Ces propos qui ont été accueillis par des ovations sont de Amadou Toumani Touré. Le président de la République les a prononcés lors de la rentrée solennelle des cours et tribunaux 2007-2008, le 27 novembre 2007, au Centre international des conférences de Bamako.
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Autre les présidents de nos institutions, on notait la présence des membres du gouvernement, de la famille judiciaire au grand complet ainsi qu’une foultitude d’autres invités.
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Cette cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux qui est entrée dans nos moeurs institutionnelles depuis une vingtaine d’années, est l’occasion d’apprécier et d’évaluer la pratique judiciaire dans notre pays, mais aussi de faire un état des lieux, surtout par ceux-là même qui ont en charge de veiller au respect de l’application de la loi selon le président de la République.
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Cette année, le thème retenu était ‘’Rôle du juge des comptes dans la bonne gouvernance ‘’. Dans les différents discours, le concept de bonne gouvernance est revenu en leit motiv. Ainsi, selon la présidente de la Cour suprême, la bonne gouvernance est gage de paix sociale.
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Au cours de son intervention qui lui prit presque deux heures d’horloge, le conseiller rapporteur a fait un large tour d’horizon sur le sujet, avant de définir le rôle du juge des comptes, les problèmes auxquels sa juridiction est confrontée. Pour lui, l’argent n’a pas d’odeur, tous les moyens sont bons pour en avoir. Et de déplorer que ‘’les gros poissons se trouvent dans la nature, seuls les menus fretins sont attrapés’’.
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Quant au bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Seydou Maïga, il a fait un bref survol de l’approche malienne de la bonne gouvernance en passant au peigne fin tous les secteurs de la vie sociale. Pour lui, les règles de gestion des ressources humaines au sein de l’administration publique sont de moins en moins orientées vers la recherche de la qualité. Il a fait état de ‘’l’usage généralisé de l’ascenseur social pour la promotion des moins vertueux, la transparence passé de mode, le panier de la ménagère qui va dépérissant, la pratique sélective des exonérations, les marchés publics et surtout la corruption généralisée.’’
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Le président de la République pour sa part, trouve le choix du thème judicieux. Il met en lumière des acteurs importants mais peu connus. Il nous convie aussi à la réflexion sur les mécanismes de contrôle et d’évaluation des dépenses publiques.
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Selon lui, le juge des comptes constitue le meilleur baromètre de l’efficacité, de l’efficience et de la régularité de la gestion des deniers et biens de l’Etat. Les dérives constatées procèdent de l’inobservation des règles saines de gestion mais aussi la non application des sanctions.
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Quant à la corruption, ATT reconnaît sa persistance et l’impact négatif qu’elle a sur les ressources publiques et les politiques de développement. En outre, elle ruine la confiance entre les citoyens et les différents organes ayant en charge la gestion des biens publics. Elle n’est pas une fatalité, mais tout en la combattant, il faudra avoir à l’esprit la dignité et l’honorabilité des personnes ainsi que la réputation des entités concernées. Il préconise un changement de comportement et de mentalité tant de la part du juge que du justiciable. Et d’ajouter ’’les gros poissons sont en liberté parce que quelque part, ils se savent soutenus par un avocat ou même un juge’’
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Binta Gadiaga
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