En perte de vitesse
Tous les Maliens ont vu leur président lors d’une interview bilan, de l’an un de sa gestion du pays. IBK, un homme calme, docile, le Kankélétigui, a reconnu au cours cette interview que l’AN I de sa gestion n’a pas comblé les attentes. Il a donné des assurances de faire de son mieux. Le président des Maliens est resté pendant deux heures sans donner une réponse à cette question : Qu’est-ce qui a été fait de concret pendant les 12 derniers mois ? L’homme des grands mots, du latin et français mélangés, avait du mal à convaincre nos confrères d’Africable et de l’Ortm Sékou Tangara et Youssouf Touré. Le Kankélétigui était en perte de vitesse, quand il va jusqu’à dire que les réalités d’avant le pouvoir et celles du pouvoir sont diamétralement opposées ; quand il dit qu’il est le président des Maliens, mais que les choses sont complexes. Il ne lui restait plus qu’à dire qu’il ne peut pas. C’est un homme simple, humble et très modeste, hé oui, l’heure n’est plus aux grandes citations, encore moins aux menaces. Mais au sourire pour montrer aux Maliens, qu’il est là.
En cachette
Certains militaires de Kati ont commencé des marches nocturnes, pour exiger la libération d’Amadou Haya Sanogo. Pour ces derniers, l’Etat ne doit pas faire un double jeu, en gardant les Haya en prison et libérant les jihadistes et narcotrafiquants qui ont coupé, donné des coups de fouets et violé les femmes au nord. Ces manifestations nocturnes commencent à prendre de l’ampleur, car d’une dizaine de soldats, ils sont passés à une soixantaine le vendredi dernier. Pour le moment, ils n’ont pas d’armes et n’ont pas accès aux magasins d’armes, mais le jour, pardon la nuit où ils auront des armes, ça va être un… à Kati. Au moment où ils faisaient ces marches nocturnes en cachette, le président de la République, lors de son interview bilan d’un an, disait que personne ne pourra interrompre le processus de l’affaire des bérets, et qu’il y aura le jugement. Selon IBK, Haya et compagnie sont accusés «de faits graves».
En danger !
La sécurité au niveau du Pôle économique et financier du Mali pose problème. La guérite posée là souffre très souvent de l’absence des gardes censés assurer la sécurité ici, de jour comme de nuit ! Conséquence : les gens rentrent et sortent comme ils veulent ; les magistrats et autres fonctionnaires militaires et civils qui travaillent ici sont en insécurité totale. Un moment, le chef de poste était parti pour une formation, mais il n’avait pas été remplacé parce que le poste est juteux. Actuellement, les gardes qui sont en faction n’ont rien pour dissuader, ou même pour contrôler sinon fouiller les gens. Tout le monde rentre et sort comme il veut, comme dans une porcherie. Or, ceux qui travaillent au Pôle économique et financier traitent de grands dossiers. S’ils ne sont pas en sécurité, ils ont des raisons de se faire des soucis.
En fuite
Au moment où il y a l’expérimentation des médicaments pour traiter le virus Ebola, la gestion des malades devient un casse-tête pour les responsables des pays comme le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée Conakry. C’est surtout au Libéria qu’il n’est pas rare de voir des malades quitter les centres pour fuir, la plupart évoquent le manque de nourriture ; ils sont couchés, ne bougent pas et n’ont rien à manger. C’est pourquoi ils quittent les centres de traitement et de prévention. Un jeune Libérien en fuite a traversé le centre ville de Monrovia, personne ne voulait s’approcher de lui. Il a même menacé certains qui tentaient de l’arrêter. Finalement, c’est une équipe d’agents de santé bien outillés, qui est venu le chercher. Mais, non sans peine, car il ne voulait pas retourner au centre. Ils ont été obligés de le forcer, pour le ramener. La fuite des malades des centres est devenue monnaie courante au Libéria.
Communication, zéro !
Le président de la République faisant le bilan de l’an I de sa gestion au pouvoir, n’est pas allé avec le dos de la cuillère en parlant de la communication : «Nous avons péché, mais ça sera corriger». IBK n’est pas le premier à le dire ou reconnaître. Cacophonie dans le gouvernement où des ministres qui parlent pour ne dire, croyant qu’ils sont en train de communiquer ; les mensonges d’Etat, le manque d’information des populations sur les questions d’intérêt national, sans compter les débats improvisés sur la crise du 17 mai 2014 à Kidal, la grève de l’Untm. Et pourtant, Dieu seul sait que les populations maliennes ont besoin d’information. Mais elles assistent à une communication, pour ne pas dire, une bataille médiatique entre les membres du gouvernement autour des affaires qui concernent tous les Maliens. Parce que ce sont des communications qui ne servent à rien !
Ami nous donne raison !
Le Bazin n’est pas une richesse du Mali, n’apporte rien au Mali, parce qu’il n’y a pas d’unité encore moins une usine de production du Bazin au Mali. Oui, ceux qui n’ont rien compris de notre démarche pensent qu’on est contre les teinturières ou autres. Le week-end passé, Bamako est devenu la capitale de la guerre des festivals du Bazin, parce qu’il y a eu deux événements. Tous autour du Bazin. Cela même prouve que les promoteurs ne parlent pas le même langage. C’est dans cette confusion que l’épouse du chef de l’Etat, Keïta Aminata Maïga, était à l’une des cérémonies qui s’est déroulée au palais des sports. Elle n’a pas raté l’occasion de prononcer cette phrase à l’adresse des organisateurs : «Je pense que le Mali est un pays producteur de coton, il faut que nous fassions la transformation de notre coton dans une usine ici». Voilà ce que les autorités doivent faire ! Elle a lancé un appel aux opérateurs économiques de voir comment créer une usine de production du Bazin au Mali.
Majorité hétérogène
Mettre un terme au désordre dans la majorité présidentielle. Cette majorité qui est plus que jamais hétérogène, parce que plusieurs alliés du Rpm ne comprennent pas le comportement des tisserands : manque de confiance, manque de coordination entre les partis politiques. Le manque de coordination des actions fait que les partis politiques de la majorité jouent en solo. Parce que même le doucement qu’ils ont signé est basé sur le positionnement des leaders et des querelles de place. Aujourd’hui, les cadres et responsables du Rpm sont tous pareils, ils ne sont pas humbles et modestes comme IBK qui a même reconnu que son bilan n’est pas positif en un an de gouvernance. Sinon, les responsables du Rpm peuvent lire le numéro spécial 56, du 25 janvier 1991 du journal Les Echos, à la page 2, on peut lire : «Pour l’honneur et la dignité de notre peuple, la lutte pour la démocratie…». C’est un extrait d’une déclaration du CNID et de l’Adéma association. Mais et pourtant, le Rpm a repris cela comme slogan de campagne en 2013. Et comment peut-on dire que c’est un fait du hasard.
La Rédaction