La présence du Chérif de Nioro chez la junte continue de faire jaser dans l’opinion. Et pour beaucoup d’observateurs, des putschistes d’un tel acabit ne méritent pas d’être gratifiés de la visite d’une personnalité aussi respectable.
Il faut dire plutôt que les avis divergent sur la question car d’aucuns estiment au contraire que le passage du chef spirituel de Nioro était utile s’il entrait dans le cadre d’un dénouement de la situation où le pays est plongée depuis le coup de force du 22 Mars. Quoi qu’il en soit, l l’entrevue du Chérif avec la compagnie de Sanogo était conviviale que l’illustre hôte a été gratifié d’un cadeau si symbolique: un cheval tout blanc. Seulement voilà : le présent, selon des sources concordantes, appartient à l’écurie personnel d’ATT. Il n’a par ailleurs rien à voir avec les trois autres chevaux mystiques qui continuent de divaguer à Kati sans propriétaire.
CNRDRE :
Sanogo, le prisonnier de Kati
Tous les observateurs continuent de s’interroger et s’étonnent du ballet de visites dans la ville-caserne où sont installés le Capitaine Sanogo et sa suite. Et pour cause : tous y convergent et on y voit défiler les plus hautes personnalités maliennes et de la sous-région, comme si le chef de la junte faisait figure de chef d’Etat qui surplombe les responsables officiels de l’Etat malien. Du président de la République au Premier Ministre en passant par les émissaires de la CEDEAO ou encore le Chérif de Nioro, etc. Vérification faite, il se trouve que le déplacement massif de hautes personnalités vers et non l’inverse s’explique par le simple fait que Amadou Haya Sanogo est le plus illustre des prisonniers au Mali. Le moindre de ses déplacement pourrait lui être fatal depuis l’affrontement sanglant sur fond de règlements de compte entre unités de l’armée malienne. On lui admet donc de recevoir au lieu de rendre visite, même quand les règles protocolaires exigent l’inverse.
Du nouveau dans l’action politique au Mali :
L’insurrection par le spectacle
La protestation par le spectacle ! C’est devenu un créneau de plus en plus usité par une certaine frange d’activistes politiques. La pratique consiste à abuser du penchant des Maliens pour les manifestations folkloriques, et d’en profiter pour véhiculer des pensées et opinions chaque fois qu’une divergence politique éclate sur la scène publique. Le créneau porte ses fruits depuis le putsch du 22 Mars dernier, notamment à l’Assemblée Nationale dont les badaud ont transformé la devanture en y installant une véritable foire d’injures, de diffamations et de calomnies contre les parlementaires. L’insurrection spectaculaire est à présent portée sur la Place de l’Indépendance où un autre contingent de protestataires est à l’œuvre pour réclamer la démission du président intérimaire au profit du président du CNRDRE pour diriger la transition. La musique et la danse étant moins beaucoup ennuyeuses, elles attirent plus d’adeptes que les objets de la protestation. Encore que la pluie et les intempéries ne jouent pas toujours le jeu.