Le 8 juin dernier, le Président du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), Ahmed Diane Sémega, s’est livré à son exercice favori, parler du Président ATT et de ses réalisations, pour ses 9 ans d’exercice du pouvoir. Comme à son habitude, lorsqu’il s’agit de parler d’ATT, Sémega est à l’aise.
Il le fait si bien qu’il se compare lui-même à un griot. «Les gens disent que je suis le griot du président ATT. Moi je dis Al hamdou lillah». Pour ce 8 juin 2011, les amis du Président de la République avait choisi une formule mathématique, «Bilan du PDES = 9/10». Pour Sémega et ses amis, cette formule signifie à la fois les 9 ans sur les 10 qu’ATT aura passés à la tête du Mali et la note que le président de la République mérite, selon eux. La conférence a été agrémentée par des témoignages élogieux à l’endroit du prince du jour, devant un parterre de ministres et d’anciens ministres de la République.
Tahirou Bah met du sable dans le couscous PDES
L’invité surprise de la conférence-débat organisée par le PDES, tard dans l’après midi du 8 juin dernier, a été sans doute le jeune altermondialiste, Tahirou Bah. Après avoir écouté pendant longtemps les propos élogieux, ennuyeux pour lui à l’endroit du président de la République, le jeune Tahirou Bah s’est très vite invité dans le débat, pour gâcher la soirée des organisateurs. «Depuis qu’on est là, vous ne parlez qu’en bien du président ATT. C’est bien, mais parlez aussi des centaines de milliards détournés, de l’encouragement de la corruption et de la misère de la population», a-t-il déclaré. Il a suffit que Bah tienne ces propos pour que toute la salle s’enflamme contre lui. Certains ont même failli en venir aux mains. Cette attitude des militants PDES montre que, jusqu’à présent, ils n’ont pas assimilé la démocratie. Car la démocratie, c’est le débat d’idées contradictoire. Personne ne peut nier les bonnes actions du président ATT, mais tout n’est pas rose, comme tentent le faire croire Sémega et ses amis. Sémega l’a d’ailleurs reconnu après l’intervention de Tahirou Bah.
Niamé Kéita flingue Sadio Gassama
Le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Général de brigade Sadio Gassama, a-t-il menti au président de la République pour faire partir le Directeur général de la Police nationale, le Contrôleur général Niamé Kéita? En tout cas, la réaction du dernier, vendredi dernier dans un quotidien de la place, aux propos du président de la République sur les conditions de son départ, met à nu les dissensions entre lui et son ministre de tutelle. L’ancien patron de la police nationale attaque frontalement Sadio Gassama, en affirmant que c’est lui qui l’a empêché de prendre des sanctions à l’endroit de policiers qui se sont mal comportés. «Concernant les syndicalistes, le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile a déclaré à tous les niveaux que c’est le Directeur général de la Police qui a créé la nouvelle section syndicale. Je ne suis pas un Officier félon, encore moins un traitre. Je suis issu d’une grande famille, digne, ayant un sens élevé de l’honneur et de la dignité. Je suis Malinké de père et de mère. A la différence d’un porte-galon félon, menteur et traître, qui ose induire en erreur en faisant de la rétention par rapport aux sanctions des syndicalistes. Contrairement à ce qu’il a rapporté au Président de la République, les syndicalistes ont été sanctionnés et je suis prêt à diffuser les documents y afférents», écrit Niamé Kéita.
