présidence étiolé, il s’est saisi de son bâton du pèlerin pour prendre langue avec d’autres acteurs sur les obstacles qui jalonnent le chemin du retour à la normalité républicaine : restriction des espaces de liberté et persistance dans le vide institutionnel, etc. C’est dans cette optique que l’ancien Premier ministre a déjà rencontré d’autres anciens locataires de la Primature et sillonné des états-majors de formation politique pour susciter la concertation.  Ce faisant, le candidat de YELEMA a le mérite pour le moins de combler une place laissée vide par d’autres leaders politiques attentistes et muets face à la mise au ban de fait des acteurs politiques et la mort cérébrale programmée de la classe politique malienne. Moussa Mara peut ainsi prétendre à l’initiative du réveil et de la résurrection, mais quid des dividendes en termes de leadership politique ? Une partie de la réponse réside dans le caractère houleux de ses échanges avec certains acteurs politiques qui subodorent dans sa démarche une intention d’arracher une influence politique que ne lui confèrent pas la taille et le poids réels de la famille politique dont il est issu.

Une ministre de la République en disgrâce à Koulouba

La ministre en question était naguère encore dans les meilleures grâces du chef de l’Etat auprès de qui elle faisait office de conseillère à la présidence, avant de faire droit à ses ambitions gouvernementales dans le sillage du dernier remaniement. Sauf que le début de cette carrière ministérielle va aussitôt révéler une vénalité dans toutes ses dimensions, avec des incursions maladroites sur les plate-bandes de structures rattachées et à coups de chantages à leurs plus riches fournisseurs. Il arrive ainsi que ces derniers passent du statut de diable à celui d’ange selon leurs contributions à la cagnotte d’une ministre qui ne demande pas plus pour se déjuger sur leur compte du jour au lendemain. Elle ignore sans doute qu’au Mali les langues se délient si vite que ses frasques boulimiques se sont propagés jusqu’au sommet de l’Etat. Le courroux de ses employeurs n’a pas encore totalement éclaté, mais il est à peine contenu en attendant un prochain remaniement ministériel pour la débarquer. En tout cas, les signaux de son excommunication lui sont parvenus il y a quelques avec la fermeture des bureaux de l’intéressée à Koulouba où elle jouissait jusque-là du privilège de cumuler les fonctions de conseillère et de membre du gouvernement.

Quand la mort se banalise au Mali

Les drames se succèdent au Mali et le triste tableau des tragédies humaines vient d’être enrichi par la survenue d’un accident aux allures d’hécatombe dans les mines exploitées par des orpailleurs à Kenieba. Le nombre de dépouilles extraites des décombres a progressivement augmenté d’heures en heures et se chiffre à plus de 70 concitoyens fauchés par leur quête de l’eldorado. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre sans pour autant susciter un degré d’indignations et de compassions à la proportion de son ampleur. Pas de deuil national, pas de messages de compassion à la dimension du drame, pas de livres de condoléances, etc., à peine la perte de vies est distincte de la perte d’un troupeau d’animaux par catastrophe naturelle. Il résulte d’une banalisation de la tragédie longtemps perceptible dans la froideur et l’indifférence ayant accueilli des drames précédents vécus dans leurs chairs par les populations du septentrion malien. Il est déjà arrivé que des compatriotes soient tombés par centaines sous les balles des terroristes dans la région de Menaka sans susciter la moindre réaction de la part des autorités

Rassemblées par la Rédaction

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1 commentaire

  1. “…Alors que le vocable « Mali des 5 Colonels » est entonné à l’envi et bat son plein, Assimi Goïta ne semble pas l’entendre de cette oreille…” AH LE JOURNAL “LE TEMOIN”, TOUJOURS PRET A CREER LA ZIZANIE OU LA DIVISION ENTRE CES FILS DU PAYS.
    CHACUN DE SES 5 COLONELS A UN ROLE A JOUER A CHACUN JOUE TRES BIEN SA PARTITION. ASSIMI EST PRESIDENT. IL N’A PAS A ENGAGER LA RESPONSABILITE DES AUTRES.
    M.R.D TOUJOURS A CHERCHER DES POUX DANS LA TETE D’UN CHAUVE.

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