Dans les milieux malinkés, la chose sera peut-être prise pour une trahison par un des leurs – en l’occurrence le président de la République Ibrahim Boubacar Keita – mais la nouvelle constitution malienne en gestation n’a jamais été aussi loin d’une allusion au concept ‘Kouroukan-Fouga’. Introduite dans la procédure législative avec à la clé une session extraordinaire de l’hémicycle, le résultat de la révision constitutionnelle n’a pas encore atteint les étapes décisives que certains aspects commencent à fuiter. C’est le cas du terme équivoque, qui faisait son apparition dans le projet de préambule depuis la tentative ratée d’ATT. Selon certaines confidences, la Commission Loi de l’Assemblée nationale est de plus en plus dominée par des intentions de le biffer une bonne fois pour toute du projet de texte fondamentale en vie d’anticiper sur la polémique qu’il pourrait susciter au stade des débats publics. Tout en reconnaissant la teneur historique de la vieille charte du Mandé, les observateurs sont nombreux à soutenir qu’il n’est point une valeur assez largement répandue et partagée pour devenir une marque nationale. Reste maintenant à calmer les ardeurs des nombreux autres traditionalistes maliens auxquels son apparition a mis l’eau à la bouche.
L’armée burkinabé escalade-t-elle nos murs ?
Il ne s’agit point d’un quelconque contingent international burkinabé déployé dans le cadre de la Minusma mais bel et bien d’éléments des forces intérieures de ce pays voisin. Il nous revient, de source digne de foi, qu’ils ont été aperçus à Boulikessi où l’armée malienne a abandonné le terrain laissant végéter les embryons djihadistes peuls qui constituent une grave menace pour le Burkina-Faso voisin. Lequel ferait parfois des expéditions en catimini à la chasse d’assaillants sans droit de poursuite, selon toute évidente. Ce n’est pas une première pour qui se rappelle que c’est sans autorisation malienne que le pays de Blaise Compaoré avait à l’époque déployé ses hommes à la recherche des débris d’un avion d’Air Algérie en territoire malien. Mais l’épisode rappelle surtout les course-poursuites que les forces algériennes et mauritaniennes s’autorisaient impunément dans le septentrion contre les terroristes d’Aqmi, en violation flagrantes de notre espace aérien et au nez et à la barbe d’ATT déjà très affaibli en son temps.
Oumar Mariko en transe à Charles De Gaulle
Entre l’opposant malien Oumar Mariko, unique député du Parti SADI, et la France ce n’est jamais le grand amour. Après avoir été longtemps sevré de visas occidentaux pour ses positions extrémistes et son hostilité à l’Occident, le célèbre élu de Kolondiéba a finalement réussi à renouer avec les nombreux voyages qu’il affectionne. Mais à peine les restrictions diplomatiques levées sur ses déplacements qu’il semble aussitôt rattrapé par la persistance de quelques séquelles du désamour. Lors d’un récent passage à Paris, indique une source digne de foi, le fidèle compagnon des putschistes de Kati a essuyé des sueurs froides avec la disparition miraculeuse de ses bagages en main. Si miraculeuse que l’illustre passager était en droit de subodorer un coup fourré de la part du service des renseignements français à l’affut probablement de quelques secrets sur sa personne. Il n’en fallait pas plus pour que le parlementaire de l’opposition tremble de tout son corps en vociférant des complaintes à hue et à dia, nous a-t-on confié. Il avait sans doute souvenance d’un autre coup fourré dont nous avions écho à l’époque : un bagage piégé qu’on avait réussi à glisser dans les siens lorsqu’il revenait d’un pays d’Amérique Latine.
Dioncounda se retrouve avec sa promotion
A la somptueuse demeure de l’ancien chef de l’Etat sis à Hamdallaye ACI, l’heure était aux retrouvailles il y a une dizaine de jours environ. La promotion de Dioncounda Traoré s’est en effet massivement jointe à sa famille, dans le cadre de festivités périodiques qu’il organise depuis quelques années. À quelques encablures de la présidentielle où les supputations vont bon train sur ses intentions pour Koulouba et une éventuelle candidature, l’événement peut naturellement éveiller des soupçons. Mais, vérification faite, il se trouve qu’il s’agit de retrouvailles déjà ancrées dans la tradition parce que l’événement se trouve à sa cinquième édition. La partie vespérale de cette année a été comme d’habitude animée par le meilleur musicien du groupe. Il s’agit de l’artiste Taras. Et le meilleur danseur n’est autre que le Pr Dioncounda Traoré avec son inégalable talent dans chaque discipline.
Modibo Keita, un Premier ministre de laboratoire
Cela peut paraître trivial et inimaginable mais c’est ainsi que le chef du Gouvernement s’est personnellement qualifié devant des officiels. En recevant une délégation de parlementaires de la majorité, le Premier ministre Modibo Keïta était si embêté et agacé par certains de ses implacables interlocuteurs qu’il n’a eu d’autre choix que d’avouer ses limites objectifs. À la question d’un député intéressé par son absence sur criard sur le terrain, l’ancien haut-représentant du chef de l’Etat, fortement acculé jusqu’à ces derniers retranchements, a fini par admettre qu’il est plus un acteur de laboratoire qu’un Premier de terrain. Pourquoi demeure-t-il alors en poste sans la force d’être au contact des réalités ? A cette question aussi gênante, il a rétorqué qu’il ne tient qu’à IBK de le démettre surtout qu’il avait déjà manifesté l’intention de démissionner. Ce qui n’a guère convaincu ses interlocuteurs restés dubitatifs pour la plupart car pour eux une démission ça se constate après coup et non par les intentions.
La Rédaction