Transition et sortie de la crise sécuritaire et institutionnelle : IBK pressenti au poste de vice-président du HCE, Tiébilé Dramé lorgne la présidence de la CNN

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De sources crédibles, les réflexions sont très avancées à la présidence de la République pour trouver des noms de personnalités pouvant épauler le président intérimaire dans ses missions de conduire le pays à bon port à travers une transition qui s’annonce plus longue que prévue. C’est ainsi que, dans l’hypothèse vraisemblable d’une transition longue, le président de la République par intérim aurait jeté son dévolu sur son ” frère et ami ” Ibrahim Boubacar Kéita du RPM pour être un des vice-présidents du Haut Conseil d’Etat (HCE), un officier supérieur des forces armées pour l’autre poste de vice-président on parle du capitaine Sanogo ou du chef d’Etat-major de l’armée, le colonel-major Ibrahim Dahirou Dembélé. Pendant ce temps, il semble que Tiébilé Dramé du PARENA lorgnerait la tête de la Commission nationale aux négociations (CNN).

Ibrahim Boubacar Keita

Après notre récent article intitulé “les propositions du président intérimaire rangées aux oubliettes ?”, les choses semblent bouger à la présidence de la République quant à la suite à donner à la transition.

     Les organes prévus pour redynamiser cette période transitoire afin de résolument faire face aux défis auxquels le pays fait face devraient voir le jour dans les prochaines semaines. Les différents acteurs pensent à se retrouver  dans un débat autour des ces organes à créer.

En effet, le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré avait, dans son message à la nation du 29 juillet 2012, à son retour de Paris où il avait reçu des soins et passé sa convalescence-après son agression, le 21 mai à Koulouba- annoncé une série de mesures visant à réformer la suite de la transition. Parmi les propositions faites, Pr Dioncounda Traoré projette créer un Haut Conseil d’Etat (HCE), un Conseil national de la transition (CNT) et une Commission nationale aux négociations (CNN).

 Dioncounda propose

Dans le but de compléter l’architecture institutionnelle, de mieux l’adapter aux réalités sociopolitiques, aux missions de la transition, dans l’esprit de l’article 6 de l’accord-cadre, je propose un Haut Conseil d’Etat (HCE) constitué du président de la République et de deux vice-présidents chargés d’assister le président dans l’accomplissement des missions de la Transition. L’un des vice-présidents représentera les forces de défense et de sécurité et, à ce titre, il présidera notamment le Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité et s’occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord du Mali. L’autre vice-président représentera les autres composantes des forces vives de la Nation… “. avait déclaré Dioncounda Traoré affichant sa volonté de structurer la transition à travers un Haut conseil d’Etat, un conseil national de transition et une commission aux négociations. Il nous revient que des concertations officieuses ont lieu actuellement afin de se faire une idée de ceux qui pourraient éventuellement jouer les premiers rôles à la tête de ces organes.

 IBK au HCE?

C’est ainsi qu’il nous est revenu que par trois fois déjà, le chef de l’Etat aurait eu des échanges informels et confidentiels avec le leader du RPM auquel il est très attaché depuis très longtemps. Faut-il rappeler que depuis son lit d’hôpital et de convalescence à Paris, Dioncounda Traoré conversait régulièrement au téléphone avec son “jeune frère “IBK?

Certaines sources affirment que le leader du RPM a été pour beaucoup dans les réconforts apportés à celui qui a été mortellement agressé le 21 mai 2012 au palais de Koulouba pour le convaincre de revenir reprendre les rênes des affaires de l’Etat en main. Il est d’ailleurs rapporté que Dioncounda Traoré a été pour beaucoup dans le choix d’IBK  au poste de Premier ministre en 1994, quand ce dernier, alors ministre des Affaires étrangères, avait demandé que le choix du  président Alpha Oumar Konaré soit porté sur Dioncounda ou sur feu Boubacar Sada Sy.

En clair, confie un haut cadre politique malien, Dioncounda ne va pas vouloir diriger la transition sans se faire appuyer par l’ancien Premier ministre (détenteur du record de longévité de 6 ans à la primature). En plus, le chef de l’Etat est conscient de l’aura dont dispose IBK au sein des forces de défense et de sécurité…

Il faut signaler que les échanges entre Dioncounda et IBK ont permis au premier, selon nos sources, d’attirer  l’attention du second sur sa capacité à assumer les charges de vice-président du Haut Conseil d’Etat. Toute chose à laquelle le leader du parti du tisserand aurait affirmé que “si c’est pour le Mali, aucun sacrifice ne sera de trop” avant de promettre d’y réfléchir.

De notre point de vue, IBK ne sera pas partant pour assumer cette charge si les concertations à venir  décidaient qu’en plus du président de la transition, du Premier ministre et des ministres, les vice-présidents ne seront pas éligibles aux prochaines élections. car avec un Dioncounda écarté de la course, IBK a des chances réelles d’arriver à la présidence.

Joint par nos soins, le Secrétaire à l’organisation du bureau politique national du RPM, l’ancien député Mamadou Diarrassouba a expliqué que le débat d’un IBK assumant les fonctions de vice-président du HCE n’est pas encore posé au niveau du parti. “Nous ne sommes pas encore informés de cette éventualité “, a-t-il indiqué avant d’assurer que le président du RPM est prêt à apporter sa contribution à quelque niveau que ce soit pour sortir le Mali de cette crise. Mais, a-t-il laissé entendre, le RPM est pour une transition courte. «Et peut-être, des vice-présidents d’un HCE sans grands pouvoirs; c’est la concertation nationale qui va clarifier tout cela», a-t-il précisé.

A entendre M Diarrassouba, on peut comprendre que le RPM et toute l’alliance IBK-Mali 2012 n’accepteront pas l’offre de vice-présidence du HCE à leur mentor s’il  ne doit pas être éligible à la prochaine élection présidentielle. Or, c’est justement à cette exigence que tiennent les responsables de la Convergence pour le Mali (CSM), proche de Me Mountaga Tall, un autre prétendant à la magistrature suprême du pays. Pour ceux-ci, il n’est pas question d’assumer une responsabilité durant la transition et vouloir se faire élire juste à la fin de cette période. D’où les appréhensions et les réflexions qui se poursuivent tant à la présidence qu’au sein de plusieurs états-majors politiques.

Tiébilé à la CNN

Tiébilé Dramé

En outre, le chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo était pressenti pour occuper l’autre vice-présidence du HCE, celui qui “présidera notamment le Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité et s’occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord du Mali”. Mais, avec les récentes  déclarations des Nations Unies exprimant leur volonté de ne voir le chef des ex-putschistes assumer des responsabilités durant la transition, il semble que Dioncounda pourrait tourner son regard sur le chef d’Etat-major des forces armées maliennes, le Colonel-major Ibrahim Dahirou Dembélé ou sur autre haut gradé des officiers supérieurs proche du capitaine.

Par ailleurs, ayant déblayé le terrain sur le dossier du nord, les premiers responsables de la Coalition pour le Mali seraient en véritable opération de charme pour jouer un rôle non négligeable dans la future Commission nationale aux négociations (CNN).

Selon nos investigations, le 1er vice-président de cette organisation, Tiébilé Dramé du PARENA, qui s’était beaucoup rapproché de Dioncounda Traoré-depuis le projet avorté de fusion du PARENA et de l’Adéma- lorgne la présidence de la CNN. Faut-il rappeler que le PARENA et son leader ont beaucoup travaillé dans ce dossier du nord du Mali à travers plusieurs colloques et rencontres de grande portée. Le président du PARENA a d’ailleurs récemment, pratiquement à la veille de la mise en place du premier gouvernement de Cheick Modibo Diarra, tenté un début de médiation avec des cadres du MNLA à Nouakchott en Mauritanie.

Ajoutons que les réflexions se poursuivent aussi par rapport au Conseil national de la transition dont la présidence pourrait échoir à une personnalité de la société civile. D’aucuns n’hésitent pas à invoquer des noms comme ceux de Mahmoud Dicko du Haut Conseil islamique qui pourrait être secondé par l’archevêque de Bamako. Certaines sources parlent d’un acteur politique à la retraite comme Moussa Balla Coulibaly pour piloter cet organe. L’essentiel est de faire vite pour que le Mali retrouve la normalité.

Bruno D SEGBEDJI

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3 COMMENTAIRES

  1. Pas question qu’IBK face partie des vice-présidents du HCE.Il nous faut des hommes qui ne soient d’aucun regroupement politique du genre Dicko,Madani cherif haidara,ag hamani ou le cherif de nioro.
    Pas question qu’un Tiebilé proche de Alpha o. konaré et Président d’un parti soit Président DE la CNN. Il nous faut quelqu’un qui connaisse le mali profond et qui soit influent au niveau des protagonistes.
    Attention aux opportunistes. Dr Mariko est plus crédible qu’un Tiebilé

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