La Cour d’assises de Bamako a relaxé Mamadou Cissé dit Soldat “Flo”, inculpé pour des faits d’association de malfaiteurs, vol qualifié et détention illégale d’armes.
Mamadou Cissé alias “Soldat Flo” s’est présenté lundi 19 février 2024 à la barre de la Cour d’assises de Bamako pour répondre de quatre chefs d’accusations le concernant ; à savoir : “association de malfaiteurs, vol qualifié et détention illégale d’arme”.
A la barre, les yeux rougis par ses larmes, Mamadou Cissé a nié tous les chefs d’accusation arguant que c’était un coup monté de toutes pièces à son encontre.
Le ministère public, représenté par le magistrat Seydou Cissé, a affirmé qu’il ne se sent pas du tout à l’aise dans ce dossier du fait que les faits qu’on reproche à l’accusé ne sont pas concluants pour prouver sa culpabilité. En conséquence, il a demandé à la Cour de déclarer non coupable Mamadou Cissé alias “Soldat Flo” et de procéder à son acquittement.
L’avocat de l’accusé a abondé dans le même sens que le ministère public. Il a fait entendre à la Cour que souvent, la police, pour obtenir des résultats auprès de la hiérarchie, arrête des personnes innocentes et dresse de faux procès-verbaux.
“Si on analyse les dossiers de personnes jugées par cette Cour, nous aurons beaucoup de cas similaires. Les faits qu’on reproche à mon client sont montés de toutes pièces par la police qui a opéré une descente dans ce débit de boissons, suite à une information anonyme. On parle d’association de malfaiteurs quand ce sont deux personnes. Mais Mamadou Cissé a été arrêté seul dans ce débit de boissons”, a-t-il souligné.
Le président de la Cour, le magistrat Sidiki Sidi Sanogo, a finalement déclaré non coupable l’accusé en l’acquittant des charges qui pesaient à son encontre.
Rappels des faits. Au soir du 31 mars 2020, une information anonyme faisait état de la présence d’une bande de malfrats dans un débit de boissons au marché de Niamakoro dont Mamadou Cissé alias “Soldat Flo”, en possession d’une motocyclette soustraite à l’issue d’une attaque à mains armées à Yorodiambougou.
Alertés par cette information anonyme, des agents de la police ont fait irruption au sein de ce débit de boissons pour interpeller M. Cissé. Interrogé par les enquêteurs, il a fini par passer aux aveux complets, avant de dénoncer Sékouba Doumbia, comme étant son receleur lequel devait également être mis hors d’état de nuire.
Devant le magistrat instructeur lors de son interrogation sur le fond du dossier, Mamadou Cissé et Sékouba Doumbia se sont rebiffés. Mamadou Cissé a soutenu que lors de son interpellation, il ne détenait pas d’arme et ne s’était associé avec personne dans le but de préparer ou commettre un attentat contre de paisibles citoyens.
Sékouba Doumbia, quant à lui, pensait que son vendeur était un militaire de profession, donc une personne digne de confiance sinon qu’il ne se serait pas aventuré.
Ousmane Mahamane