Nos artistes et nos présidents

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Fantani Touré et IBK lors de la campagne
Fantani Touré et IBK lors de la campagne

Au Mali, depuis la nuit des temps, les artistes, pour ne pas dire les griots, jouent un rôle capital dans nos cours royales. Certains suivaient même leur maître sur les théâtres d’opération.

Avec la démocratie, les artistes maliens ont joué pleinement leur rôle pour l’avènement de la démocratie. Mais de 1997 à nos jours, nous avons constaté que les artistes qui ont donné succès aux candidats devenus présidents n’ont jamais eu longue vie. En 1997, tout le monde a vu Yoro Diallo dit Moutchatcha, avec son titre «Fernando», propulser Alpha Oumar Konaré. Mais dès les premières semaines de la victoire de Konaré, Moutchatcha est décédé. Puis, en 2007, Manga Camara a donné du tonus au général ATT avec «Wowooo» ; Mangala aussi est décédé dès l’entame du deuxième mandat d’ATT. En 2013, Fantani rentre de Paris avec le titre «AWO» pour donner un élan fou à la campagne du président IBK. Un an après, elle est décédée à Paris. Et toutes les élections se sont déroulées pendant des années impaires. Nous sommes des croyants certes, mais on voit que les artistes meurent et les présidents leur survivent en oubliant les familles de ces artistes.

Jet LEE en action

Après avoir frappé le député Bourama Tidiane Traoré de Kati, le juge de Ouélessébougou, qui avait abandonné ses bureaux, avait élu domicile à la maison de la presse du Mali. Essayant de côtoyer les journalistes et autres hommes de médias en défendant sa position, toujours répondant à des coups de fil, il ne cessait de dire à ses interlocuteurs qu’il est devenu Jet LEE, le célèbre Karateka acteur principal dans certains films chinois. Téléphone toujours collé à sa trempe, lui-même dit : «Je suis populaire comme IBK. Les gens m’appellent de partout pour me soutenir et apprécier mon geste». Le juge agresseur ne veut pas descendre de son petit nuage. Pour sa gouverne, les gestes de Jet LEE découlent de la pure fiction. Il ignore alors la réalité. Mais Bon Dieu, qui lui a dit qu’IBK est populaire ?

Daniel trahi !

Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, l’excellent Daniel Amagouin Tessougué, a subi plusieurs coups dans l’affaire du juge de Ouélessébougou. Selon une source proche du président de l’Assemblée nationale, Daniel aurait appelé ce dernier pour lui faire comprendre que l’actuel juge de Ouélessébougou est plus docile que son prédécesseur. C’est pourquoi lui-même s’implique. Malheureusement pour Daniel, le président de l’Assemblée nationale a partagé cette conversation avec d’autres députés qui ont attiré l’attention de l’ancien juge de Ouélessébougou sur les propos tenus par Daniel Tessougué. Ce dernier a appelé le procureur, qui a essayé de nier en bloc. Et à l’ancien juge de Ouélessébougou de dire à Daniel : «Je ne savais que tu étais comme ça». Une autre face de notre excellent procureur.

Dra en commune V

C’est la fin de la longue attente pour certains juges qui, depuis le dernier Conseil supérieur de la magistrature, n’avaient pas été mutés. C’est désormais chose faite, et ils n’attendent que la signature de leur décret de nomination par le président de la République. Ils sont très nombreux les juges qui étaient dans l’expectative, dont l’ancien juge de Ouélessébougou, Dramane Diarra. Lequel a été remplacé par le juge agresseur, pardon, Amadou Diadié Touré. Dramane Diarra, selon nos sources, sera en Commune V du district de Bamako. C’est dire qu’il revient à Bamako après un passage à Ouélessébougou, avant lequel il était en Commune IV du district de Bamako.

«Patisakaana» ou partie sanglante

Très nostalgique de la vie militaire, loin des rives du Djoliba et des vents de sables du désert malien, un vieux soldat à la retraite. Un vieux soldat pour ne pas dire un ancien combattant, nous a entretenus sur la vie militaire de la période coloniale à nos jours. Morceaux choisis de cet entretien bateau, deux mots : «Patisakaana» et «Wotoro». D’après le vieux soldat, instituteur de son état, le mot «Patisakaana» n’est autre que «partie sanglante». Comme la plupart des anciens combattants ne comprenaient pas bien français, la partie a été sanglante, c’est ce qui est devenu «Patisakaana». Alors que le «Wotoro» vient de la punition «au trot», c’est ce qui est devenu «Wotoro». Les explications de notre vieux soldat sont confirmées par les recherches menées par le linguiste Gouro Diall, selon lequel l’expression «Patisakaana» serait une déformation introduite par les anciens combattants à partir du français «partie sanglante» ; «Wotoro» viendrait de «au trot».

Interdiction des marches

Le ministre de la Sécurité intérieure a interdit les marches et toutes autres manifestations ou regroupements de contestations. Cette décision a été prise pour éviter certaines actions initiées par le syndicat de la police, des officiers et sous-officiers de la gendarmerie qui voulaient créer le désordre à Bamako et dans certaines villes du Mali. C’est pourquoi le ministre de la Sécurité intérieure, sur la base de certaines informations recueillies, a pris les devants en informant les autorités. En réalité, Sada Samaké a eu l’information selon laquelle des militaires ont été entrepris par des hommes politiques pour faire un soulèvement. D’autres actions ont été planifiées pour accompagner le désordre et troubler la situation à Bamako. C’est pourquoi les marches sont interdites pour le moment.

Un gardien voleur

Très docile, courageux et discipliné au travail, A.K est un gardien dans une clinique à Kalaban Coura. Personne n’avait le moindre doute sur sa moralité. Il travaillait correctement et tout le personnel lui faisait confiance, dans les achats et autres démarches auprès des patients et visiteurs de la clinique. Selon nos sources, il a même l’habitude de garder des sommes importantes de la clinique ou de certains travailleurs. Mais son dernier acte dans la clinique dépasse tout commentaire. Le mercredi passé, comme à son habitude, il a fait son travail correctement. Mais dans la nuit, voilà AK qui enferme une infirmière de garde dans les toilettes ; il vide la caisse de la recette journalière et s’enfuit avec la moto de l’infirmière. Jusqu’à présent, il est introuvable.  Preuve qu’il faut se méfier du chat qui dort.

Gassama Ramolli

Le bouillant et baroudeur Mamadou Awa Gassama Diaby s’est ramolli. Il n’est plus le même. Lors des questions orales et la question d’actualité, c’est un homme calme et inoffensif que le Parlement a découvert. Lui-même disait qu’il n’y a pas longtemps : il s’est trompé en parlant avec force. Mais aujourd’hui, face à la levée de son immunité parlementaire, il a changé et n’est plus le même. Il en est de même pour les autres députés de l’opposition. Ils se battent tous en respectant le deal conclu entre eux et les députés du RPM. C’est de bonne guerre, selon l’honorable Diaby, lui, qui voit tous les jours sa tête entre le marteau de la majorité et l’enclume de ses victimes dans sa propre circonscription électorale.

La clinique Ebola

Seydou Diawara, le député URD élu à Bougouni, lors de son intervention à l’Assemblée nationale, a fait un lapsus en disant «pour ce qui est de l’affaire de la clinique Ebola». Il voulait plutôt dire «l’affaire de la clinique Pasteur». Le nom de cette clinique est revenu plusieurs fois lors de la question d’actualité. Mais aussi, lors de l’interpellation du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Ousmane Koné. Les députés veulent une véritable sanction contre cette clinique ; les docteurs et autres agents de la santé qui y travaillent doivent aussi être sanctionnés selon les élus de la nation. Pour faute grave. Le ministre Ousmane Koné a dit qu’il ne peut rien faire étant donné que l’affaire est pendante au niveau de la justice et qu’il y a aussi une commission d’enquête qui travaille sur cette affaire de la «clinique Ebola», pardon, Pasteur.

Isaac, mauvais élève

Au fil du temps, on se rend compte que le président de l’Assemblée nationale n’est pas un bon élève. De son élection au perchoir à nos plus récents jours, Isaac Sidibé n’essaye même pas de comprendre ou apprendre à bien gérer les débats. Il manque d’autorité et de leadership, et le tout est couronné par le fait qu’il se positionne comme juge et partie. Il laisse très souvent les députés faire ce qu’ils veulent sans tenir compte du caractère solennel de l’Assemblée nationale. Isaac est comme un robot dont la télécommande est détenue par le secrétaire général de l’Assemblée nationale, le jeune Madou Diallo de l’URD. Malgré les efforts de ce jeune homme, le président de l’Assemblée nationale du Mali ne progresse guère et ne fait même pas d’effort ! L’essentiel est fait : il est le président de l’Assemblée nationale. Alors, il peut dormir pendant que des échanges houleux se déroulent.

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