Le président de l’Assemblée nationale par intérim, Younoussi Touré a salué, vendredi à Rabat, le soutien à tous les niveaux du Maroc au Mali confronté à une crise politique et sécuritaire. “Mon pays traverse une double crise à la fois politique et sécuritaire et le Maroc a été aux côtés du Mali à tous les niveaux pour trouver une solution à cette crise”, a souligné dans une déclaration à la presse M. Touré, à l’issue d’un entretien avec le président du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), Khalihenna Ould Errachid.
En visite au Maroc à la tête d’une délégation de l’assemblée nationale, M. Touré a exprimé la gratitude du Mali au Royaume pour sa position, ajoutant, par ailleurs, que la délégation souhaite également “tirer parti de l’expérience marocaine en matière de gestion de certaines questions, notamment celle du CORCAS”. Au sujet de la question du Sahara, le haut responsable malien a indiqué avoir évoqué avec M. Ould Errachid “tous les progrès qui ont été réalisés avec le concours de la communauté internationale”, ajoutant que le Mali “s’est beaucoup inspiré de ce qui a été fait au Maroc”. S’agissant de la position de Bamako concernant cette question, M. Touré a affirmé que “le Mali soutient les efforts du Secrétaire général de l’ONU en vue de mettre un terme” à ce différend.
Reconquête du Nord – Mali
L’expertise combattante de l’armée française
Largage de légionnaires de nuit, de sapeurs et de leur matériel à l’aube, “posers d’assaut” : l’armée française montre au Mali toute sa palette d’opérations aéroportées (OAP), un savoir-faire qu’elle est l’un des rares pays au monde à maîtriser, estiment des experts. A quatre reprises, entre le 28 janvier et le 9 février, quatre OAP ont été menées dans le nord du Mali, selon les informations diffusées sur le site du ministère de la Défense. Dans la nuit du 28 janvier, 250 légionnaires du 2ème régiment étranger de parachutistes (REP), venant d’Abidjan, sont largués au nord de Tombouctou, la première opération d’ampleur de ce type depuis le saut de 360 hommes du 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) sur le Kosovo en octobre 2004.
La nuit suivante, des sapeurs du 17ème régiment du génie parachutiste (RGP) sont parachutés au-dessus de l’aéroport de Tombouctou pour évaluer l’état de la piste en vue de sa réhabilitation. Dans la nuit du 7 au 8 février, des commandos des forces spéciales sont parachutés sur l’aéroport de Tessalit afin de sécuriser la piste pour permettre un poser d’assaut d’une cinquantaine de soldats du 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), venus de Kidal. Un poser d’assaut permet de décharger d’un Transall en quelques minutes des soldats et/ou du matériel sur la piste suivi d’un redécollage immédiat. Le samedi 9 février à l’aube, 10 sapeurs parachutistes et près de 14 tonnes de matériel (engin de terrassement, groupe électrogène, …) sont largués au-dessus de l’aéroport de Tessalit. Quelques minutes plus tard, les sapeurs commencent à effacer les buttes de terre qui entravaient la piste en plusieurs endroits. Pour le général Vincent Desportes, ex-chef de l’Ecole de guerre, l’armée française est “l’une des seules armées à savoir pratiquer des opérations aéroportées”. La prise de l’aéroport de Tombouctou par les forces spéciales et le largage dans le même temps de 250 légionnaires à quelques km de là a permis de “boucler la zone très rapidement”, dit-il. Les OAP, savoir-faire maîtrisé “seulement par les Américains (82ème Airborne), les Russes et les Français” assurent “l’effet de surprise”, confirme le général Henri Poncet, ancien commandant de la Brigade parachutiste (BP) et du Commandement des opérations spéciales (COS). Les hommes et le matériel sont largués, explique le général Poncet, soit sur une zone déjà balisée, soit sur une zone qui va l’être. Des chuteurs opérationnels s’infiltrent sur la zone prévue (aéroport) en dérivant sous voile jusqu’à 50 km ou en étant largués à 150 mètres d’altitude.
Une fois au sol, ils guident les pilotes de Transall C-160 ou d’Hercules C-130 par radio et avec une “lampe-mitraillette” qui émet des signaux de reconnaissance invisibles depuis le sol. Les avions de transport peuvent ensuite, soit larguer parachutistes et matériels, soit les débarquer au sol lors d’un poser d’assaut. “On peut maintenant larguer avec une très grande précision et une très grande sécurité des matériels lourds de plusieurs tonnes grâce aux progrès qui ont été faits sur les voilures”, ajoute le général Desportes, relevant que le largage d’un tracto-chargeur (engin de levage), comme à Tessalit, “n’avait pas été fait depuis longtemps”. Les matériels lourds sont conditionnés actuellement sur une base d’OAP installée à Abidjan, dit au blog Secret Défense le général Patrice Paulet, commandant les huit régiments et les 7.500 hommes de la Brigade parachutiste.
Bamako
Une nouvelle route: A quel prix ?
Le bitumage de la route reliant le pont chinois ou 3ème pont du District de Bamako à la route de Koulikoro nécessitera des déviations aux automobilistes et autres motocyclistes. Plusieurs routes d’accès à l’ouvrage et la Nationale 27 Bamako-Koulikoro ont été fermées à la circulation depuis mardi. Quelques heures avant cette fermeture, la Direction nationale des routes avait publié un communiqué informant les usagers de cette impopulaire décision et les mesures prises pour éviter les bouchons. Le chaos durera un mois, les désagréments, il y en aura, mais ils seront minimisés pour le public qui emprunte quotidiennement ladite route. La fermeture ou l’ouverture des voies concernées se fera de façon séquentielle en fonction des besoins de l’entreprise chinoise en charge des travaux. Il s’agira, aussi, de limiter les bouchons gigantesques. Les travaux prendront fin en avril. La route qui sera bitumée s’étend sur 1,5 km. C’est une véritable autoroute en deux fois deux voies. Le financement sera assuré par la partie chinoise.
Crise malienne
Le Général Prési de la Mauritanie change de langage
Le Général prési mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, qui était contre toute action militaire au Mali, contre les groupes rebelles, a loué samedi à N’Ndjamena l’intervention militaire française, au Mali qui a permis de “porter un coup aux groupes terroristes et libérer les villes du nord (malien)”. “La récente intervention militaire dans la République sœur du Mali a permis de porter un coup aux groupes terroristes. Les villes du nord ont, par conséquent, été libérées. Sa population a renoué avec l’espoir dans la paix et la stabilité après six mois de souffrance”, a indiqué le président mauritanien dans son discours devant les chefs d’Etats du groupe CEN-SAD, réunis à N’Djamena, la capitale tchadienne. “Pour consolider cette importante étape, il faut ouvrir un dialogue entre les composantes du peuple malien pour arriver à des compromis politiques de nature à préserver l’unité territoriale du Mali, en prenant en considération les besoins de développement local et de droits de l’hommes”, a-t-il souligné. A ce propos, poursuit-t-il, “le terrorisme demeure la plus grande menace pour les pays du Sahel et du Sahara”. “La Mauritanie, consciente de cette menace, a déployé, en 2010 et 2011, de grands efforts humains et matériels pour éloigner le spectre du terrorisme. (…) Malgré les coûts énormes, nous sommes décisifs dans ce processus”, a-t-il promis.
La Rédaction