Rarement un acteur clé de la Transition a été aussi clair et sincère sur la question énergétique. Invité du Grand Jury, la semaine dernière, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, membre du CNT et président et de l’Arema, aura éclairé l’opinion sur la question avec beaucoup moins de retenue que ceux qui en ont la responsabilité. Pour le président de la Commission Développement Rural du CNT, en effet, il n’y a d’autre explication aux délestages que les choix stratégiques des hautes autorités de résister au chantage d’un pays voisin. Il fait ainsi allusion à la Côte d’Ivoire qu’il accuse d’instrumentaliser la desserte énergétique et d’en faire un outil de chantage aux autorités maliennes. En clair, les souffrances qu’infligent aux Maliens les coupures intempestives, à ses yeux, ne sont que la la conséquence d’options souverainistes qui ne s’accommodent pas d’aucune dépendance. Sauf que l’autonomie souhaitée tarde à se faire jour, tandis que le refus des solutions alternatives risque de produire davantage de victimes d’une crise au-dessus des capacités endogènes.
Toujours pas de plan de délestage pour Bamako
Les coupures d’électricité s’accentuent et gagnent en ampleur d’un jour à l’autre en même temps que s’accentuent les désagréments et leurs innombrables victimes. Ces pauvres usagers n’ont droit jusqu’ici qu’à de simples déclarations d’intentions de régularisation de la desserte électrique. Pis, les prestataires du secteur sont ainsi les otages de leurs promesses au point de maintenir les consommateurs dans un phénomène qu’aucun nom ne désigne jusqu’à présent. Malin qui peut dire, en clair, s’il s’agit de coupures intempestives alors que leur fréquence en fait manifestement un délestage que les responsables refusent d’admettre. En atteste, en tout cas, l’absence de programme officiel de délestage depuis près d’une année que la crise énergétique bat son plein. Or un programme bien élaboré aurait permis aux usagers de mieux adapter leurs agendas aux heures de disponibilité de l’électricité. Au lieu de quoi, aux désagréments de la carence s’ajoute le désordre d’une distribution arbitraire quand l’électricité est disponible.
15 nouveaux hélicos russes en route pour Bamako
La présence russe aux Mali ne faiblit pas, du moins dans les secteurs de la défense et de la sécurité, domaines de prédilection de l’axe Koulouba – Kremlin. Par-delà la présence de Wagner aux côtés des FAMa dans le cadre de nombreuses opérations antiterroristes mitigées, l’accompagnement de l’armée russe continue de belle et va se renforcer par l’approvisionnement en outils de défense des plus efficaces. On annonce, de source bien introduite, une quinzaine d’hélicoptères russes de combat dite de dernière génération en voie de livraison au Mali. Les capacités opérationnelles des FAMa devraient ainsi se renforcer par la densification du vecteur aérien de plus en plus sollicité par l’armée malienne sur les différents théâtres. Nos sources n’indiquent mot sur les modalités et le coût d’acquisition du nouvel arsenal de guerre, mais on parle par ailleurs de promesse personnelle que Vladimir Poutine vient d’honorer. Dans tous les cas, le matériel peut être facturé ou nom au trésor public sans qu’on n’en connaisse les contours. Et pour cause : les marchés de l’armée n’ont jamais été aussi encadrés d’opacité et de permissivité procédurière.
Entre piratage et atteinte au droit d’auteur
L’épisode de données de Ravec continue de faire des vagues, plusieurs semaines après le lancement de Mali Koura Biométrie et la célébration de ses 13 auteurs. Contrairement au message véhiculé par les autorités maliennes de transition, l’ancien partenaire en disgrâce, IDIEMA, ne reconnaît aucun piratage de ses données. Pour la société franco-américaine, la prouesse des informaticiens élevés au grade de Chevalier de l’Ordre n’a consisté qu’à défoncer une porte déjà ouverte, d’autant qu’ils disposaient déjà du contenu du fichier qu’ils estiment avoir été pris en otage pour 5 milliards de francs CFA en souffrance. Autant dire, à en juger par l’entendement du partenaire, que ce ne sont pas les données qui sont en cause mais le droit ou non d’en faire usage sans l’autorisation de celui qui en détient la propriété exclusive. Quant à la demi-dizaine de milliards d’impayés, elle ne fait l’objet pour l’heure d’aucune communication, pas plus que mot n’est pipé sur les poursuites annoncées dans le cadre de l’attribution du marché du fichier biométrique IDEMIA, en dehors de premières interpellations spectaculaires.
Rassemblées par la Rédaction
toujours ce monsieur A. Keita qui se cache derrière de tels articles. La transition est devenue ton pire cauchemar et cela va demeurer longtemps.
Parler de délestage et des coupures actuelles sans mettre en exergue les différentes gestions calamiteuses de nos anciens ministres d’énergie est de faire une soupe sans selle. Un pays qui a cinq barrages et qui n’a pas d’électricité est une honte nationale. Il est nécessaire d’interpeller ces anciens ministres et de les demander comment le pays peut-il se trouver dans une telle situation? Où sont les sous d’entretien de nos barrages? C’est dommage de voir que dans ce pays, on ne commence pas les choses là où il faut commencer? La punition des punissables est une nécessité, sinon les mêmes choses se répéterons sans cesse et cela est très dommage.