Les combats qui auraient opposé le week-end dernier le Mnla et le Mujao dans la région de Gao, autour de la ville de Ménaka, devraient plutôt inciter les forces armées maliennes à anticiper les opérations militaires sans plus attendre le déploiement des forces internationales. L’armée républicaine n’a pas à demander de permission pour occuper du terrain sur son propre territoire. Elle doit profiter de la situation désormais créée pour avancer le front vers les nouvelles zones de combats que ses ennemis ont ouvertes. Au lieu de rester figées sur des positions qu’elles gardent depuis leurs différents replis tactiques.
Les autorités maliennes et l’armée doivent empêcher la résurrection physique du Mnla « le porte-avion» qui a permis aux forces islamo-terroristes (Mujao, Ansar Eddine, et Aqmi) d’occuper les trois régions nord du pays avant d’être victime, ironie du sort, de règlement de comptes dans la pègre. C’est la raison du plus fort non ?
Hébergé par le Président Compaoré aux frais du contribuable burkinabé, ce mouvement est en train d’être remis en selle par la communauté internationale, dont des partenaires africains, pour prendre part à des négociations manifestement imposées à notre pays afin d’éviter la guerre pour recouvrer l’intégralité de notre territoire. Or, ce mouvement, dont la direction a les mains souillées mais qui se dit désormais favorable, de même que Ansar Eddine, à ouvrir des négociations avec les autorités de Bamako sans pour autant abandonner ses prétentions indépendantistes, demeure un ennemi potentiel de la nation.
C’est pourquoi au lieu de croire à son piège (le Mnla avait eu à proposer désespérément, après sa défaite face aux islamistes, ses services à l’armée malienne pour combattre, selon ses termes, « les mouvements terroristes intégristes »), celle-ci doit plutôt intensifier la pression afin de réduire les deux mouvements belligérants.
L’absence de réaction de la part de nos forces armées équivaudrait à accorder au Mnla un quelconque rôle militaire à jouer au moment de l’intervention des forces internationales pour la reconquête des régions nord. Toute chose qui ferait le jeu de ses amis, notamment des pays voisins fortement suspectés d’avoir contribué à son réarmement afin de pouvoir réoccuper du terrain (notamment des villes importantes).
Or, et malheureusement, on a l’impression que nos autorités semblent s’accommoder à cette option. Laquelle, nous confiait un officier supérieur de l’armée, n’est autre «qu’un nouveau complot qui est en train d’être fomenté contre le Mali ». Notre interlocuteur s’interroge sur les intentions réelles de ces partenaires à pousser notre pays à un dialogue avec les forces d’occupation. Une chose est claire : ni l’Algérie ni le Burkina n’accepteraient de dialoguer s’ils se trouvaient dans la position actuelle qu’occupe notre pays.
Ainsi, en profitant de la nouvelle donne sur le terrain pour amorcer son offensive, notre armée pourrait éventuellement compter sur l’appui de celle du Niger. Parce que ce pays, depuis l’occupation de nos régions septentrionales, n’a de cesse de réclamer l’usage de la force pour bouter les mouvements terroristes. Une position constante de ses plus hautes autorités qui s’impatientent de l’ouverture des hostilités par les forces internationales, persuadées qu’elles sont de la gravité de la menace islamo-terroriste dans l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
A nom de l’intérêt de la nation, nos autorités doivent engager sans délai sur les fronts nos forces armées, condamnées de toutes les façons à jouer les premiers rôles. Elles éviteraient ainsi d’éventuels diktats en cas de négociations.
Une Convention Nationale, clef des maux du Mali
L’éthique et la transparence, les deux piliers d’une bonne gouvernance !
La date de la convention est fixée à la fin du mois de novembre. Elle était attendue, elle va, en fin, se tenir à la grande satisfaction des maliens lambdas et les formations politiques qui se réclament des masses populaires.
La convention tant attendue, est sensée mettre un terme aux nombreuses crises qui rongent le Mali depuis vingt ans. Ces crises qui, comme un gène dans les fondements du Mali démocratique, ne cessent de diviser les classes, les familles, les populations. Elles ont pour noms : la démocratie et les droits de l’homme bafoués, la prospérité en berne la cohésion sociale incendiée, la paupérisation galopante, la dégradation de l’environnement et l’utilisation des ressources naturelles abusives, le manque de confiance publique dans l’action et l’administration de l’État.
Les prochaines assises doivent donc aider à résoudre tous ces problèmes qui sont au centre de notre malheur. Pour y parvenir, trois mots doivent être disséqués lors des travaux : l’éthique, la transparence et la décentralisation.
Suite à de nombreux scandales financiers qui ont entaché l’économie de notre pays depuis plusieurs années, le terme de bonne gouvernance n’a jamais autant suscité l’intérêt des citoyens à la recherche de bonne gestion. « Mais la gouvernance est un concept large et sa définition n’est pas unique puisque d’une part, elle concerne autant le secteur privé que le domaine public et d’autre part, elle peut être vue comme un résultat ou bien comme un processus» nous enseigne les spécialistes.
Ainsi, en ce qui concerne le secteur privé, c’est-à-dire les entreprises et les organisations, on utilisera plutôt le terme de gouvernance d’entreprise ou de corporate governance qui désigne un système permettant à l’entreprise de gérer ses affaires non seulement de façon efficace mais également en respectant certaines recommandations éthiques (MERCIER, S., 1999 ; PASTRE, O et VIGIER, M., 2003). La notion d’éthique apparaît explicitement au sein même de la définition de la gouvernance d’entreprise, ce qui indique l’importance de celle-ci en tant que composante d’une bonne gouvernance. Au niveau du secteur public, comprenant l’État et les administrations, on parlera de gouvernance publique qui signifie l’interaction des gouvernements avec les citoyens et groupes de la société civile dans un cadre institutionnel transparent et efficace pour la promotion d’un bien-être social et économique (World Bank, 2007) . La notion de transparence est, par conséquent, cette autre composante essentielle pour l’obtention d’une bonne gouvernance.
Les plus grandes menaces pour la bonne gouvernance aujourd’hui proviennent de la corruption, la violence et la pauvreté, tout ce qui nuit à la transparence, la sécurité, la participation et des libertés fondamentales. L’éthique et la transparence sont donc les deux piliers qui soutiennent une bonne gouvernance.
Qu’entend-on par « bonne gouvernance » ? La réponse dépend de la définition de ce terme. Si l’on définit la bonne gouvernance comme un processus, on peut dire, à l’instar de l’OCDE, que celle-ci « aide à renforcer la démocratie et les droits de l’homme, à promouvoir la prospérité et la cohésion sociale, à réduire la pauvreté, à soutenir la protection de l’environnement et l’utilisation des ressources naturelles et à renforcer la confiance publique dans l’action et l’administration de l’Etat » (OCDE, 2007).
De même, pour la banque mondiale (World Bank 2007, op. cit.), elle inclut également le processus par lequel les gouvernements sont élus, contrôlés et remplacés et la capacité des gouvernements à mettre en œuvre des politiques qui respectent les citoyens et les institutions, ces derniers interagissant entre eux économiquement.
Comment savez-vous quand la gouvernance est bonne ?
« Bonne «démocratie »et bonne gouvernance existe quand l’autorité du gouvernement est fondée sur la volonté du peuple et est sensible pour eux.”
Au lieu de fuir en avant en en prenant aux associations religieuses et à leurs chefs, les politiques doivent être capables de faire leur propre autocritique, mettre de côté leur différend sans cesse greffé aux intérêt s particuliers, pour construire un Mali nouveau pendant les présentes assises.
La bonne gouvernance a certaines qualités à elle. Elle favorise l’équité, la participation, le pluralisme, la transparence, la responsabilisation et la primauté du droit. Et il est efficace, souple et durable sur le long terme. « La gouvernance doit être fondée sur ces principes pour faire progresser la société vers un développement humain plus par l’éradication de la pauvreté, la protection de l’environnement et de la régénération, l’égalité des sexes et de moyens de subsistance durables. » Conseille un imminent anthropologue.
Dans la pratique, ces principes se traduisent par certaines choses tangibles, tels que: élections libres, justes et fréquentes ; une assemblée législative représentative qui fait les lois et assure la supervision et un pouvoir judiciaire indépendant qui interprète les lois. « Un pays où les pauvres ont une voix dans leur gouvernement est plus susceptible d’investir dans des politiques nationales visant à réduire la pauvreté. »
Prophétie de savant
En fin pour terminer, nous effleurons la décentralisation, mis au goût du jour récemment, par certains qui y voient, une possible solution au conflit du Nord. N’étant pas grand spécialiste, nous nous contentons de cette pensée ;
«L’objectif de la décentralisation est d’apporter des ressources et la prise de décision des autorités du gouvernement national, jusqu’au niveau des villages et des villes où ils peuvent directement affecter la vie des gens. »
Le programme de décentralisation actuellement mis en œuvre dans tout le Mali doit avoir le potentiel de libérer autant d’énergie et d’idées au niveau local et régional, de donner aux gens un droit de regard plus direct dans le développement de leurs communautés.
Bien qu’il ne soit pas facile de fusionner les notions modernes de la gouvernance démocratique avec les structures traditionnelles de l’autorité dans un pays comme le nôtre, les réformes de décentralisation doivent permettre aux communautés locales un contrôle politique de leurs propres affaires. Et tous les projets doivent être ficelés avec leur participation et fonction des besoins exprimés. Un retour au passé précolonial ne serait jamais de trop si telle est la clé aux maux qui nous rongent.
Le malien voleur doit se muer en malien probe dans le privé aussi bien que le public, pour qu’en fin, émerge un Mali fort, juste et égal pour toutes ses filles et tous ses fils ; riches ou pauvres.
Par A.K Dramé, Journaliste indépendant
je ne sais pas comment nos dirigeants reflechissent. j’ai un serieux doute si CM Diarra a fait la nasa. Il faut faire degager tous ces incompetents, menteurs et traites. ils ont trahi notre pays.
je ne connais pas un pays au monde qui accepterait une telle huniliation.
“Au lieu de rester figées sur des positions qu’elles gardent depuis leurs différents replis tactiques.” Qui t’a dit qu’elle garde une position? Des pick ups remplis des elements du MNLA passent sous leur nez a Nara et un peu partout…il faut plutot dire “les partie du territoire que les terroristes se sont dit ne pas toucher”
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