Vent du changement à la magistrature: Changer les hommes ne change pas le système!

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    Malick Coulibaly, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux

    Le récent conseil supérieur de la magistrature, tenu le jeudi 13 septembre 2012, a permis de consacrer l’affectation et la nomination de plusieurs magistrats de haut niveau. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Coulibaly avait promis à qui veut l’entendre qu’il va insuffler du sang neuf à la magistrature, qui n’a pas… bonne presse.

    Or, ce corps, qui a été qualifié par Me Fanta Sylla, alors ancien ministre de la Justice, d'”indépendant de tout sauf de l’argent sale” est si corrompu qu’on se demande comment le jeune ancien juge d’instruction de Kati va s’y prendre pour venir à bout des taupes en toge ! Le bouillant juge d’instruction de Kati avait, on se rappelle, protesté vigoureusement contre “l’instrumentalisation de la justice et l’ingérence inexplicable du parquet général dans un dossier” relatif à une affaire de bétail en octobre 2008. Arrivé au ministère de la Justice avec le vent du changement du 22 mars, Malick Coulibaly avait en face de lui des magistrats dont certains ont été ses enseignants quand il était étudiant. La tâche ne lui est donc pas facile de donner un coup de pied dans la fourmilière… Il a pu quand même prendre son courage à deux mains, dans un pays où on n’hésite pas à anéantir tout acteur déterminé à changer les choses, en secouant le cocotier…

    En effet,  le décideur qui se bat pour polir l’image de tout un corps professionnel fait souvent face à une terrible adversité. Le Vérificateur général Sidi Sosso Diarra peut en témoigner… On imagine donc que le ministre Coulibaly doit avoir déjà bien des peaux de banane sur son parcours. Courage!

    Mais, il faut savoir que la seule volonté de procéder à des mutations, à des nominations, à des changements notables ne suffira pas. Le juge étant un être humain, la tentation face à la corruption est une lutte de tous les jours. Quand on sait qu’un délinquant à col blanc venu de la Côte d’Ivoire a clamé haut et fort la semaine dernière dans les couloirs d’un tribunal de Bamako  la phrase suivante : “quel juge peut refuser quelques dix millions du pactole des 300 millions que l’affaire… ” louche lui aura rapportée? En clair, les décisions de mutation à l’encontre de certains juges souvent au centre d’affaires…huilées ne suffiront pas pour redorer l’image de la magistrature. Que vivent des sanctions disciplinaires à l’encontre de magistrats indélicats et corrompus! Il faut aussi penser à d’autres méthodes susceptibles de faire du magistrat un homme qui craint Dieu. Il faut mener une rigoureuse enquête de moralité dès avant  le concours de recrutement des auditeurs de justice.

    Bruno D SEGBEDJI

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    5 COMMENTAIRES

    1. Bon Courage M le Ministre
      avec tous nos encouragements civiques. Tu es sur la bonne voie.

    2. Vous avez raison M. le journaliste, mais nous devons comprendre que la partie difficile est déjà faite: Enlever d’abord ceux qui prônent la corruption et l’injustice. Et avec le nouveau Procureur Général de la coup d’appel, les juges corrompus ont intérêt à se tenir droit. Des exemples de punitions vont être l’oeuvre. Il faut que ces juges aient peur d’être corrompus et cela va se faire par des exemples de punition.

      • Bien Mr Coulibaly ne travaille jamais avec ceux qui peuvent ternir l’image de la justice. Cherche les durs et les droits hommes.
        C’est la justice qui nous a conduit sur ce terrain et notre avenir en dépendra .La société repose sur ton épaule.

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