Leur mécontentement découle des récentes décorations massives intervenues dans la foulée de la commémoration du 22 septembre, date anniversaire de l’indépendance du Mali. Avec un demi/millier de bénéficiaires des largesses présidentielles, il faut dire que la distribution de médailles par le régime IBK a peu de choses à envier au show ayant jadis caractérisé les haute autorités sous ATT. Et l’Assemblée nationale du Mali, le moins qu’on puisse dire, n’aura point été le parent le plus pauvre de cette largesse, et pour cause. En plus des nombreux députés décorés, peuvent également se réjouir de nombreux travailleurs. Seulement voilà : l’attribution massive de médailles en tous genres parlementaires de la 5 ème législature fait jaser ceux de la législature passée. Les râleurs s’estiment au fait plus méritants par rapport aux élus en exercice pour avoir constitué parfois au prix de risques énormes un puissant rempart contre le désordre institutionnel voulu par les putschistes. A l’opposé, estiment-ils, aucun Députe bénéficiaire de médaille ne peut se prévaloir d’autant de mérite pour l’institution parlementaire.
L’Adema et le RPM à fleuret moucheté
Que la 5ème législature de l’Assemblée nationale amorce le dernier virage de son terme n’affecte en rien la course effrénée des partis politiques pour les sièges parlementaires. En atteste pour le moins le fait que chaque décès de député attise et ravive les convoitises pour le moindre siège vacant. Après Baraoueli, Yorosso et la Commune V, leurs regards sont désormais rivés sur Tominian et Mopti, deux circonscriptions ayant chacune perdu un élu parlementaire. Le hic est que les pertes en question concernent toutes la majorité présidentielle et suscitent un réel malaise entre formations de la même mouvance, qui s’en trouve partagée entre le devoir de compassion et la raison partisane. Pour sortir de la gêne, le RPM, locomotive de la majorité se démène comme un diable pour faire respecter une certaine éthique. Sauf que les consignes y afférentes ne sont presque jamais respectées. Par exemple, rien ne peut empêcher au Pasj de briguer le siège vacant de Tominian pour lequel la candidature de Nataniel Dembélé a déjà été retenue par une conférence élective. Il n’est pas non plus exclu que les Abeilles convoitent le siège rendu vacant par le décès d’un des leurs à Mopti, En l’occurrence Djoro Yarnangoré. Et dire que le renoncement à l’un des deux sièges est la condition sine qua non d’un soutien du RPM aux partielles.
Gestion foncière : le paradoxe de l’année
Décidément la gestion du foncier marche sur la tête depuis qu’elle est assurée par Mohamed Ali Bathily, ministre des domaines et des affaires foncières. Et même quand il est physiquement effacé, les actes du ministre contribuent à le rendre protubérant. Tenez, il est admis de notoriété publique, au Mali, que la veille des joutes électorales est une période de vaches maigres pour les spéculateurs fonciers. Les vivres leur sont en effet littéralement coupés par l’Etat, qui choisit de procéder par une suspension des attributions jusqu’à l’installation des nouvelles équipes municipales, histoire d’empêcher que les maires sortants n’usent de leur position pour influer sur la compétition moyennant des parcelles. Cette année, force est de constater que c’est tout l’inverse. La suspension qui a duré tout le long des trois premières années du mandat d’Ibk a été levée, au bout d’un âpre combat, au moment où des mesures de suspensives interviennet ont habituellement. On peut aisément s’imaginer que la terre risque de servir de fonds de campagne pour de nombreux maires tentés qui vont s’échiner à rempiler en défiant leur impopularité.
L’incorrigible bourde de la commission Karim
Depuis qu’il est aux commandes de la commission parlementaire Sécurité et Défense, celle-ci est sortie de l’anonymat. Ceci explique peut-être pourquoi à l’hémicycle de Bagadadji ‘’défense’’ rime forcément avec ‘’Karim’’, entendre par là le fils du président de la République.
Certains collaborateurs du célèbre élu parlementaire de la commune II l’ont compris en tout cas dans ce sens, à en juger tout au moins par la gestion faite du pernicieux épisode d’Oryx. En effet, la persistance des rumeurs d’appartenance de Karim Keïta à ce groupe lui a inspiré un cinglant démenti à rabattre le caquet aux mauvaises langues. Mais le hic est que les collaborateurs du gendre d’Isaak Sidibé s’en sont pris de la plus mauvaise manière. Pour une affaire purement personnelle, il n’était par exemple point opportun d’aliéner les symboles et emblèmes identitaires de l’institution parlementaire en les associant au démenti véhiculé à travers une large diffusion dans la presse. En clair, le démenti a paru dans tous les journaux avec un en-tête de l’Assemblée nationale – et plus spécifiquement de la Commission Défense – comme pour dire que l’institution était un patrimoine personnel.
Les logements sociaux en souffrance
La première vague de la promesse présidentielle de 25 000 logements aurait pu valablement faire la fierté des trois années d’IBK au pouvoir. Le programme est malheureusement en souffrance, sans doute à cause d’une brusque interruption de la mission de son plus habile acteur et ardent avocat, en l’occurrence l’ex ministre Dramane Dembélé. En effet, le remaniement ministériel qui l’a emporté aura coûté cher au respect des délais initiaux car la réception des habitats, qui devait intervenir depuis juin dernier, va devoir attendre jusqu’à la fin de l’année. C’est du moins l’annonce faite par le Directeur général de l’Office Malien de l’Habitat, qui a du s’en accommoder avec des pincements au cœur. Ousmane Maiga était intraitable sur les délais et avait même prévenu, communiqué à l’appui, sur les sanctions prévues pour les retardataires. Mais lorsque les segments de l’Etat sont eux-mêmes à l’origine de la traine, les opérateurs immobiliers ne peuvent être pris pour responsables.
L’avion d’ATT retourne à l’armée
L’ancien appareil présidentiel a longtemps servi sans tambour ni trompette jusqu’à ce que l’acquisition d’un avion flambant neuf soit venu déterrer sa modeste histoire. Depuis, l’avion mis à la disposition d’ATT par l’armée a été relégué aux calendes par son prédécesseur, lequel ne voulait pas, explique-t-on, risquer sa vie dans une vétusté. L’aéronef, qui avait pourtant servi toute la transition durant, allait même devenir une relique au milieu des herbes de Sénou, surtout que la ministre des Finances avait en son temps choisi de sceller son sort en laissant entendre qu’on peut à peine en tirer 200 millions même à le revendre en pièces détachées. Mais il nous revient, deux ans après Fily Sissoko, que le même appareil serait en train de connaître une utilité beaucoup plus noble. Il est retourné à ses origines et ferait aujourd’hui l’affaire de l’armée nationale. Comme s’il était permis de risquer la vie des militaires avec un appareil abandonné par les civils pour le danger d’insécurité qu’il présente.
Le PM Van sevré d’avion de commandement
Avec Soumeylou Boubeye Maiga au secrétariat général de la Présidence, le Premier ministre Modibo Keïta risque de connaitre trop prématurément la saveur de sa vie post-primature. En tout cas, le sevrage a commencé de manière assez déconcertante à en croire nos sources, qui indiquent que le chef du Gouvernement a récemment essuyé un refus catégorique en voulant emprunter l’avion présidentiel pour un voyage au Canada. De même source c’est le nouveau secrétaire général de la présidence, fin connaisseur du rouage étatique, qui a jugé opportun de remettre de l’ordre dans la demeure. Il a ainsi opposé au PM l’argument comme quoi un avion de commandement n’est destiné qu’à l’usage exclusif du commandant du bateau. Et pourtant Moussa Mara, le prédécesseur de Van avait déclaré devant la représentation nationale que l’appareil est un patrimoine étatique et qu’à ce titre il peut être à la disposition de chaque segment de l’Etat pour des besoins hautement régaliens.