Week-end sanglant au nord : La capitale des Askia sous tension

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Tout a commencé le samedi 25 mars vers 5 heures du matin. Sur l’axe Gao – Gossi, trois cars de transport tombent dans une embuscade tendue par seulement 2 hommes armés à motos. Les passagers sont dépouillés de tous leurs biens. Une équipe de déminage, dépêchée sur les lieux, fait des tonneaux en cours de route. Bilan : 2 blessés graves dont l’un succomba quelques heures après. Dans la foulée, un check – point de l’Armée est attaqué à Almoustrat. Il y a eu 3 morts et de nombreux blessés, un véhicule emporté par les assaillants. Ces deux derniers provenaient de la ville de Gao. Colère des militaires qui se sentirent trahis au point qu’ils retardèrent la levée des corps des victimes pendant un bon moment.

Apparemment, les pouvoirs publics ne semblent pas mesurer la gravité de la situation nationale. A divers niveaux, les uns et les autres se comportent en effet comme si leur pays, le Mali, vivait dans la normalité. Et pourtant il y a péril en la demeure !

Samedi dernier, aux environs de 5 heures du matin, ce sont trois cars de transport qui sont braqués sur l’axe Gao – Gossi. Le convoi est tombé en fait dans une embuscade tendue par seulement deux (2) hommes armés à motos.

Seulement, répétons – le, car chaque car pourrait transporter des dizaines de passagers.

Tous les passagers sont en tout cas dépossédés de leurs biens. N’y avait- il pas anguille sous roche ? Comment comprendre que l’on fasse sortir trois cars d’une ville, en cette période d’insécurité, aux environs de 5 heures du matin ? N’y a t – il pas eu négligence quelque part ? Pourquoi il n’y avait pas d’escorte militaire ? Autant de questions qui méritent réponses car dans un Etat sérieux, des têtes devraient tomber. Une équipe de déminage des forces armées est aussitôt dépêchée sur place. Mais, en cours de route, le véhicule fit des tonneaux. En la circonstance, les passagers sont projetés. Il y a eu deux (2) blessés graves. L’un, le chauffeur, succomba par la suite. Des soldats nous ont confié que ce n’était pas du tout facile de se tenir ou s’asseoir dans les véhicules en leur disposition. Toute chose qui interpelle une fois de plus les pouvoirs publics.

Pendant que la mort du chauffeur circulait dans les garnisons militaires, l’on apprit que le check point d’Almoustrat  dans la région de Gao, a été attaqué à son tour. Un véhicule fut emporté par les assaillants. Le bilant est lourd : trois (3) morts et plusieurs blessés. Selon les premiers indices, les assaillants provenaient de la ville de Gao même. Dès lors, les braves défenseurs de la patrie se sont sentis trahis par ceux et celles qu’ils sont censés protéger. Durant des heures, une vive tension régna. Les militaires ne voulaient rien entendre. Ils étaient très en colère. Même pour la levée de corps des victimes, il aura fallu des heures de palabres. Finalement, vers le petit soir, les corps eurent droit à l’honneur dû à leurs rangs.

Pendant ce temps, à Bamako, les pouvoirs s’entêtent dans l’organisation de leur conférence dite d’entente nationale. Malgré les réserves de certaines parties concernées, pas des moindres, ils persistent et signent. Les bandits armés des deux bords, pro et anti – Gouvernement, ont clairement affirmé qu’ils n’y participeraient point. Comme d’habitude, l’on tentera de corrompre quelques individus, au nom de tel ou tel, pour prendre place. Ne peut – on pas penser à tous ces morts des bandits armés.

Aux dernières nouvelles, l’on apprend que le Gouvernement faisait tout pour amener les bandits de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) à la table de conférence. Ne serait-ce que pour assister à la cérémonie d’ouverture des travaux. Promesse aurait été fait d’accepter tous les désidérata des rebelles de Kidal. Mais, loin d’être dupes, ces derniers réclameraient un communiqué officiel.

B. Koné

 

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