Terrorisme et banditisme au Nord Mali : Coup dur pour la politique de stabilité de notre pays

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    Suite aux enlèvements des occidentaux survenus à Hombori et à Tombouctou, le président de la République, Amadou Toumani Touré lors du lancement des travaux de la route Fana- Diola s’est prononcé sur la question. Lire quelques points essentiels de son intervention.

    «C’est avec une grande peine comme chaque Malienne et Malien et pour tous ceux qui aiment ce pays, pour tous les amis du Mali que j’évoque ici à Dioila les évènements douloureux que nous avons connu à Hombori puis à Tombouctou par les enlèvements d’individus et d’assassinat». C’est par ces mots que le président de la République a commencé sa déclaration sur les deux événements survenus au Nord de notre pays. Ajoutant : «Nous condamnons fermement ces actes odieux». ATT n’a pas apprécié qu’on mette à mal l’hospitalité malienne.

    ATT se montre offusqué
    «Chez nous au Mali, l’hôte est sacré, nous sommes profondément peinés et sévèrement touchés par cet évènement crapuleux et incalculable. Nous avons mal je le dis jour et nuit, j’ai eu du mal à dîner hier et combien de fois j’ai été touché de mon cœur. Mais il faut le dire, au Mali depuis 700 ans dans la charte de Kurukanfouka, il y a un article important que je rappellerai qui dit que, la vie humaine est sacrée, quelle soit malienne et surtout que cela soit une vie étrangère qui nous a fait confiance pour nous visiter. Nous condamnons fermement ces actes odieux, ces actions terroristes ciblées contre les occidentaux hôtes de pays, sont en effet une attaque perpétrée contre la sécurité, contre la stabilité de notre pays», a indiqué le président ATT. «Partout où j’ai passé au nom du Mali, je ne fait que prôner l’hospitalité pour la reprise d’une économie locale importante pour le revenu de nos populations, le tourisme et l’artisanat. Après tous ces efforts, voila une bande que je ne saurais qualifier, qui met à mal nos arguments et l’hospitalité que nous avons accordée à ceux qui ont toujours fait confiance à nous», a laissé entendre le chef de l’Etat.

    La situation en Libye s’invite dans le débat

    ATT demande à la communauté internationale de jouer sa partition dans la gestion des effets collatéraux de la crise Libyenne. «La crise Libyenne par ses effets collatéraux, a engendré une dissémination d’armes de tout genre : individuels collectifs, antichars…pour faire de la bande sahélo-saharienne le plus grand magasin d’armes, et à bon prix. Ce sont des armées qui se sont déplacées dans la bande sahélo-saharienne pour prendre pied dans les pays riverains. Et notre pays connaît cette situation. Cette crise alimentée par la dissémination d’armes, plutôt dirais je, c’est cette dissémination d’armes et d’hommes qui ont crée certains phénomènes. Elle a crée de nouveaux rapports de forces et de nouvelles ambitions et nourrit également des anciennes ambitions», a-t-il dit.

    «Cette situation déjà très préoccupante dans une zone fragile est venue mettre à rude épreuve la sécurité nationale et l’intégrité des pays riverains de la bande sahélo-saharienne. À cet égard, le Mali réaffirme sa détermination et son engagement à entreprendre toutes actions que commande la situation afin de garantir la paix, la sécurité et surtout la stabilité qui est la principale richesse de notre pays et gage de progrès et de développement», a-t-il précisé. «Le Mali exhorte la communauté internationale à examiner l’impact grave de la crise libyenne sur les autres pays. Si certains disent que la guerre de Libye est terminée, je ne peux que m’en réjouir, mais d’autres guerres seront ouvertes si les mesures ne sont prises pour les endiguer immédiatement. Il est inadmissible que des hommes et des armes qui  ont combattu et qui étaient dans d’autres armées depuis trente ans, décident de venir chez nous», a martelé le président de la République. Ajoutant : «C’est normal, ceux qui viennent pour la paix et la sécurité sont les bienvenus. Mais nous n’accepterons jamais que des hommes étrangers avec des armes étrangères viennent inonder notre bande sahélo-saharienne et agresser nos populations. Ainsi, la Communauté Internationale doit prendre ses responsabilités, car ses actes sont les effets collatéraux de la crise libyenne que nous sommes en train de vivre», a-t-il souligné.

    ATT, appelle les Maliens à plus d’unité et de cohésion
    «Il nous faut plus de cohésion et beaucoup de sérénité. J’en appelle au patriotisme de vous les Maliens. Il faut taire nos petites querelles politiciennes inutiles et serrer nos rang autour de l’objectif principal, la protection des personnes et des biens, l’intégrité du territoire national, l’unité et la cohésion nationale», a-t-il préconisé. «C’est uni fort et confiant qu’ensemble tous les Maliens et les amis du Mali, nous pouvons appréhender et donner des réponses appropriées à ces actes crapuleux. Il ne faut pas qu’on se trompe d’adversaires et ni d’ennemis, ne faisons pas l’amalgame, ne nous trompons pas, il ne faut pas qu’on pense que certains actes posés par certains bandits de quelles communautés qu’ils viennent, ils viennent de toutes les communautés d’ailleurs, cela ne doit en aucune manière toucher toute la communauté parce que la communauté n’est pas responsable, c’est les bandits qui le sont», a averti le président ATT. «Nous devons rester unis Malien, blanc et noir tous ensemble pour un Mali unique et seul, pour un but et une foi pour un seul peuple. N’acceptons pas la confusion car, cela fera des moyens d’actions, donc il va falloir que tous les Maliens du sud, du nord au centre et de toutes les communautés, tous ensemble, nous devons serrer les rang, isoler les malfaiteurs et continuer sur la route du développement et l’éducation de nos enfants», a-t-il ajouté.

    ATT tient au respect du calendrier démocratique
    «Nous devons continuer ardemment les préparations des élections générales de 2012 pour une alternance réussie dans le cadre d’élections présidentielles et législatives transparentes et impartiales et cela dans les délais institutionnels impartis. Que Dieu m’entende, quelle que soit la situation, les élections seront organisées et un nouveau président de la République sera élu. Je ne manquerai de renouveler ma confiance à nos forces armées et de sécurités; je connais ces régions nord comme certains anciens combattants, des régions difficiles, rudes et immenses», a fait remarquer le chef de l’Etat. «Je dis à nos forces armées et de sécurités qu’ils ont un devoir cardinal et impératif de sauvegarder la cohésion et l’unité, d’assurer l’intégrité territoriale de notre pays et de détruire sans mesure ni état d’esprit tout bandit nuisible qui va à l’encontre des intérêts de ce monde civilisé», a-t-il fait savoir.

    Des perspectives avec à la clef des propositions

    «J’en appelle à nos populations parce que, c’est la population qui continue à subir le jeu. J’ai toujours répété que le problème du terrorisme et du banditisme lui-même trouve un terrain propice, son héro est la précarité et la pauvreté. C’est pour cela que le Mali a engagé un vaste programme, le PSDNM, un programme spécial pour le développement du nord qui a deux piliers essentiels, un pilier de sécurité et un pilier développement», a promis le président de la République.

    Le sacrifice ultime
    «Mais, le troisième pilier est surtout les bénéficiaires (les populations). N’abandonnons pas nos populations et il faut les soutenir et nos populations également doivent s’investir et s’impliquer. L’armée nationale et la sécurité certes, mais je compte surtout sur nos populations du nord, du sud et du centre, chacun où il se trouve, nous devons tous chacun la main dans la main nous mobiliser, nous organiser pour défendre notre pays. Tenez-vous la main, blanc comme noir, faites corps commun et en avant pour la protection et la défense de notre patrie».
    Décryptée par AKB

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