22 septembre : Une fête sous tension politique

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Samedi 22 septembre 2018, le Mali a célébré le 58è anniversaire de son accession à l’indépendance. Une fête qui s’est déroulée sous haute tension politique. En effet, le vendredi 21 septembre, l’opposition a organisé une caravane synchronisée dans les six Communes du district de Bamako pour protester contre les résultats de la présidentielle. Selon l’opposition, 17 manifestants ont été arrêtés, le même jour, par les autorités dont une femme enceinte. Pour elle, ce 58ème anniversaire de l’indépendance du Mali se passe dans un « contexte de division et d’incompréhension ». « Nous avons organisé des manifestations dans les 6 communes de Bamako. On devrait se regrouper au niveau de la Bourse du travail pour continuer notre veillée, mais ils se sont attaqués à nos militants, certains ont été blessés », a déploré Nouhoum Togo, porte-parole du chef de file de l’opposition. Il affirme que les forces de l’ordre ont arrêté 15 à 20 militants de l’opposition dont des filles et des femmes mariées. « Donc nous sommes entrain de fêter dans la division, dans l’incompréhension. On n’arrive pas à sécuriser le Mali et sur le plan politique il y a une division interne, pendant que les autres avancent à grand pas, le Mali recule », a dit M. Togo.

Justice :

La grève des magistrats se poursuit

La grève entamée par les magistrats continue malgré une rencontre, le mardi dernier, avec le nouveau ministre de la Justice. Alors qu’il vient d’entrer en fonction, Tiéna Coulibaly a convoqué tous les syndicats des travailleurs de la Justice. Il s’est entretenu particulièrement avec les deux syndicats de la magistrature, en grève illimitée depuis la fin du mois d’août. Les syndicats réclament la sécurisation du personnel judiciaire sur tout le territoire et la revalorisation de leur salaire. Le ministre a promis de faire des efforts pour accéder à leurs requêtes et a demandé en échange la suspension du mouvement de grève. Mais cela n’a pas suffi. Entre le gouvernement et les magistrats, le divorce est consommé. Au cœur des tensions, la mise en application d’une convention signée en 2014, sur la sécurisation des juges et leur nouvelle grille de salaire. Trois ans plus tard, tout est au point mort.

La semaine dernière, les associations de défense des droits de l’homme ont fait part de leur inquiétude. La poursuite de la grève des magistrats laisse en suspens le sort de nombreux prévenus en attente d’être jugés. Des préoccupations que les deux syndicats entendent, mais ils appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités.

 

Processus de paix :

De l’accord au pacte pour la paix ?

Le bilan de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation reste mitigé. Trois ans après sa signature, les populations ne voient toujours pas les dividendes de l’Accord d’Alger, selon certains observateurs. Une rencontre entre les acteurs du processus a fait un diagnostic des obstacles. Selon le ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, trois ans après la signature, l’application de l’accord d’Alger n’est pas satisfaisante. Lassine Bouaré reconnaît que le niveau de la mise en œuvre n’est pas à hauteur de souhait, en termes d’avancement sur chacun des principaux points. Il s’agit entre autres des questions institutionnelles, de la sécurité, du développement, de la justice et du DDR. Pour le président du CSA, il faut que les choses aillent plus vite. Pour cela, le conseil de sécurité de l’ONU veut que toutes les parties prenantes de l’Accord renouvellent leurs engagements dans un nouveau document appelé « pacte pour la paix ». Selon Ahmed Boutache, cela va permettre de donner un coup d’accélérateur à l’Accord.

Kidal :

Deux hommes tués

Deux hommes ont été tués, le samedi dernier à Kidal, selon de source sécuritaire, ainsi qu’un membre de leur entourage, au moment où le président malien réaffirmait que la “sécurisation” du pays était la priorité de son second mandat, Mohamed Ag Eljamet et Saida Ould Cheik Cheick “ont été tués par deux individus armés circulant à moto”, a déclaré un neveu du premier. Les deux hommes, amis, étaient des “chefs de fractions”, regroupements familiaux typiques de ces régions nomades du nord, selon la même source. “L’assassinat s’est déroulé dans le quartier Aliou de Kidal”, situé dans le sud de cette ville toujours sous le contrôle des combattants de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a précisé une source sécuritaire étrangère sur place. Les assaillants seraient des “terroristes en mission”, a estimé un élu de la région s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

 Budget 2019 :

Les dépenses en hausse

Les recettes et les dépenses du budget national de l’an prochain vont connaître une hausse de plus de 3%. C’est ce qu’indique le nouveau projet de budget adopté lors du dernier  conseil de ministres. En 2019, les recettes sont estimées à plus de 2 000 milliard de francs CFA avec un déficit de dépense de 378 milliard F CFA. Le gouvernement explique cette augmentation de budget par la mise en œuvre de l’Accord ou encore par les lois de programmations militaire et sécuritaire. Par apport à 2018, le budget a connu une augmentation de plus de 3% au niveau des recettes. Cette année, si elles s’élevaient à mille 957, 6 milliards, pour la nouvelle année le gouvernement les évalue à 2 023,15 milliards de francs CFA. Quant aux dépenses, en 2019, elles s’élèvent à 2 410,4 milliards F CFA contre 2 330, 77 milliards de F CFA dans le budget de 2018, soit une augmentation de 3,42%. Les raisons qui expliquent, selon le gouvernement, cette hausse sont, entre autres, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les réformes des forces armées et de sécurité, l’opérationnalisation des nouvelles régions et l’amélioration des conditions de travail des agents de l’État. Cependant, le déficit budgétaire de l’année 2019 connaît une hausse de 3,78% par apport à 2018. Selon ce nouveau projet de budget, il y a 3 cent 78 milliards 2 cent 50 millions de CFA de déficit contre 3 cent 73 milliards 153 millions de FCFA dans le budget de 2018.

Campagne agricole :

Les fortes précipitations menacent les cultures

Depuis plusieurs semaines, les fortes pluies enregistrées dans beaucoup de localités du pays ont provoqué des inondations et détruit des cultures. Cette situation fait craindre à certains producteurs de mauvaises récoltes cette année. Ces fortes pluies ont commencé à s’abattre depuis le mois d’août dernier. Les cercles de Diré, Goundam, Niafunké au nord et Macina, au centre ou encore Yorosso au sud ont été les plus touchés. Selon les populations, de nombreux champs ont été submergés par les eaux de pluies faisant planer des menaces sur les rendements cette année. Cependant la direction nationale de l’agriculture, les responsables tente de rassurer : « les pertes sont minimes au regard des quantités de pluies reçues ». Et selon elle « les zones les plus touchées sont celles traversées par le fleuve Niger précisément les cercles de Mopti et de Ségou ». Pour Oumar Maïga, directeur national de l’agriculture, si les pluies continuent jusqu’en fin septembre les 10 millions de tonnes prévues pour cette campagne seront atteintes. Certains hydrogéologues estiment que le niveau des eaux a atteint ces derniers mois le seuil d’alerte. Selon eux, le fleuve a presque dépassé la côte d’alerte de 3 m 80 depuis le 9 septembre dernier. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur les cultures. A noter que plus de 15 mille familles sont sans abris suite aux inondations survenues un peu partout dans le pays durant la période allant du 25 mai au 17 septembre 2018. A Macina dans la région de Ségou les champs de riz sont remplis d’eau et il n’y a plus de système d’évacuation. Les paysans de cette localité attendent que le vent emporte les eaux mais cela tarde.

 

Inondations :

Les fortes pluies font des victimes

Les inondations dans notre pays, créées par les fortes pluies et la crue des cours d’eau, ont fait à la date du 17 septembre 2018 : 13 morts, 14 blessés et 137.605 sinistrés, selon un bilan communiqué,  le mercredi dernier, par le directeur de la protection civile. Selon le colonel Seydou Doumbia, quelques 15 600 ménages sont touchés par ces inondations qui, en outre, menacent « 183.000 personnes (…) dans les prochaines semaines, voire les prochains jours ». Le directeur national de l’hydraulique, Yaya Boubacar, a souligné que la situation pourrait s’aggraver à cause de fortes pluies qui sont attendues prochainement au Mali : « En ce qui concerne la ville de Bamako, la cote d’alerte du fleuve Niger est de 380 centimètres. Cette cote a été atteinte le 9 septembre. Présentement, nous sommes à 393 centimètres. La météo prévoit encore de la pluie. Et chaque fois qu’il pleut, le niveau de l’eau va continuer à monter ». Yaya Boubacar, précise toutefois que les morts ne concernent pas Bamako.  S’agissant de la capitale, des sites y ont été identifiés pour accueillir les sinistrés

La Rédaction

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