Qui protège les voleurs de bétail au Mali ? Pourquoi, pris souvent en flagrant délit de vols, des voleurs notoirement connus de tous au Mali, sont libérés souvent sans procès, quand ils ne bénéficient pas de libertés provisoires qui s’éternisent ? Dans l’impossibilité d’avoir des réponses concrètes à toutes ses questions, la Fédération nationale groupement interprofessionnels de la filière bétail viande au Mali (FEBEVIM) et l’Association des organisations professionnelle paysannes (AOPP), se sont données les mains pour organiser une conférence de presse le 19 novembre 2012, pour informer l’opinion publique sur les vols de bétails et le traitement « révoltant et inadmissible » qui est réservé par certains juges de la République aux cas de vols avérés.
«Si des dispositions rapiSdes ne sont pas prises au Mali, les vols d’animaux sont en passe de devenir la contrainte majeur au développement de l’élevage ». C’est par cette phrase qui ne prête à aucune confusion que René Alphonse, Président de la FEBEVIM, a introduit la conférence de presse. Selon lui, le phénomène de vols de bétail est devenu tellement récurrent que beaucoup d’éleveurs y ont renoncé. Mais, ce qui sidère les responsables de la FEBEVI, c’est l’impunité incroyable dont bénéficient les voleurs. Et, la conférence de presse a été essentiellement consacrée à l’exposé de cas concrets de vols de bétail par les victimes venues de toutes les régions du Mali sauf Kidal. Si le fléau a gagné tout le pays, force est de reconnaitre qu’il se pose à Bamako et environs avec beaucoup plus d’acuité. Des différents témoignages de victimes, il ressort que les voleurs ou leurs commanditaires sont connus depuis de longues dates. Ils ont même cité des noms d’individus qui ont été pris en flagrant délit de vols d’animaux, mais qui ont échappé à plusieurs reprises aux mails des filets de la justice. Fort de ce constat, les responsables de la FEBEVIM se posent aujourd’hui une question sans réponse : Comment comprendre que les malfrats narguent superbement leurs victimes, voire les représentants de l’Etat ? Cependant, René Alphonse est convaincu qu’ « ils n’ont plus affaires à des voleurs, mais à de véritables criminels qui menacent aujourd’hui le développement de l’élevage, avec des complicités insoupçonnées dans l’appareil judiciaire ». Les responsables de la FEBEVIM ont indiqué qu’ils ne sont pas dans une démarche de jeter l’opprobre sur la justice malienne. Cependant, ils n’arrivent pas à comprendre comment dans bien de cas au Mali, les voleurs arrêtés sont libérés au niveau de la justice. « Si l’Etat Malien veut que l’élevage se développe dans ce pays pour contribuer au développement du pays, il devra prendre des dispositions urgentes pour mettre au frais les voleurs et leurs commanditaires que tous les services de gendarmerie connaissent et qui ne sont pas moins connus dans les cours et tribunaux », a-t-il déclaré. Avant de conclure que ce sont les mêmes, ils sont connus de tous, mais impunis.
Assane Koné