Nous sommes de ceux qui ont toujours dénoncé le manque d’appareils volants chez les FAMA. Avec l’acquisition de deux supers Puma S 332L , le gouvernement a sûrement fait un pas en avant dans l’équipement tant souhaité des forces armées maliennes (FAMA), d’autant plus que d’autres appareils seraient attendus. Vivement donc leur arrivée ! Mais, n’en déplaise aux décideurs, on reste un peu sur sa faim. En effet, il est indéniable que nos soldats, qui avaient déjà accusé un refus de transport des troupes de la part de la Minusma, avaient un besoin crucial d’hélicoptères de transport des troupes. L’acquisition de deux appareils vient donc combler tant bien que mal ce vide. Mais il faut dire que, au-delà du transport des troupes, l’armée a besoin d’hélicoptères de combat pour mâter l’ennemi. Ce qui n’est malheureusement pas le cas encore. Aussi ne peut-on s’empêcher de se demander si cette acquisition ne visait pas tout simplement à contenter le ‘’partenaire’’ français, qui n’aurait sûrement pas consenti à nous vendre des appareils de combat. Mais la Russie, oui, elle qui continue à former gratuitement nos pilotes ; lesquels n’auraient pas eu besoin d’aller se former comme cela est indispensable avec les appareils français. De l’argent et du temps perdus pour peu, peut-on dire. Au point où nous allons, c’est le drapeau lui-même qui pourrait se transformer en bleu-blanc-rouge.
Réhabilitation de la route de Kalabancoro : Une hypocrisie qui fâche
Pendant longtemps les populations de Kalabancoro, Tièbani, Kabala, etc. ont vécu un véritable calvaire à cause de l’état désastreux de la route bitumée, seul moyen d’accès à Bamako. La situation était telle que, périodiquement, pour se procurer un peu d’argent, des volontaires se mettaient à la tâche en essayant de boucher des trous voire fossés qui avaient quasiment remplacé le bitume. Et subitement, comme par enchantement, la route est reprise aux endroits les plus chaotiques par les autorités. Au grand bonheur des populations qui y voyaient un beau geste des autorités à leur endroit. Mais elles se sont vite détrompées en comprenant que ces efforts intenses déployés tout d’un coup ne rentraient que dans les préparatifs de la visite du président à Kabala où celui-ci devait procéder le 17 octobre dernier à l’inauguration de la station compacte de production d’eau de Kalabancoro (de Kabala précisément). En somme, les autorités se fichaient pas mal des souffrances endurées par les centaines de milliers d’habitants de la localité. Elles ne peuvent non plus invoquer un problème de moyens puisque la voie a été finalement refaite en quelques jours. Quel mépris pour les populations ! Un enseignement heureux tout de même, si le président se déplaçait souvent à l’intérieur du pays, comme il le fait à l’extérieur, le Mali se développerait sûrement assez vite. Hélas …!
Assemblée Nationale : Vivement un groupe parlementaire ADP !
A l’occasion de cette deuxième session ordinaire de l’Assemblée Nationale, le renouvellement du bureau est attendu. Avec probablement une nouvelle configuration liée aux départs de certains députés de ADP-Maliba (Amadou Thiam, Fatoumata dite Tenin Simpara, Souleymane Wattara et Mamadou Alpha Diallo) du groupe parlementaire APM (majorité présidentielle), d’autres du parti SADI (qui ont rejoint l’opposition) ou encore des quatre députés qui ont quitté le RPM pour ADP-Maliba. Ce parti était en négociations avec SADI pour la constitution d’un groupe parlementaire. Et aux dernières informations les deux partis vont constituer un nouveau groupe parlementaire. Ce qui serait une bonne chose dans l’intérêt même de la démocratie.
Autorités intérimaires mises en place : La Plateforme change de langage
La Plateforme serait-elle en train de donner raison à ses détracteurs, notamment ceux comme Oumar Mariko qui voient dans le Gatia un mouvement de lutte ethnique ? On n’irait sûrement pas jusque-là. Mais il faut dire que, si l’on s’en tient au discours de Firhoun Maïga, membre de la Plateforme, il y a un changement radical dans le ton du mouvement. Et ce, depuis la désignation des autorités intérimaires composées des représentants du Gouvernement, de la CMA et bien entendu de la Plateforme. Ainsi, malgré le rejet total des Autorités intérimaires par la vaillante jeunesse de Gao (qui a par ailleurs mis en garde le gouvernement), M. Firhoun Maïga qui débatait avec Ibrahim Ikassa Maïga sur Africable le 21 octobre dernier, semble désormais partager toutes les mesures prises par le gouvernement, convaincu qu’il est que ce n’est qu’un problème de communication et non une déviation de l’Accord, ‘’une entente illégale’’ comme dénoncé par l’enseignant chercheur I.I. Maïga. La position de la Plateforme, au regard de celle affichée par les populations mêmes pour lesquelles elle est censée se battre, ne pourrait donc se comprendre que par son invitation au partage du gâteau, au festin organisé par le gouvernement et dont l’hôte d’honneur reste la CMA.
‘’Accord Pour la Paix’’ et non ‘’Accord De Paix’’
Pour faire avaler au peuple malien toutes les dérives liées à l’Accord d’Alger ? Firhoun MaÏga va jusqu’à nous faire une leçon de grammaire, de syntaxe : « C’est un Accord pour la paix » et non un Accord de paix ». Avec les jeux de mots, on peut certainement tout justifier. Heureusement qu’un second débateur était là pour nous faire comprendre que tout espoir n’est pas perdu pour le Mali, qu’il restait encore des hommes lucides, pleins de bon sens et soucieux de l’avenir de leur pays. Oui, l’enseignant chercheur, I.I. Maiga a trouvé les mots justes pour recadrer le débat autour de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale et la mise en place des autorités intérimaires. En substance a-t-il dit : « l’Accord profite aux groupes armés… Ce qu’ils n’ont pas eu par les armes, en tuant, en violant, en égorgeant…on le leur a donné sur un plateau d’or…C’est une autonomie qui ne dit pas son nom…Avec les Autorités intérimaires, les gouverneurs n’ont plus qu’un statut de consultants…Les populations n’ont pas demandé les Autorités intérimaires. On ne s’est même pas donné la peine de chercher à savoir où cela fonctionne, où cela ne fonctionne pas…C’est une Entente illégale…Il y a un risque de partition du pays…La solution : il faut revenir à l’Accord et non poursuivre avec cette application sélective…» qui fait la part belle aux groupes armés et ignore superbement les populations. On ne désarme pas, on ne cantonne pas. Et en prime, on acquiert le pouvoir de la main même de « l’ennemi » Quelle veine !
Sory Haïdara