Amadou Toumani Touré, Président de la Rue publique

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Avec près d’une dizaine de chefs d’Etat et de délégation, un défilé militaire ayant mobilisé 6.000 hommes dont 240 venus des pays voisins et notre capitale, Bamako, « liftée » et « relookée »…

 

Sa Majesté, Amadou II semble avoir réussi ce qui relevait de l’impossible : l’organisation parfaite des festivités du cinquantenaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale.

 

Le poing levé et le sourire aux lèvres, Mouammar Kaddafi, invité d’honneur, exhulte devant le ballet aérien des avions et hélicoptères de combat. Mais aussi, face à la « fraternité d’arme » entre parachutistes libyens et maliens.

 

A cette occasion, notre capitale a revêtu ses plus beaux habits. Les rues cahoteuses ont été refaites. Les bâtiments administratifs ont été repeints à neuf. S’y ajoute l’inauguration de l’échangeur –multiple, de la cité administrative etc…

 

En l’espace de trois mois, Bamako a retrouvé sa coquetterie d’antan. Avec ses espaces verts, ses avenues éclairées…

Bref l’organisation des festivités du cinquantenaire a été parfaite. Elles se poursuivent jusqu’au 31 décembre prochain, date à laquelle d’autres réalisations du chef de l’Etat seront inaugurées.

 

 

Adama Sanagaré : mère du district

 

Les lampions du cinquantenaire se sont, à peine, éteints que certaines rues sont redevenues méconnaissables. Refaites à coups de millions de nos francs, elles ne sont plus que l’ombre d’elles –mêmes.

 

Au rang de celles –ci, la rue du Dabanani. Une semaine après les festivités du cinquantenaire, elle a été réoccupée par les vendeurs ambulants, qui y ont érigé leurs comptoirs de fortune faits de bric et de broc. Curées et aménagées, les fosses sceptiques sont redevenues des dépotoirs d’ordures.

Déguerpis, à coups de crosse ou de grenade lacrymogène, la veille du défilé militaire, les « bana-bana » (vendeurs ambulants) sont de retour. Les trottoirs du centre –ville sont, de nouveau, réoccupés. Anarchiquement. Avec, à la clé, des accidents à la pelle.

S’y ajoute une insécurité, de plus en plus, grandissante.

Pourtant la veille des festivités du cinquantenaire, le maire du district a juré, la main sur le cœur, de préserver la coquetterie retrouvée de notre capitale. Promesse sans lendemain. Requiem !

 

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