A défaut d’être définitivement contrôlée, la grogne des casernes est pour le moins apaisé pour l’instant. Les pouvoirs publics ont déployé pour cela toute leur ingéniosité pour consoler les veuves de militaire, par le biais d’un dialogue fructueux entre le chef suprême des armées et les femmes des camps.
Le président de la Républiquea en effet profité des échanges pour édifier ses interlocuteurs et essuyer en même temps le flot de larmes qu’a fait couler le drame d’Aguelhoc. Il serait trop osé de dire que l’épisode est totalement oublié, mais le chef de l’Etat aura vraisemblablement réussi un exploit et peut-être en récupérant tout ce que lui a fait perdre le déficit de communication avec son peuple. Il s’agit visiblement d’un exploit partagé avec la Première Damequi, selon nos sources, a été déterminante dans le renversement de la situation. En effet, après le déclenchement de la crise, Lobbo Traoré est rentrée toutes affaires cessantes de la Franceoù elle suivait un traitement pour jouer sa partition. Il nous revient que de l’Aéroport, elle a entamé les tractations qui ont finalement débouché sur la rencontre entre son époux et ses anciennes consœurs des camps où on lui reconnaît tant de bonnes œuvres.
Ville de Ségou :
Pèlerins ou Festivaliers ?
La Citéde Balanzans vit au rythme de deux événements qui se disputent véritablement l’affluence, depuis quelques jours. Il s’agit d’une part dela Fêtede Maouloud, et d’autre part le Festival sur le Niger. Les convois de voitures convergent en tout cas massivement sur la ville avec des intérêts et des motivations différents, selon les visiteurs. Mais il n’en manque pas aussi pour allier les deux : vouer à la fois du culte au Prophète (PSL) et à Dionysos (le Dieu grec des plaisirs). En clair, de nombreux visiteurs de la vieille Cité du Balazan interrogés envisagent de prolonger leur séjour ségovien au-delà de la sainte fête du Maouloud, en vue de savourer les voluptés du Festivals su le Niger. C’est dire que la plupart des pèlerins de Ségou – ville qui abrite unes des mosquées les plus splendides du Mali – se donneront à peine le temps de digérer leurs prières avant de recommencer un autre épisode beaucoup moins pieux. On comprend donc aisément pourquoi les religieux dela Citédu Balanzan donnent de la voix et s’insurgent contre l’organisation du Festival sur le Niger.
Assemblée nationale du Mali :
20 millions pour participer à l’effort de guerre
Disons-le tout de suite : Le Mali n’est pas en guerre. Le pays fait face, néanmoins, à une situation conflictuelle interne qui nécessite un sacrifice de la part de tous, pour peu qu’on soit soucieux de son intégrité territoriale et de la souveraineté nationale. Après la récente interpellation du Gouvernement sur la crise au septentrion, l’évolution des événements au front recommande à nouveau une intervention des élus dela Nation. Demainvendredi, à en croire une source crédible, l’hémicycle de Bagadadji servira de cadres à la remise officielle d’un chèque de 20 millions Francs CFA à l’armée malienne pour l’aider à faire face au coût de sa présence dans le Nord-Mali. Le chèque, qui sera remis en main propre par le président de l’Assemblée à qui de droit, n’est en réalité qu’une contribution symbolique des députés pour prouver leur engagement derrière le gouvernement ainsi que l’attachement indéfectible des parlementaires à l’intégrité territorial et à l’unité nationale.
Permutation entre les ministres de la Défense et la sécurité :Une mesure salutaire à tous points de vue
Comme réponse aux distorsions de l’armée malienne mises à nu par la crise au septentrion, le chef suprême des armées, Amadou Toumani Touré, a choisi de réagir par un réaménagement entre autres mesures, en vue de mieux contrôler la situation. Il a en effet procédé, lors de l’avant-dernier conseil des Ministres, à une permutation ayant consisté à intervertir les compétences de deux des membres du gouvernement les plus sollicités en cette période, en l’occurrence Natié Pléa et Sadio Gassama. La mesure, toutes proportions gardées, a été positivement accueillie par les observateurs avertis, qui se sont d’ailleurs toujours interrogés sur le fonctionnement du système de défense malien sous M. Pléah. Le dernier spectacle en date a été offert, il y a deux semaines, lors de l’interpellation du Gouvernement par les parlementaires sur la situation de la sécurité au Nord-Mali. La séance s’est déroulée à huis clos, mais il nous est revenu que l’ancien ministre de la Défense n’a pu donner satisfaction sur la moindre question posée par les élus de la Nation. Les mêmes observateurs ont crainte que la sécurité intérieure ne subisse le même sort avec l’ancien ministre de la défense