Violation des droits des détenus : Le mensonge du gouvernement

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Dans un communiqué publié jeudi dernier, le gouvernement soutient que ”les personnes détenues” pour les événements du 30 avril dernier ”jouissent de tous les droits” qui leur sont reconnus par la loi. Une allégation démentie par les faits dénoncés par l’organisation de défense des droits de l’homme qui ont dénoncé la semaine dernière “des conditions d’enfermement intolérables”.

 

Cheick Modibo Diarra, Premier ministre malien. REUTERS/

Face aux accusations de mauvais traitements des officiers, sous-officiers et hommes de rang  arrêtés à la suite des affrontements dans la nuit du 30 avril au 1er mai dernier entre les bérets rouges et les militaires pro-putsch du 22 mars, le gouvernement de transition tente de se dédouaner.

Dans un communiqué en date du 14 juin dernier, le ministère de la Communication, de la Poste et des Nouvelles technologies, porte-parole du gouvernement, soutient que “les familles et les avocats des intéressés peuvent les rencontrer sans entrave. Toute personne interpellée bénéficiera de tous les droits reconnus au Mali”.

Aussi, prévient le porte-parole du gouvernement, “de même, personne quel que soit son titre ou sa fonction ne saurait être au-dessus de la loi. Les personnes détenues bénéficient de la présomption d’innocence telle que prévue par la loi et les conventions internationales dûment ratifiées par notre pays”.

Cette déclaration ne résiste pas à la réalité. Selon les avocats des personnes détenues, parfois dans le plus grand secret, leurs clients sont “dans des conditions d’enfermement intolérables” et ont été soumis très régulièrement à des traitements inhumains. C’est pourquoi, la semaine dernière, ils ont interpellé dans une correspondance le ministre de la Justice “en ne mettant pas fin à la torture, l’Etat se rend complice du délit ou du crime”. Joint par RFI, le Comité international de la Croix-Rouge chargé des conditions de détention des détenus s’est dit préoccupé par cette affaire.

Le ministre de la Justice Malick Coulibaly a pris un certain nombre de mesures pour mettre fin aux exactions. De là à dire que les personnes détenues jouissent de tous leurs droits, c’est un exercice de correction de son image à laquelle s’adonne pitoyablement le gouvernement.

En attendant que les mesures annoncées soient suivies d’effet pour le bonheur des pauvres détenus, il faut rappeler que le procureur du Tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako, Sombé Théra, avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des officiers (général, officiers supérieurs et subalternes, hommes de rang).

Cette information judiciaire est “ouverte conformément aux dispositions du code de procédure pénale et du code pénal, pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat par l’emploi illégal de la force armée, association de malfaiteurs, assassinats, coups et blessures volontaires, vols et détentions illégales d’armes de guerre et complicité, avait alors laissé entendre M. Théra qui a même donné la liste des personnes incriminées.

Il s’agit du général de brigade Hamidou Sissoko dit Man (ancien chef d’état-major général particulier d’ATT), du colonel Abdoulaye Cissé, du commandant Abba Abdel Kader Coulibaly, du commandant d’aviation Mamadou Lamine Konaré (fils de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré de 1992 à 2002), du lieutenant Aly Traoré, du lieutenant Mohamed Ismaël Kanouté, du lieutenant Abdoul Wahab Coulibaly, du commissaire Adama Siriman Coulibaly dit Chine, du commissaire Ismaïla Traoré et du colonel Abidina Guindo (ancien commandant du 33e Régiment des commandos parachutistes ou bérets rouges et ancien aide de camp d’ATT) et autres.

Abdoulaye Diakité

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4 COMMENTAIRES

  1. !!!!!!!!!Attention!!!!!!!!!!!

    Population de Bamako et environ: agissez pendant q’il est encore temps. Disons ensemlbe PLUS JAMAIS D’ARRESTATIONS EXTRA JUDICIAIRE

    Trop c’est trop. Chers confrères, le personnel du Commissariat à la Sécurité Alimentaire vient de vivre l’incroyable.
    Des énergumènes en uniforme policier et militaire, payés et engraissés aux frais du contribuable malien, se présentant comme des envoyés du si tristement célèbre Comité National de Redressement de la Démocratie ont molesté et embarqué le garde du corps du Commissaire à la Sécurité Alimentaire après avoir tiré des coups de feu. L’enlèvement a eu lieu ce matin au siège du CSA sous les yeux ahuris du personnel et des badauds.
    Quelle est la faute du sergent Makamba sissoko ?
    Seuls les fameux ‘’redresseurs de la démocratie’’ pourront répondre. A notre connaissance, Makamba Sissoko, élément du prestigieux 33ème régiment des commandos parachutistes, appelés bérets rouges est le frère cadet du Général Hamidou Sissoko dit Man, lui aussi victime de l’arbitraire du ridicule CNDRE qui n’a eu d’autre mérite que d’offrir sur un plateau d’argent, les trois régions du nord du pays à ses ennemis.
    Sûr de son FORFAIT qu’il essayait de faire passer pour un sauvetage du Mali de sa noyade programmée, pensant ainsi berner le peuple dans sa totalité, le fameux CNDRE n’a trouvé d’autre occupation à ce jour que celle de traquer et d’humilier des fils de ce pays qui parfois sont plus méritants que ceux veulent usurper aujourd’hui le pouvoir et asservir les maliens : triste exploit.
    A quand la fin de cette anarchie ?
    L’adage dit : quand la case de ton voisin brûle, il faut l’aider à l’éteindre. Au rythme des arrestations et kidnapping auxquels nous assistons aujourd’hui, surviendra indubitablement le tour de chacun, si rien n’est fait. Si cette mainmise sur NOTRE ARMEE et cet exercice de fait du pouvoir du monstre CNDRE n’est pas freiné, personne n’est à l’abri de la vendetta et de l’aigreur manifeste de la junte.
    Jusqu’à preuve du contraire, le Mali appartient à chacun de ses fils. Aucun, pour une raison que ce soit, n’a le droit d’oppresser, à fortiori, torturer ou assassiner d’autres maliens impunément. Le peuple magnanime du Mali a déjà été plus clément que la clémence elle même envers le CNDRE en acceptant d’accorder l’amnistie à ces putschistes du dimanche pour leur crime imprescriptible. En réponse, eux continuent de semer la division et la terreur au sein de l’armée et du peuple malien.
    Cependant, une chose est claire et immuable : la vérité rattrape toujours le mensonge et la roue de l’histoire tourne, nul ne peut l’arrêter ou la torpiller. Le peuple veille et n’oublie jamais

  2. Oui la roue de l histoire tourne donc Sarkozy avait raison les pouvoirs se succedent comme les saison apres la dictature la democratie puis la dictature etc…..

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