37 civils froidement assassinés

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Un village peul situé dans le centre du Mali (image d'illustration). © Photo: Coralie Pierret / RFI

Le premier jour de l’année, le 1er janvier 2019, tôt le matin, 33 civils ont trouvé la mort sur le champ. C’était lors d’une attaque dans le village de Koulogon peulh, situé à 35 km entre Bankass et la commune rurale Bay. Il y a eu aussi des blessés graves admis à l’hôpital régional de Mopti. Le président de la commission de la défense nationale, l’honorable Karim Keita, qui a organisé un réveillon avec les militaires à Mopti, a rendu visite aux blessés. «C’est une milice dozo qui nous a attaqués tôt ce matin. Ils étaient tous armés et habillés en tenue dozo. Notre chef de village Moussa Diallo a trouvé la mort dans cette attaque et ainsi que des vieilles femmes, une fillette, tous des membres de sa famille. Nous avons eu la vie sauve parce que nous étions sortis très tôt pour conduire les animaux. Ce sont les coups de feu qui nous ont fait rebrousser chemin» nous confie Allaye Yattara, éleveur. «Les assaillants sont des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos qui ont attaqué le village aux environs de 5h du matin, ce mardi 1er  janvier 2019. Il s’agit vraisemblablement d’un groupe armé dogon» a déclaré une source sécuritaire. Certains blessés graves dont le maire adjoint ont succombé à leurs blessures, ce qui fait un bilan officiel de 37 morts.

La confirmation de Karim

«Il y a eu 33 morts tous des civils et des blessés que nous venons de visiter à l’hôpital régional de Mopti. Nos hommes sont sur le terrain depuis l’annonce de cette attaque. Seule l’enquête nous permettra de connaître les raisons. Nous condamnons cet acte criminel. Nous sommes venus pour nous réjouir aux côtés de nos forces de défense et de sécurité et voilà que cet événement tragique survient ce matin. Je tenais vraiment à condamner cela avec la dernière vigueur et présenter par la même occasion nos sincères condoléances aux familles endeuillées.» C’est qu’a déclaré l’honorable Karim Keïta, président de la commission de la défense nationale de l’Assemblée nationale du Mali.

Koulogon et Bobosso

Suite à l’attaque de Koulogon du 1er janvier 2019, une mission des Fama (Forces armées maliennes) a été dépêchée sur les lieux. Elle y a  interpellé 7 suspects. Par ailleurs, le 02 janvier, aux environs de 10 heures, la même mission a été informée de la survenue d’une attaque en cours contre le village de Bobosso dans la commune rurale de Tori, par des hommes armés qui y ont brûlé des cases. Au cours de l’intervention, un assaillant a été tué, 24 personnes ont été interpellées et 13 fusils Baïkal saisis. Pour les deux cas, les investigations sont en cours par les services compétents ; l’organisation d’une opération de grande envergure est en cours à l’effet de mettre hors état de nuire tous les fauteurs de troubles. Une délégation du gouvernorat de Mopti s’est rendue à Koulogon.

IBK à Koulogon

Après s’être rendu sur le site du massacre 72 heures après les événements qui ont coûté la vie à 37 personnes, IBK a déclaré sur place : «Quand on va allègrement sur des sommets en donnant des chiffres fantaisistes de victimes, on n’a pas besoin de ça. Ce qui est déjà avéré, qui a été mis en terre, est suffisamment dramatique et tragique pour qu’il faille en rajouter. Un peu de pudeur, de décence, d’honnêteté intellectuelle, c’est tout ce qu’on demande. Et, si on aime ce pays autant qu’on le proclame urbi et orbi, on devrait avoir ce sens».

Madiba a dit

Avant que Nelson Mandela ne quitte la prison, il a déclaré : «Alors que je me tiens devant la porte de ma liberté, je me rends compte que si je ne laisse pas ma douleur, ma colère et mon amertume derrière moi, je serais toujours en prison.» L’auto emprisonnement est pire que celui imposé. Combien de personnes souffrent de manière auto-infligée par manque de pardon ? Combien d’entre nous se sont emprisonnés à l’intérieur des murs de colère et d’amertume ? Garder des rancunes ne vous rend pas fort, il vous rend amer. Le pardon ne vous rend pas faible, il vous libère. Considérez ceci pendant que vous vous préparez à entamer 2019.

Des braqueurs à Cinzana

Dans la nuit du 25 au 26 décembre, vers 04 heures, des véhicules et camions de transport furent l’objet de braquage à Falema dans la commune rurale de Sinzana Gara. Une localité située à 22 km de Ségou sur la route de Bla. Ladite attaque a touché une dizaine de véhicules de transport. Après avoir dépossédé les passagers, les bandits armés ont fui. Le bilan fait état d’un camion 10 tonnes touché par balle, pas de blessé ni de mort. Les transporteurs rescapés ont intervenu sur Radio Klédu. Ils disent vouloir ne plus emprunter cette route sans une sécurisation.

Les plus nulles

Les universités d’Afrique francophone sont les plus nulles du continent. Aucune université d’Afrique francophone n’est classée dans le top 10, le top 20, le top 30, le top 40. Il faut aller au top 50 pour retrouver l’université Cheikh Anta Diop du Sénégal, qui date de 1959, qui est 48ème ! Dans le top 100, l’université de Lomé au Togo est 82ème ! Ce n’est que dans le top 150 qu’on retrouve la première université de l’Afrique centrale qui est celle de Yaoundé 1 qui arrive à la 134ème position. On comprend maintenant pourquoi l’Afrique francophone, qui produit tant d’universitaires, est toujours derrière. Les enseignements et diplômes délivrés dans ces universités ne valent presque rien.

Nouveau poste de sécurité

Le samedi 30 décembre 2018, il y a eu l’ouverture du poste de secours routier de Manankoro dans la commune rurale Sirbirila (cercle de Bougouni). Ladite commune compte 26 villages, 5 gros hameaux et  38921 habitants. Elle est située à l’est des communes de Fakouala et Yiridougou, limitée à l’ouest par la commune de Yimindougou nord, la commune de Garalo au sud de la République de Côte d’Ivoire. Le poste porte secours aux habitants des communes voisines, au territoire ivoirien et les sous-préfectures de Goulia, Tienko, Kimbirila. Courant 2018, ledit poste a enregistré 138 accidents dont 10 graves et 17 évacuations pour accouchement. L’ouverture de ce poste permet la réduction du délai d’intervention des éléments de secours. En plus des autorités locales et administratives, les ministre Salif Traoré de la sécurité et la protection civile et Tiémoko Sangaré de la défense et des anciens combattants étaient présents à la cérémonie. En marge de cette cérémonie, et avec l’appui du MDAC, la Brigade territoriale de Gendarmerie locale a été dotée d’un véhicule pick-up neuf.

Bankilare

Le 31 décembre 2018, vers 20h, deux femmes et trois enfants, venant du Gourma et en partance pour la ville de Bankilare, ont pris le chemin du camp du G5 Sahel. Ces personnes ont essuyé des tirs de militaires. Les deux femmes ont été blessées grièvement et aussitôt évacuées sur Niamey. Avant cela, le 28 décembre 2018, vers 19h à Ebang, dans le secteur de Gossi, il y a eu l’enlèvement d’un forgeron par des présumés radicaux circulant sur des motos. Il est accusé de collaborer avec le Gatia. Un  véhicule des Fama a sauté sur une mine le 29 décembre 2018 au soir à quatre kilomètres de Douentza. Alors qu’une attaque était en cours à Tanwaboulgou (Gourma). La cible serait la gendarmerie. L’attaque a débuté vers 18 h45 et jusqu’à 20h45. Aucun bilan officiel n’a été donné.

Des réfugiés de retour

763 personnes dont des femmes et des enfants réfugiés du camp de Mangaize (Niger), rapatriés volontaires, ont foulé le sol d’Afoudou. Après six ans d’exil, ils ne veulent que rallier Ménaka afin d’être en famille. Le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) a facilité leur venue au Mali à bord de six camions. Arrivés au Mali dans la commune d’Ansongo, le maire de la commune, Hassane Sidi Touré, s’est saisi du problème avec le chef du service de développement social pour leur prise en charge en les hébergeant et en les soutenant avec une somme de 150 mille francs pour le dîner. «La situation nous interpelle tous car la plupart sont des enfants et des femmes et sont dans le besoin. Les bonnes volontés, prenez attache avec monsieur le maire d’Ansongo»  nous confie Alihidji Touré, ressortissant d’Ansongo.

Tamboura enlevé

Notre confrère Issiaka Tamboura dit Issiaka Malien Lamda du journal le SOFT a été enlevé le 28 décembre 2018 au matin par des hommes armés. Alors qu’il quittait son village natal, Boni, dans la région de Mopti, pour Bamako. En effet, selon sa famille, Tamboura s’était rendu aux obsèques d’un oncle et de retour, à bord de sa voiture, 30 km après la ville, il fut arrêté entre Boni et Nokara. Selon des témoignages, ses ravisseurs seraient des djihadistes qui l’ont emmené avec sa voiture en direction des collines. Des habitants de la localité ont annoncé cet enlèvement et parlent de lui comme étant un enseignant de la localité. Dès lors, ses trois numéros de téléphone ont sonné dans le vide jusqu’au répondeur avant de s’éteindre. Pour l’heure, aucune nouvelle du journaliste. La famille est très inquiète à Bamako et à Boni où nous avons pu joindre ses proches au téléphone.

6 nouveaux ponts

Selon le chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga, 6 ponts seront construits d’ici à 2030 par le gouvernement du Mali. Il s’agit du  4ème pont de Bamako, celui de Ségou, les ponts de Tamani et Bafoulabé, le pont de Sirakoro et celui de Tombouctou. Coût total : 5350 milliards de Fcfa. Selon le Premier ministre, qui l’a annoncé lors de la cérémonie des 100 jours du président de la République, les études seraient déjà terminées ; les modalités de financement déjà acquis. Ces actions comme bon nombre d’autres sont annoncées par le gouvernement alors qu’elles ne sont nulle part notées dans le fameux programme de campagne du président IBK.

5 militaires nigériens tués

Des heurts ont eu lieu entre forces militaires mixtes nigéro-nigérianes et un groupe terroriste à la frontière entre les deux pays. Les combats ont eu lieu le 29 décembre 2018 non loin du village de Doumbouroum, localité de Zanfara, à 20 kilomètres au sud de Chirgué, un village du département de Madarounfa. Au cours des combats, cinq militaires du Niger et 5 autres du Nigéria ont perdu la vie. Il a été dénombré une dizaine de corps de terroristes et plusieurs autres grièvement blessés. Le ministre de la défense du Niger est sur place à Maradi pour assister aux cérémonies funèbres des militaires morts sur le terrain.

Aqmi toujours actif

Une déclaration audiovisuelle annoncée de 9 minutes 37 secondes (pas encore diffusée) intitulée «Déclaration au Peuple», du groupe terroriste JNIM (Jammat Nustra Al Islam Wal Musilimin), lance un appel par la voix du Saoudien Abu Doujana Al Qoussaïmi. Lequel s’est exprimé sur certains points de l’accord d’Alger, le désarmement des groupes armés, le MOC. Il exhorte les tribus à ne pas se rallier au gouvernement central du Mali et à refuser le désarmement ; il remplace ceux qui collaborent avec la France dans la catégorie des «apostats». Le groupe terroriste accuse une nouvelle fois la France «d’attiser les conflits pour détourner les tribus du combat contre les croisés» et insiste sur sa capacité de «médiation et de maintien de l’ordre» en comparaison avec la situation actuelle du Mali. Comme son nom l’indique, Abu Doujana al-Qoussaïmi est de nationalité saoudienne, il était le porte-parole d’AlMourabitoun. Mais, en décembre 2015, il a rallié Al-Qaïda.

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