La France va débloquer 300 millions d’euros pour le Mali
La France devrait proposer au Mali une nouvelle aide de l’ordre de 300 millions d’euros à l’occasion de la venue à Paris, cette semaine, du président Ibrahim Boubacar Kéita, dit Reuters citant une source diplomatique française. Lors de la conférence des donateurs pour le Mali de mai 2013 à Bruxelles, la France avait promis 280 millions d’euros de prêts et dons. Plus de 300 millions d’euros ont finalement été versés entre mai 2013 à mai 2015, précise-t-on à Paris. Cette semaine, “la France devrait annoncer environ 300 millions supplémentaires, jusqu’en 2017, dont une partie substantielle pour le Nord”, souligne-t-on de même source. Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, accompagné de plusieurs ministres, a participé jeudi à une conférence consacrée à l’aide à son pays en guerre contre le terrorisme islamiste, sur l’initiative de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OCDE).
Un ancien commandant de l’armée, membre d’Ansar Dine, abattu
La lutte contre les jihadistes continue dans le nord du Mali. Un ancien commandant de l’armée malienne, qui a regagné en 2012 les rangs du groupe islamiste Ansar Dine, a été tué la semaine dernière lors d’une opération militaire française dans le nord du Mali. Un nouveau coup dur pour les jihadistes. Esse Ag Warakoule était membre du groupe armé Ansar Dine du chef islamiste Iyad Ag Ghali. Certains affirment qu’il était un moment en retrait des opérations militaires contre les forces internationales, mais d’autres sources sont formelles : il avait plutôt un côté caméléon, berger le jour, jihadiste la nuit. Ancien commandant de l’armée régulière malienne, il a déserté lors de la crise du nord en 2012. Il devient l’un des lieutenants de Iyad Ag Ghali. Comme lui, il est touareg, originaire de la région de Kidal.
Quel accord entre Ifoghas et Imghad ?
Les Ifoghas et les Imghad ont signé de leur côté un document à Edjerer, tout près d’Anefis, le 9 octobre, dans lequel ils manifestent leur désir de paix entre leurs communautés qui se livrent depuis de nombreuses années une lutte politique de leadership dans la région de Kidal. Le conflit, qui dure depuis près de 10 ans, a beaucoup contribué à l’éclatement de la rébellion en 2012. Les deux tribus prônent désormais le pardon, et «s’engagent à gérer de façon consensuelle leurs problèmes communs sur tous les plans : gestion de l’espace pastoral, des aires de transhumance, des terres salées et de l’eau, etc.», assure le document appelé Pacte d’honneur et Contrat social.
Les conflits entre Ifoghas et Imghad seront réglés selon «leurs us et coutumes»
Désormais, Ifoghas et Imghad s’engagent à partager de façon équitable le pouvoir et œuvrer à «la gestion concertée et inclusive des affaires politiques». Les conflits entre les deux clans seront réglés selon «leurs us et coutumes». Les garants de cet accord sont d’un côté le chef exécutif de la tribu Ifoghas, Alghabass Ag Intalla, et, de l’autre, le général El Hadj Ag Gamou pour la tribu Imghad.
Les Imghad et les Dawsahak sur la voie du dialogue ?
Il y a une semaine encore, des membres de ces deux communautés se livraient des combats et se pillaient mutuellement leurs campements. Au moins une personne a trouvé la mort dans ces affrontements dans la région de Gao. Mais à Anefis, le cercle vicieux de la vengeance a également été brisé par la signature d’un pacte d’honneur et de contrat social. Selon un communiqué conjoint signé par Ag Gamou (Imghad) et Moussa Ag Acharatoumane (Dawsahak), le 10 octobre dernier, les deux communautés déposent les armes et «s’engagent à organiser une rencontre dans de brefs délais à Inwelan, dans la zone de Talataye, pour réconcilier toutes les communautés de la zone».
Quelles autres tribus dans les négociations de paix ?
À Anefis, les tribus arabes Machzouf et Limhar ont elles aussi signé un accord de paix. Tout comme les Touaregs Idnan et les Limhar, qui se sont réconciliés après plus de deux ans de brouille. En février 2013, des rebelles de la première tribu avaient saccagé et pillé les commerces de membres de la seconde dans la petite localité d’Inkhalil, à la frontière entre le Mali et l’Algérie. De leur côté, les Idnan accusent les Limhar d’avoir procédé à des exécutions sommaires en représailles à ce qui s’était passé à Inkhalil. Selon le communiqué final des rencontres, le règlement de ce conflit particulier «a été transféré pour règlement global et définitif au niveau de la CMA et de la Plateforme dans un délai de 45 jours à compter de la date de signature du présent document» [le 16 octobre, NDLR].
Une ONG pèse les bébés dans les quartiers
Coup de projecteur sur l’activité de l’ONG Djantoli. En bambara, cela signifie «veiller à, prendre soin». Cette ONG de santé est présente au Burkina Faso et au Mali, où elle mène des actions de prévention pour la santé des enfants, grâce à des techniques simples à mettre en œuvre, mais très innovantes.
Carton rouge aux manipulateurs
Sans risque de se tromper, on peut dire que notre pays est résolument engagé pour une sortie de crise. Ce constat est palpable à plusieurs égards, notamment la réouverture des écoles à Kidal après 3 ans. Mais dans la recherche de paix durable, il y a encore des manipulateurs, des ennemis de la paix qui veulent à tout prix maintenir notre pays dans le gouffre. Et les manifestations des jeunes et des femmes manipulés contre l’arrivée de la délégation ministérielle à Kidal le dimanche dernier pour la réouverture des écoles en est une illustration parfaite. Un fait qui prouve encore que les leaders de la CMA ne sont plus sur la même longueur d’onde, avec des manipulateurs qui méritent le carton rouge. Il s’agit bien des revenants de la Libye, dirigés par Bilal Ag Achérif, qui refusent toujours de s’inscrire dans la logique de la paix et font partie de ceux qui manipulent les jeunes et les femmes et mènent des campagnes déguisées contre l’accord, dont la signature en juin dernier a été suivie d’un retour massif de combattants rebelles en Libye.
Fombus