Au moment où le Premier ministre s’échine à mettre le holà au retour des déserteurs dans l’armée, un marché noir de la réintégration semble se développer dans le Septentrion. De source crédible, un recensement douteux d’éléments du Mnla a discrètement lieu à Tombouctou. La même source fait état de fabrication et distribution tout aussi suspectes de pièces d’identité pour le compte des membres de la même entité combattante. Qui est dupe ?
Intouchables
La question agite depuis quelques temps le microcosme militaire de la 6e région du Mali. Un important convoi du Mnla a été encerclé et désarmé dans la zone par une patrouille conduite par un haut gradé de l’armée malienne. Mais, au moment d’embarquer ceux qu’on prenait pour des malfrats, de simples coups de fil sont venus mettre fin à l’exploit. Ils émanaient, selon nos confidences, successivement du département de tutelle puis de l’Etat-major général qui ont enjoint à la patrouille militaire de libérer sans délai la prise nuisible.
Pm ou président
Officiellement, Moussa Mara est Premier ministre et chef du gouvernement. Virtuellement, il est aussi président. C’est l’impression qui se dégage de la présence encore très dense de ses portraits à travers la ville de Bamako. Il s’agit d’affiches géantes qu’il a utilisées pour sa campagne à la présidentielle pour concurrencer IBK au premier tour. Lesdites affiches, qui comportent le slogan Moussa Mara Président, doivent, selon toute décence, disparaître de la vue des citoyens. C’est certes symbolique, mais ce devrait être la première marque de loyauté envers le président de la République qui l’emploie.
Déni de justice
En Etat de droit démocratique, il ne suffit pas d’être sous mandat de dépôt pour être privé de tout droit. C’est pourtant ce qui arrive avec Amadou Haya Sanogo, auteur d’une requête à fin de récusation auprès du tribunal de la Commune III contre le juge Yaya Karembé. Selon les textes en vigueur en la matière, ladite juridiction dispose de huit jours francs à compter de la date de dépôt de la requête pour y donner une suite. Voilà plus d’un mois que celle de Sanogo est parvenue au tribunal de ressort et reste sans une suite. C’est un déni de justice, crient certains de ses partisans.
Un ‘’aéroport‘’ à Sébénicoro
Les rumeurs sont ce qu’elles sont. Elles peuvent être chargées de mensonges comme de vérités. Cette dualité est beaucoup plus vraie lorsque la rumeur provient d’un fou. Parlant des extravagances du pouvoir, l’un d’entre eux confiait à son interlocuteur que rien n’a irrité les Maliens tant la construction d’un aéroport au domicile du chef de l’Etat à Sénébikoro.
Vérification faite, auprès de nombreuses sources, il s’est avéré que l’aménagement d’une piste d’atterrissage pour hélicoptères est pourtant bel et bien envisagé sur les lieux. Pour l’un comme pour l’autre, il fallait être fou pour y croire et même pour le savoir.
Père la morale
Le président de l’Assemblée nationale apprend pour la première fois à ses dépens que les élus de la nation brassent désormais leur salive plusieurs fois dans leur bouche sans que leurs dents ne mordent leur langue pour cracher publiquement leur ras-le-bal pour le grand bien d’une populace épris de paix et de justice. Une tête plus que cramée du groupe parlementaire Vrd, à ses risques et périls, au moment om survint une bourde incompréhensible de mémoire d’homme, tape sur les doits du président de l’Assemblée nationale pour le rappeler à l’ordre. C’est au nom du peuple qu’il prit ses responsabilités. Tout le peuple apprécie son courage désormais légendaire. C’est dire qu’aujourd’hui, «rien ne sera plus comme avant» au sein de l’hémicycle. Un élu digne de foi du groupe Rpm comprenant si vite que le déshonneur arrivait, daigna éteindre subtilement l’incendie en sollicitant et obtenant du coup une suspension de quinze minutes pour remettre à l’heure la nouvelle pendule de l’Assemblé nationale de la République du Mali. En toute modestie, le président de l’Assemblée nationale marche au pas et tout rentra dans l’ordre suivant bien entendu la loi régissant l’hémicycle. Mon père, à vos marques !*
Opa sur les images de l’Hémicycle
Entre le président de l’AN et les chasseurs d’images, quelque chose cloche. Les confrères photographes sont constamment l’objet de tracasseries et n’ont plus le droit d’accéder à la salle des débats pour faire leur travail. Aucun motif convaincant n’est jamais avancé pour justifier cette restriction à laquelle seule l’ORTM échappe. S’y ajoute l’AMAP dont les photographes ne sont épargnés qu’en empruntant les gilets de l’ORTM. Comme une gifle à la presse dans son ensemble, la dernière tracasserie en date est survenue, vendredi dernier, à la veille de la journée internationale de la Liberté de la Presse.
Sanogo, père d’une nouveau-née
En détention depuis novembre dernier, le chef de la junte putschiste, Amadou Haya Sanogo, est père depuis une semaine d’une héritière apportée par sa première femme, selon nos sources. Le célèbre détenu, transféré depuis longtemps à Sélingué, n’est naturellement autorisé à prendre part au baptême qui se tiendra, de même source, à son domicile d’Etat sis à la Base. Y participeront néanmoins de nombreux convives en provenance des quatre coins du Mali. Les fastes résistent donc aux restrictions de liberté.
A l’école
C’est à la célèbre émission culturelle ‘’Terroir’’ que les pauvres enfants de l’école malienne pouvaient apprendre cette inculture de la bouche d’un représentant de l’exécutif. Le sous-préfet d’une localité, à l’inauguration d’une nouvelle école, a osé déclarer, dans la solennité requise, qu’il a été lui-même recruté à l’école le 15 octobre 1964. S’il n’était pas de la vieille école, on aurait dit que c’est la faute à la nouvelle. Car, à l’école on est pas recruté mais inscrit.
La Rédaction