Des bergers, de très jeunes enfants, des personnes revenues de l’exode pour cultiver leurs champs ont été assassinés dans le village de Koumaga, cercle de Djenné. Ils sont au moins 32 civils peuls, qui ont été tués, samedi 23 juin, dans cette attaque contre la localité de Koumaga. Les habitants étaient sous le choc de ce qu’ils qualifient de barbarie. Selon des rescapés de l’attaque, les assaillants portaient des tenues de chasseurs traditionnels communément appelés dozos. Pour d’autres villageois de Koumaga, il s’agit bien de militaires habillés en chasseurs. Tenue de chasseurs et chaussures de soldats, selon eux. Les responsables de Tabitaal Pulaaku, les amis de la culture peule, se posent des questions sur l’identité réelle de ces assaillants. Dans le même secteur, dans le village de Siraboubougou, l’armée a empêché la destruction d’un quartier peulh par des chasseurs. Le gouvernement a condamné ces tueries en cascade au centre du pays. Des militaires ont été déployés dans la zone de Koumaga afin d’éviter d’autres affrontements ou attaques. Ce village est accusé d’abriter des djihadistes. Cependant, toutes les personnes tuées sont des innocents qui n’ont rien à voir avec le jihadisme, souligne Abdoul Aziz Diallo, président du Tabitaal Pulaaku Mala. Aux dernières nouvelles, une enquête a été ouverte par le gouvernement afin de situer les responsabilités.
«Transformons le Mali»
«Après plusieurs mois de travaux de nos commissions d’experts et citoyens, nous avons le plaisir de vous annoncer la tenue des assises de la Transformation, le plus important événement civique jamais organisé par la société civile malienne. Ces assises permettront de procéder à la présentation officielle du Projet pour la Transformation du Mali. Ce document de stratégie reflète la volonté, la vision et l’ambition de milliers de Maliens de l’intérieur du pays et de la diaspora qui ont contribué à l’élaboration de cet agenda à travers un processus participatif inédit. Plus qu’un événement, les assises de la Transformation marqueront l’engagement d’une nouvelle génération à travailler avec énergie et agir avec détermination pour bâtir un futur désirable, le Mali que nous voulons. Le 23 juin 2018 a été un grand jour. Depuis 6 mois, nos commissions composées de citoyens et d’experts se sont appliquées à l’élaboration d’un document unique : le Projet pour la Transformation du Mali. Les assises de la Transformation ont présenté officiellement une cinquantaine de stratégies de transformation innovantes, audacieuses et ambitieuses, fruit de ce processus participatif inédit.»
Encore des morts
La route de l’Université de Kabala continue de faire des victimes. Malgré les marches et les contestations des élèves et étudiants, et même de la mairie de Kabala-coro, cette route tue toujours. Elle a fait deux nouvelles victimes ; la première s’appelle Harouna Samaké et la seconde victime Moussa Sidibé. Ils sont tous deux étudiants de la FSHSE (Faculté des Sciences humaines et des Sciences de l’Education). Ils ont été écrasés par un camion Benne lorsqu’ils quittaient l’école. Cette route est plus qu’un abattoir pour les étudiants. À noter que, depuis l’ouverture de l’Université de Kabala, près d’une dizaine d’étudiants et professeurs ont été tués par des camions Bennes.
Fin de course
Arrestation à Dori de Boureima Alassane Soumbella, Conseiller municipal du village de Soumbella et premier adjoint au maire de la commune de Koutoukou. Il serait entre autres le percepteur des taxes imposées par Ansaroul Islam à des familles considérées comme esclaves. Ces taxes varient entre cent cinquante mille à trois cent mille (150.000 à 300.000) francs. Outre son rôle de percepteur, il est chargé des changes de devises étrangères au profit des membres d’Ansaroul Islam. Il se servirait également des téléphones portables des familles dites esclaves pour communiquer afin d’échapper à toute identification technique. Par ailleurs, à Ménaka, sept bergers de la communauté Idaksahak ont été tués par des bandits armés à Tagharane au sud d’Indelimane. Les bandits étaient sur onze motos. Les douilles des armes retrouvées sur place ne proviennent pas des kalachnikovs et autres PKM utilisés dans la zone. Une mission de la coalition Gatia-Msa est arrivée sur place où elle a retrouvé un rescapé.
Les Fama en action
Poursuite de l’opération conjointe Fama-Barkhane dénommée «Bani Fonda». La journée du 20 juin 2018 a été marquée par l’interpellation d’un suspect terroriste à environ 25 Km à l’est d’Inadiatafane. Il s’agit de M. Ahmed Aly Ag Aya. Des dispositions ont été prises pour l’acheminer sur Gao. Les Fama (Forces armées maliennes) ont continué leurs actions de fouille menées dans la forêt de Tibokinayen située à environ 25 Km au Nord-est d’Inadiatafane, qui ont permis de découvrir des matériels : un véhicule V-8 avec des pièces de rechange, rois sacs civils, cinq sacs militaires, un pistolet automatique. Avec des munitions, une jumelle, deux caméras, des produits pharmaceutiques, un sac contenant des TNT, 02 bidons de 20 litres pleins de TNT, dix obus de 60 et 80 mm. Tous ces matériels retrouvés sur place ont été brûlés. Des renseignements ont été recueillis sur des bandes de terroristes opérant dans la zone, qui auraient pour chefs M. Baka Ould Lack, coordinateur des GAT, et Assaleck Ould. Tous des anciens membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO).
Un but africain
À la coupe du monde 2018 en Russie, le Camerounais Samuel Umtiti donne le ballon à l’Angolais Blaise Matuidi. L’Angolais fait la passe au Togolais Corentin Tolliso. À son tour, le Togolais le détourne au Malien N’golo Kanté et le Malien donne le ballon au Camerounais M’bappé qui donne le ballon au Malien Dembélé : dribble du Malien et passe décisive au Guinéen Paul Pogba et….. Buttttt!!! pour la FRANCE.
Bac=bastonnade
À Ansongo et Gao, baccalauréat rime avec bastonnade. Hamidou Ouédrago, professeur de physique et chimie, a été victime d’une agression dont les auteurs ne sont que des candidats au bac. Il va bien grâce à sa bravoure. Les deux candidats, qui l’ont agressé, sont actuellement en prison. Pourquoi cette agression ? Parce qu’il aurait été rigoureux dans sa mission. Par ailleurs, beaucoup de ses collègues ont été menacés à Gao par des candidats et surtout des candidats libres (CL) qui sont en majorité armés ou pire des militaires. Retenons qu’à Ménaka, il y avait plus de 350 candidats libres, tout simplement parce que, là-bas, on ne surveille pas ou on ne peut pas surveiller. Dans la ville de Ménaka, des candidats ont violemment battu un surveillant jugé «trop sévère dans la surveillance» lors des épreuves.
Situation infernale
Un cas d’assassinat est survenu le 21 juin à Molodo dans le cercle de Niono entre deux exploitants au sujet d’engrais. Bilan : 1 mort et l’autre gravement blessé. Une mine a sauté entre Dangaténé et Poundourou. Bilan : 2 morts et un blessé grave. Les paysans sur leur «katakatani» (mototaxi) avaient quitté Dangatené pour Poundourou, au milieu de la route, le tricycle a sauté sur une mine faisant deux morts et 1 blessé grave qui se trouve présentement à l’hôpital. Allaye Korko du village de Toïykana, dans la commune de Mondoro, a été enlevé quand il se rendait à la mosquée vers 5 h du matin. Les choses vont de mal en pis. La situation est infernale.
Nouvelles cartes d’électeurs
Au Mali, a débuté mercredi 20 juin la distribution des cartes d’électeurs biométriques pour la présidentielle du 29 juillet. Il y en a près de 8,5 millions. Imprimées en France, arrivées au Mali au début du mois, elles ont été acheminées dans les préfectures du pays. C’est dans les bureaux de vote que les Maliens doivent venir récupérer leurs cartes d’électeurs. Il s’agit en général des groupes scolaires des communes. Chaque électeur doit présenter un document d’identité : passeport, permis de conduire ou carte Nina, afin de retirer le fameux sésame. La distribution des cartes est assurée par une commission mixte, composée de représentants du gouvernement et des partis politiques d’opposition. La grande inconnue reste la question de la sécurité dans le nord et dans le centre du pays. Le ministère de l’Administration assure que chaque préfecture du territoire a reçu ses cartes d’électeurs. Des sources nous ont pourtant informés de l’attaque d’un convoi de cartes, dans le nord du pays, la semaine dernière. D’autres encore, dans le centre, au pays dogon, nous affirment attendre toujours l’arrivée des documents biométriques.
Mali : l’insécurité gangrène le pays
En cette veille de l’élection du président de la République, prévue pour le 29 juillet (premier tour) et le 12 août 2018 (2ème tour), l’insécurité se fait ressentir un peu partout, du centre au nord à l’extrême nord ; du sud à l’ouest et même au centre de l’ouest. À Goundam (région de Tombouctou), il y a eu une crise intracommunautaire entre cultivateurs et éleveurs. Et bien évidemment, des morts et des blessés. À Bankass, Bandiagara, Koro (région de Mopti), massacres, violences, séquestrations sont le quotidien des communautés rivales notamment Peuls et Dogons. L’armée malienne est indexée pour avoir commis des exécutions et être appuyée par des Dozos (chasseurs traditionnels). Dans la région de Kayes, il y a eu ce fait divers à Kéniéba suite à un malentendu entre le préfet et les jeunes de la localité ; lequel malentendu a engendré des violences et des saccages de domiciles et de bureaux. De sources administratives, on apprend l’incendie des locaux du préfet causant du coup la perte des cartes d’électeurs. Du côté des jeunes, on a appris le décès d’une victime blessée lors de la descente de la Garde républicaine. À Bamako, ce sont les états-majors politiques qui font leur mue à travers de nouvelles alliances que les uns et les autres qualifient de contre-nature. Ce qui est sujet à polémiques guerrières entre les électeurs de tel ou tel bord, selon les intérêts. Apparemment, une crise post-électorale profile…