Le président de la République, son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, accompagné d’une forte délégation, a quitté Bamako, samedi 13 septembre, pour aller assister au Forum économique mondial de Tianjin (Chine). Il était le seul président africain invité à ce Forum. Maintenant, le président de la République est retour au bercail très satisfait, avec 34 engagements signés pour 5.500 milliards de FCFA. La rédaction du journal a eu le plaisir d’écouter quelques citoyens du pays pour savoir ce qu’ils pensent de la moisson présidentielle.
Alou Sidibé, enseignant à Faladié
«Plaise à Dieu que les sous ramenés de Chine soient utilisés à bon escient ! »
Les nombreux projets, aussi bien que l’argent liquide ramenés par le président de la Chine sont un ouf de soulagement pour le Mali. Puisqu’il faut l’avouer, nous souffrons beaucoup. Seulement voilà : le président de la République ne nous a pas dit ce qu’il fera des 26 milliards ramenés de la Chine.
Pour moi, IBK a de bons projets, à l’exemple de ceux qu’il a dévoilés à l’occasion de l’anniversaire de sa première année au pouvoir. S’il les mettait à exécution, ce serait une bonne chose.
Amidou Coulibaly, blanchisseur à Niamakoro
«Si Ie président peut multiplier pareils voyages, ce serait bon pour le Mali».
Le président de la République a fait un très bon voyage parce que, pour commencer, il a ramené de l’argent frais, au moment même où l’on en a grand besoin. Plus importants sont les nombreux projets conclus avec la Chine en commençant par l’usine de produits pharmaceutiques, les chemins de fer, sans oublier les 600 bourses pour les jeunes. S’il peut multiplier de tels voyages, ce serait très bon pour le Mali. D’autant plus que, à son arrivée au pouvoir, il a trouvé que tous nos partenaires étaient déjà partis.
Mikaoulou Maïga, commerçant détaillant au Grand marché
«Il ne faut pas que nous, commerçants, entendions seulement avec nos oreilles l’annonce de cet argent ramené de Chine …».
Ce qui nous intéresse maintenant c’est le problème du Nord. Le reste doit venir après. Ce voyage est bon, nous avons besoin de tout ce que le président a ramené de Chine, mais tant qu’il ne résout pas le problème du Nord, tout ça ne sert à rien à mes yeux. Il faut, tout d’abord, la paix, car c’est pour çà qu’il a été élu.
Certes, le président a de bons projets, mais il ne faut pas que nous commerçants, entendions seulement avec nos oreilles l’annonce de cet argent ramené de Chine…
Souleymane Kouyaté, opérateur de cyber café
Le voyager d’IBK en Chine a été fructueux
A regarder la situation actuelle du pays, avec tout ce que le président a ramené de Chine, c’est un grand soulagement pour le Mali. Surtout au moment où le FMI nous a fermé le robinet. Cette aide va donner une leçon au FMI et à la Banque Mondiale, qui croient que, en dehors d’eux, le Mali n’a pas d’autres partenaires. Ce que je déplore, c’est le fait de toujours nous tourner vers des partenaires, y compris les Chinois. Il faut que nous cherchions à voler de nos propres ailes.
Diakité Abdoulaye, comptable
Une bonne utilisation des ressources financières s’impose.
Si l’on se rappelle le voyage d’ATT en Chine, il était question de 10 000 projets, mais jusque là l’on se demande où sont passés tous ces projets. Macky Sall a eu de la Chine des projets pour 3000 milliards FCFA. A ce jour, il n’en a reçu que 100 milliards de FCFA. C’est dire que qu’on ne doit pas prendre ces projets pour de l’argent comptant. Mon conseil : que le Mali sache utiliser judicieusement ces fonds. Pour moi, tant qu’un projet n’est pas réalisé, il reste un projet.
Dr Djimdé, pharmacien.
Je souhaite voir des ingénieurs chinois à l’ENI et des professeurs chinois à l’Ecole de médecine.
Je pense que la redynamisation de la coopération sino-malienne est une bonne chose et le voyage du président en Chine va dans cette direction. Seulement voilà : comme dit l’adage, au lieu de donner du poisson à quelqu’un, il faut plutôt lui apprendre à pêcher. Pour moi, il faut que tous ces projets de développement s’accompagnent d’un transfert de technologie. Si tel n’est pas le cas, nous ne serons que des simples consommateurs. La Chine, il n’y a pas longtemps, était dans la même situation de sous-développement, mais comment s’en est elle sortie ? Nous devons chercher à le connaître pour que nous suivions cette voie. Aussi, souhaiterais-je qu’il y ait des ingénieurs chinois à l’ENI et des professeurs chinois à l’Ecole de médecine.
N’Toba Diallo, professeur d’anglais
Un signe de bon augure
« Personnellement, je me réjouis de l’invitation d’IBK en Chine. Nous prions Allah de bénir la coopération sino-malienne. Le président IBK a ramené, entre autres, de son voyage dans l’empire du milieu 26 milliards de FCFA. Le peuple malien ne peut que s’en réjouir. Mais nous demandons aux autorités maliennes de faire en sorte que les populations ressentent réellement les retombées de ses sous, via la création d’emplois pour les jeunes et la consolidation de nos différentes institutions. Ces milliards doivent être perçus comme un signe de bon augure pour son quinquennat »
Lamine Diakité, sociologue
« Qu’IBK songe aux diplômés en Anthropologie et Sociologie dans les concours d’entrée dans les fonctions publiques (Etat et Collectivité)
« Pour moi, en tant que jeune diplômé sans emploi, cela a été un grand plaisir, car les diplômés en Anthropologie sont ignorés dans les concours de la Fonction publique tant du côté l’Etat que celui des collectivités territoriales. Nous sommes carrément écartés par l’Etat. Je demande à IBK de prendre acte de cette situation qui préoccupe tous les diplômés concernés ».
Dramane Diakité, médecin
« Je connais bien le degré de détermination d’IBK pour la gestion de ce pays »
« J’ai toujours cru en cet homme, qu’il peut faire mieux que ses prédécesseurs. Je lui recommande d’assurer l’autosuffisance alimentaire en amenant, par exemple, la Chine à aménager 500 000 ha à l’Office du Niger. Ce qui permettra, à n’en pas douter, de couvrir tous les besoins alimentaires du Mali. S’y ajoute la diversification de l’agriculture. Qu’il songe aussi aux personnes qui l’ont toujours soutenu et qui continuent de le faire. Autre conseil que je lui donne, c’est de diversifier les universités dans les régions du Mali, en procédant à la finalisation de celle de Ségou et à la construction d’une nouvelle à Mopti, car on n’a pas besoin de quitter Kidal pour l’Université de Bamako. Comme un adage le dit : « C’est avec le ventre plein qu’on réfléchit mieux »
Recueilli par Pierre Fo’o Medjo et Adama Bamba
