L’eau, c’est la vie, a-t-on coutume d’entendre. Mais à Bamako elle peut être aussi la mort ou du moins respirer la mort. Il se trouve, en effet, que des milliers de sachets d’eau qui inondent la capitale malienne proviennent pour certains directement des morgues et essentiellement de l’hôpital Gabriel Touré. Comment ? De source bien introduite, il s’agit d’un stock d’eau que ladite structure hospitalière utilise pour le conditionnement des cadavres avant leur enlèvement. En clair, les casiers froids étant insuffisants pour contenir le flux de plus en plus croissant de décès, on a souvent recours à l’eau glacée pour la conservation des corps. Les provisions de sachets d’eau glacée remplacent ainsi constamment les sachets réchauffés qui se retrouvent sur le marché de la consommation par la faute de gardiens de morgue affairistes. Ces derniers en ont fait un filon et leur commerce fleurit au su et au vu de la hiérarchie. Et aux dépens des consommateurs assez aveuglés par la soif pour ne point se soucier de la source où ils désaltèrent.
La diva Oumou SANGARÉ dupée à son insu
Il nous revient de la cité des Balazans que la diva était au cœur d’un jeu d’intérêts sans le savoir. Les protagonistes seraient les services douaniers et un fils célèbre de Banamba. Tout est parti d’un conteneur intercepté qui contenait une pléiades d’œuvres d’Oumou Sangaré. Rapidement, un richissime opérateur du nom de Simpara a pris les devants. Il s’avérait être le destinataire du conteneur qui fait du mal à celle qui fait la fierté du Mali à travers le monde. Nos sources de la 4ème région indiquent que des liasses de billets auraient eu raison de l’affaire afin que le camion saisi puisse rejoindre la capitale ; Pauvre Oumou sangaré !
Les djihadistes se réinstallent à Fatoma
Pour ceux qui ne le savent pas, cette contrée proche de Mopti a récemment joui du privilège d’abriter le lancement officiel de l’année scolaire 2018-2019, sous la houlette du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga accompagnée d’une imposante délégation pour la circonstance. Le hic est qu’à peine la cérémonie terminée que l’anarchie djihadiste a repris ses droits. Les écoles ont été refermées sans avoir été totalement ouvertes et les enseignants chassés de la ville comme dans la panoplie d’autres contrées où l’enseignement public fait les frais de l’intolérance islamiste. L’espoir d’un retour à la normale est toutefois permis avec l’élimination d’Amadou Kouffa et de nombreux autres chefs djihadistes qui entretenaient la guerre contre les écoles publiques maliennes. Même si les organisations djihadistes ont cette réputation d’hydres et de serpents de mer.
Vacance Gouvernementale, vadrouille d’Etat
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gouvernement « Boubèye II » s’est autorisé des vacances pendant que l’assemblée nationale est en session budgétaire. Pour ne pas laisser la République sans gouvernail, les hautes autorités ont néanmoins choisi de l’observer en deux vagues. Le repos de la première vague est déjà achevé, tandis que la seconde ayant pris le relais reprend du service aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, on aura noté que des nouveaux ministres, avec à peine trois mois d’expérience, ont pu goûter au désœuvrement gouvernemental avant même de s’acclimater aux tâches ministérielles. Coïncidence ou acte prémédité, le président de la République en a profité quant à lui pour se taper un séjour beaucoup plus prolongé à l’extérieur. Officiellement, on parle de visite privée en France où il avait séjourné quelques jours auparavant dans le cadre des festivités commémoratives de la fin de la Première guerre mondial. Certaines mauvaises évoquent des ennuis de santé et même une intervention chirurgicale à l’occasion.
Quoi qu’il en soit, l’opinion, n’a-t-il ale comme internationale, aura retenu – non sans stupéfaction – l’étrange propension des hautes autorités à la vadrouille pour un pays dont les nombreuses équations exigent plutôt des sacrifices supplémentaires.
Désarmements en dents de scie
Enclenchée il y a une vingtaine de jours environ, l’opération DDR accélérée est partie comme sur un chapeau de roue dans chacune des trois régions concernées du septentrion malien. Toutes connaissent en effet un niveau d’enrôlement satisfaisant mais avec une nette démarcation de Kidal où la barre des quatre centaines de combattants attendus est quasiment franchie. Arrive ensuite Gao avec plus de 300 combattants enregistrés tandis que le rythme est beaucoup plus timide à Tombouctou. Côté mouvement, c’est la CMA, mouvement séparatiste, qui fait montre de beaucoup plus d’intérêt pour les toutes premières esquisses du processus de Désarmement-démobilisation-réinsertion. Il est permis d’en déduire, quoi qu’il en soit, que le coup d’essai des DDR sera couronné de coup de maître à l’heure d’un bilan très déterminant dans sa conduite du processus de paix au Nord-Mali.
L’ouvrage infanticide de RAZEL continue à Missabougou
Vérification faite, il se trouve que la grande œuvre de pollution qui a pignon sur rue à Missabougou porte la marque de Razel. C’est à cette entreprise, en effet, qu’est revenu le juteux marché de la connexion du 3ème Pont de Bamako à la Route Nationale 4. Mais au lieu des grands travaux attendus, la population riveraine est plutôt meurtrie par une poussière très agressive qui oblige les commerçants des environs à recourir à des masques de protection pour préserver leurs voies respiratoires. La faute à un début de terrassement enclenché sans les habituelles mesures d’accompagnement en la matière, à savoir l’arrosage des tonnes de remblais poussiéreux déversés sur la voie. Les pauvres populations de Missabougou n’ont pas profité des avantages de leur proximité avec le fleuve tout simplement parce que le maître d’œuvre préfère lésiner sur les fonds au détriment de la santé publique. Pour faire mine d’atténuer la souffrance des victimes, une dose de gravier est certes venue s’ajouter au saupoudrage, mais pas assez suffisante pour conjurer les menaces d’infections pulmonaires qui pèsent sur les sujets les plus fragiles : les enfants. Pour combien de temps leur calvaire va perdurer ? La question revient constamment sur les lèvres d’impuissantes victimes de la pollution impunément entretenue par l’entreprise RAZEL à Missabougou.
L’Adema renoue enfin avec les débats
L’après-présidentielle et le report des législatives ont-ils emporté les enjeux du jeu politique malien ? Tout porte à le croire, à en juger du moins par une baisse drastique d’intérêt et d’engouement pour la chose politique à l’Adema-Pasj. Plaque tournante des activités dans ledit domaine, la Ruche était si irrégulière qu’elle contentait naguère encore des seules réunions de son Secrétariat politique, rencontres à peine fréquentées par les caciques. Il a fallu que certains d’entre eux frappent du poing sur la table pour que le président se résolve à tenir une réunion du Comité exécutif, la semaine dernière. Il s’agit visiblement d’un conclave au forceps, convoqué sous pression juste pour apaiser les humeurs de nombreux militants et responsables qui estiment que les activités partisanes sont reléguées une fois le président du parti a trouvé son compte au gouvernement. Ladite réunion a d’ailleurs duré le temps d’un feu de paille mais elle a eu quand même le mérite d’avoir ramené le débat tant esquivé dans le parti, se réjouissent certains. Et pour cause, la confrontation entre adeptes et contempteurs du second mandat d’IBK n’a pas encore atteint son épilogue : les uns attendent les autres de pied ferme pour les prendre aux mots sur les monts et merveilles promis au parti en échange de son soutien au pouvoir sortant.
100 milliards de gap sur les prévisions de recettes 2018
La loi de règlement de l’exercice budgétaire 2018 s’annonce problématique, selon toute évidence. Et encore si loi de règlement il y a, puisqu’en la matière notre pays, le Mali, est cruellement en deçà des normes sous-régionales avec un retard d’une demi-décennie environ. En effet, depuis 2014, les députés de la législature finissante n’ont plus examiné aucune loi du genre. De même ont-ils été superbement ignorés dans les modifications apportées à la loi de Finances de l’exercice écoulé avec des proportions de gap inédites pour tous les services d’assiettes. La douane en accuse environ 57 milliards et les impôts 47, soit un total de 100 milliards en termes de gap qui explique pour une large part les énormes retards dans le paiement des différents fournisseurs de l’Etat au trésor, ainsi que les réductions drastiques de crédits de fonctionnement dans nombre de structures étatiques. Le hic est que la mise en œuvre de la Loi de Finances, en tenant compte de cet important gap, s’est effectuée sans aucune référence à l’institution législative. Vérification faite, il nous revient qu’une loi en date de 2013 autorise à faire l’économie de collectifs budgétaires, mais en prenant soin d’informer tout de même le législateur. Ce qui n’a vraisemblablement pas été le cas, pas plus que l’hôtel des Finances ne s’est jamais plié à cette exigence du Budget-Programme : informer trimestriellement l’Assemblée nationale sur son état d’exécution.
La Rédaction