Youssouf Tata Cissé : Une bibliothèque vivante, un monument de notre histoire contemporaine

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    Le Mali, situé au cœur de l’Afrique occidentale, est un pays de vieilles civilisations. Il a été le berceau des empires médiévaux du Soudan occidental, des royaumes Bambara de Ségou et du Kaarta, de l’empire Peulh du Macina et du Tekrour. C’est est un pays culturellement riche et son peuple est fortement rattaché à ses valeurs.

    Pour toute innovation, le peuple malien s’interroge sur ses valeurs avant de faire le bond nécessaire. Peuple travailleur et fier de son passé riche et glorieux, le Mali bien que résolument engagé dans la bataille du développement et ouvert à l’apport enrichissant de l’extérieur reste un pays attaché à ses valeurs traditionnelles.

    Depuis la rencontre du Kurukanfuga en 1236, en passant par la naissance du RDA (Rassemblement démocratique africain) en 1946 à Bamako, pour aboutir à la Fédération du Mali (Mali- Sénégal) en 1959  qui fut  une tentative de reconstitution des empires médiévaux à travers la Fédération du Mali qui se solda par un échec.

    Le 22 septembre 1960, le Soudan va seul à l’indépendance, sous le nom de Mali. Depuis, le peuple malien cherche une voie originale de développement qui tienne compte de sa spécificité. Et depuis, le Mali n’a cessé d’être le rendez-vous des grands rassemblements nationalistes.

    Notre pays est à la recherche d’une nouvelle ère c’est pour cette raison que nous avions fait référence à l’historien chercheur, Youssouf Tata Cissé, auteur de «La Charte du Mandé et Autres traditions du Mali».

    Il est pour les Maliens ce que fut Ibrahim Baba Kaké pour les Guinéens. Mais nul n’est prophète en son pays. Sexagénaire, Youssouf Tata Cissé est  écrivain, chercheur au CNRS à Paris.

    Dans son livre intitulé : La Charte du Mandé et Autres traditions du Mali, il  traduit un récit qui lui a été  transmis en 1965 par Fadjimba Kanté. L’œuvre majeure de la confrérie des chasseurs est «l’abolition de l’esclavage

    D’après Fadjimba Kanté, patriarche des forgerons de Téguè- koro et chef de la «confrérie des chasseurs» du cercle de Kangaba, le jour de l’intronisation de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali dans la capitale Dakadjalan (première capitale) est proclamé le «serment des chasseurs».

    L’esclavage, la capture et la vente de l’homme par l’homme était devenu un fait banal d’où la volonté des chasseurs d’abolir la capture et la déportation des hommes. Soundiata Keita et ses hommes menèrent une lutte sans merci contre les esclavagistes soninkés, maures et touaregs.

     Après avoir pris connaissance de la Charte du Mandé, nous avons  interrogé notre bibliothèque sur la naissance des patronymes. Il a remis à notre équipe une documentation dont nous livrons une partie. Le premier nom de famille serait Wagué, un mot arabe qui signifie humilité. Revenu des guerres de conquête, Soundiata rassemble ses alliés à Kurukanfuga, près de Kangaba. Il fixe les droits des tribus et crée des castes de métier ; la population est repartie en 30 (trente) clans : 16 clans d’hommes libres, 4 clans de griots, 5 clans maraboutiques et 5 clans d’artisans. La population se divise en deux groupes : les hommes libres d’une part, les artisans et esclaves de l’autre.

     

    Les Wagué

    1- Soukouna (Tirinkiye)+ Diabira

    2- Baradji (Saghégha ou Touroumané)

    3- Cissé (Makhan Diabé + Tambodyan + Madibani+ Filékolané + Makambadyan + Karessi

    4- Dianè (Sémega)

    5- Kouma (To)

     6- Bérété (Makhan)

    7- Touré (Madjou) 5 familles

    8- Goumané (Satérémé)

    9- Diambéré Sokona Diagouraga + Talla (Toucouleurs) + Kébé

    10- Wakané Sako (5 famille) y compris Sakho Bangara

    11- Makan Doumbé Sylla (4 familles y compris S. Makhannera)

    12- Diouwara Samassa

    13- Gori

    14- Yattabaré- Balayera : les Kaké seraient Yattabaré.


    D’autres Kaké se disant proches des Mabé tisserands.

    15- Mara- Magassouba

    16- Saganogo + Doukara

    17- Kaloga

    18- Samabaly

    19- Tandia + Gandéga

    20- Soumounou

    21- Dyangana  et les Diagana et Tirera, Théra, Tiéro

    22- Tigana (Yattabaré)

    23- Maréga- Bidanessi(Diagana)

    24-Woulalé

     25- Débité ou Timité ou Mangaissa (sont venus avec  Siyan  devenus plus tard griot) de même que les Dyité ou Djitey


    Les Koussa
    (nobles)

    1- Tounkara a) Tounkara Dyobaghé b) Tounkara Magannaba

    2- Samoura + Kassambar

    3- Fofana Kanidyon (ont quitté Kakolo pour Koussa

     4- Batyli a) BathilySimpara b) Bathily c) Goundiam

    5- Doucouré 6- Soumaré

    7- Diaby (a bitora faga, nka a t’a boso)a) Diabi b) Diaby- Gassama

    8- Sagonné

    9- Simaga

    10- Saressi

    11- Salou (ou Mogossiré)

    12- Nomogo

    13- Tiréra (furent ajoutés aux Koussa).

    14- Dyikinè

    15- Diarisso (Koussa pur)

    16- Tandjigora (ont été ajoutés aux Koussa)

    17- Hissirou (Proches des Salou Mogossiré ont été ajoutés aux Koussa).

    18- Tambadou

    19- Konandji

    20- Ballo

    21- Daramé (ont été ajoutés aux Koussa) ou Darambé

    a) Daramé Hadiga

    b) Daramé – Sama (marabout)

    c) Daramé- Kandyi + Daramé Korima

    22- Kalé (des  Kalé sont issus des Ballo)

    23- Fadiga (ontété ajoutés aux Koussa)

    24- Bamba-Nana

    1) Kanté

    2) Bamba

    25- Mariko (sont récents !)

    26- Kanè (noble, forgeron, griot)

    27- Dyimbiga (noble ?)

     A suivre…


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