Sommes-nous dans une République bananière ou dans une jungle où la loi du plus fort est toujours la meilleure ? C’est cette question que nos compatriotes se posent actuellement, au regard de l’insécurité grandissante dans notre pays avec à la clé des intimidations, des séquestrations et des enlèvements de certains cadres par des militaires de l’ex-junte. En témoigne la tentative d’enlèvement, mardi dernier, de Mme Maïga Sina Damba, nouvelle Directrice de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ).
Cette affaire fait grand bruit dans notre capitale et hors de nos frontières. Alors qu’elle a été nommée le 15 octobre 2012 en remplacement d’Issa Tiéman Diarra, l’ex-Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, a échappé de justesse à un enlèvement de la part de six militaires lourdement armés, comme s’ils étaient au front.
Les faits
Nous sommes mardi, 27 novembre 2012. Alors qu’elle venait de terminer une réunion de prise de contact avec le personnel de l’APEJ (ses nouveaux employés), après la passation de service qui ne s’est déroulée que samedi dernier, Mme Maïga Sina Damba ne se doutait de rien, car la rencontre s’est bien déroulée et a pris fin dans une ambiance conviviale.
Mais, pendant qu’elle rangeait ses dossiers vers 11 heures, le gardien lui annonce que certaines personnes demandent à la rencontrer. «De qui s’agit-il, je n’ai rendez-vous avec personne. Il faut leur demander qui ils sont», lança l’ancienne Ministre au gardien. Au moment où celui-ci voulait franchir le seuil de l’APEJ, les mauvais et étranges visiteurs étaient déjà en face du bureau de la Directrice Générale. Ils cherchaient coûte que coûte à la rencontrer, alors qu’elle était encore dans la salle de réunion.
Brusquement, les militaires habillés en tenue civile et armés de kalachnikovs et de fusils mitraillettes, entrent dans la salle de réunion et ordonnent à Mme Maïga Sina Damba de les suivre, car ils sont des «envoyés de Kati». «Pourquoi vous suivre ?», demanda la Directrice. «Tu la fermes et tu nous suis, si tu ne veux pas que nous t’humilions devant tes employés», rétorqua l’un des assaillants. Et d’ajouter : «Tu as servi sous le régime ATT, ta place n’est plus donc ici».
La terrible information fit le tour de tous les services de l’APEJ et les agents se mobilisèrent pour défendre leur nouvelle patronne. S’en suivirent de violentes altercations durant lesquelles, elle fut violentée (chemise déchirée, bracelets et boucles d’oreilles brisés et blessure au pied).
Appelés à la rescousse, les éléments du 14ème Arrondissement n’ont pas pu déloger les agresseurs, ne voulant pas qu’il y ait des échanges de tirs. C’est finalement, selon nos sources, la police militaire qui débarqua sur les lieux pour embarquer Mme Maïga Sina Damba pour la Cité ministérielle. Elle y trouva donc refuge.
Précisons que suite à cet acte odieux, le personnel de l’APEJ a tenu mercredi dernier un sit-in devant leur structure pour dénoncer cette attitude des militaires agresseurs qui n’honore pas notre pays.
Une malsaine manœuvre d’Issa Tiéman Diarra ?
De source officielle, on ne sait pas qui est derrière cette tentative d’enlèvement. Mais, de sources officieuses, elle serait un règlement de compte ourdi par un des cousins (militaire) de l’ex-DG Issa Tiéman Diarra qui ne digèrerait pas le fait qu’il soit remercié au profit de Mme Maïga Sina Damba.
Même si un des agresseurs affirme qu’«elle n’a pas sa place à l’APEJ parce qu’elle a servi le régime d’ATT», cela ne tient pas la route. Surtout quand on sait qu’Issa Tiéman Diarra a aussi servi sous ce régime déchu, comme tant de politiciens (IBK, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé, Me Mountaga Tall, Madani Tall, Ousmane Ben Fana …) et autres personnalités de ce pays. Autant donc les chasser tous ! De toutes les façons, ce Gouvernement de transition ne doit pas être un «Gouvernement de règlement de comptes».
Issa Tiéman Diarra vomi par les agents de l’APEJ
Pour rappel, dans l’une de nos publications, nous écrivions : «Convention APEJ-UJMMA : Les dérives insupportables de Issa Tiéman Diarra». Nous y dénoncions son refus de suivre les instructions du président de la République par rapport à la signature de la Convention qui liait sa structure à l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA) ; son mépris à l’égard des jeunes musulmans du Mali, du Conseil d’Administration de l’APEJ et de ses collaborateurs. On apprend aussi qu’en tant que préfet, il a prouvé son incompétence notoire dans les Cercles de Kita, Koutiala…Avant d’être casé au Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Certaines indiscrétions vont jusqu’à affirmer qu’Issa Tiéman Diarra et certains de ses collaborateurs ne s’adressaient même plus la parole. Incompétence notoire ? En tout cas, des échos qui nous viennent de l’APEJ prouvent que c’est ce fait qui était à l’origine du blocage de beaucoup de dossiers dont celui de la Convention APEJ-UJMMA. Autrement dit, l’APEJ se délabrait sous «son règne». Et c’est cet homme qui veut mordicus rester aux commandes de l’APEJ. Pour ce faire, il utiliserait tous les coups bas pour s’y maintenir. C’est pourquoi certains le soupçonnent d’être derrière cette tentative d’enlèvement de Maïga Sina Damba, par l’entremise d’un de ses cousins basé au Camp Soundiata de Kati. Vrai ou faux ? Nous espérons que les enquêtes, si elles ont lieu, pourront nous édifier.
Le règne de la voyoucratie
Avec ces agressions qui ne cessent de se multiplier, l’on se demande quel sera l’avenir de nos institutions et de nos services étatiques. Si les militaires qui doivent sécuriser les populations et leurs biens, se livrent eux-mêmes à des scènes de «voyoucratie», autant dire que le bateau Mali qui tanguait depuis longtemps et qui tangue encore, risque finalement de chavirer. Si ces militaires ne peuvent pas assumer leurs missions régaliennes, pourquoi ne pas alors faire appel à la force en attente de la CEDEAO qui est prête à nous aider en vue de la sécurisation de nos institutions pour aller à la reconquête du Nord de notre pays ? La question mérite d’être posée, surtout à l’allure où vont les choses.
Il est temps d’arrêter l’hémorragie
Avec le coup d’Etat du 22 mars 2012, les Maliennes et les maliens croyaient que les choses allaient changer, dans le bon sens. Mais, aujourd’hui, le constat est plus qu’amer. Non seulement le Nord est sous occupation des bandits armés et des criminels, mais encore les populations du Sud vivent dans le cauchemar des intimidations, des enlèvements et des séquestrations de la part de certains militaires mal intentionnés. Incapables d’aller déloger les salafistes qui occupent illégalement les 2/3 de notre territoire, ils se contentent de semer la terreur et la zizanie au sein des paisibles populations.
Pour preuve, après la tentative d’assassinat du président de la République par intérim, des journalistes ont été embastillés, molestés, séquestrés. Tout récemment, ce sont les Commissaires qui ont été pris en otage. Hier, c’était Mme Sina Damba. Et demain, à qui sera le tour ?
Non, il est temps qu’on arrête d’enliser notre pays en étant des loups les uns pour les autres. Nous avons des ennemis communs à combattre : les groupes armés qui occupent notre septentrion. Dans un sursaut d’orgueil, donnons-nous donc la main pour sortir notre pays du gouffre.
Bruno LOMA
Agression de Maïga Sina DAMBA
Déclaration du personnel de l’APEJ après le sit-in du 28 novembre 2012
C’est avec une grande tristesse et une profonde consternation que le personnel de l’APEJ a été témoin d’une scène digne de l’ère où la loi du talion régnait sans partage, le mardi, 27 novembre 2012 aux environs de 11 heures.
En effet, des hommes sans foi ni loi, armés jusqu’aux dents et en tenue civile, ont fait irruption dans les bureaux de la Direction Générale de l’APEJ et ont tenté d’enlever sa toute nouvelle Directrice Générale, Mme Maïga Sina Damba, dont la prise de contact avec l’ensemble de son personnel venait de s’achever.
Le personnel de l’APEJ condamne avec la plus grande vigueur la violation de son espace, suivie de l’agression perpétrée sur la nouvelle Directrice Générale et la tentative d’enlèvement de cette dernière au cours de laquelle, plusieurs travailleurs, dont des femmes, ont été sévèrement violentés.
Le personnel de l’APEJ partage le fort émoi que cela a suscité au niveau de toutes les personnes éprises de paix et de liberté. Il est essentiel que le lieu de travail demeure une enceinte protégée et que les agents soient respectés dans leur fonction.
La sécurité des travailleurs et l’ensemble des Maliennes et des Maliens doit demeurer une priorité du Gouvernement. C’est pourquoi nous demandons aux plus hautes autorités de prendre toutes les dispositions pour que lumière soit faite sur cet acte odieux et de traduire ses auteurs en justice.
Le personnel de l’APEJ appelle à une mobilisation de toutes les forces vives de la Nation malienne afin de faire échec à des actes d’une extrême gravité qui n’honorent pas notre pays.
Le personnel de l’APEJ exprime toute sa solidarité et réaffirme son plein soutien à Mme Maïga Sina Damba dans cette dure épreuve et l’encourage à accomplir ses missions à la tête de l’APEJ.
Bamako, le 28 novembre 2012
Ont signé au nom de tous les travailleurs de l’APEJ :
Le Secrétaire général du Comité syndical de l’APEJ : Namory Mamby Kéïta
Le Délégué du personnel : Mahamadou Fofana
Le Mali un pays sous occupation des bandits ? le Nord est occupé par Acqmi et ses alliés, le sud par une bande de voyous et de malfrats de Kati. Incapables de faire face à leur mission régalienne, ces abroutis de Kati font semer depuis bientôt 8 mois la terreur au sein des populations du Sud. Ceux-la qui s’étaient investi d’une mission de redresser une démocratie et restaurer un état sont aujourd’hui à l’origine de la déliquescence de ce même état. Quelle déception ? En tous les cas, prions pour que Dieu bénisse le Mali.
Le Mali un pays sous occupation des bandits ? le Nord est occupé par Acqmi et ses alliés, le sud par une bande de voyous et de malfrats de Kati. Incapables de faire face à leur mission régamienne, mes abroutis de Kati font semer depuis bientôt 8 mois la terreur au sein des populations du Sud. Ceux-la qui s’étaient investi d’une mission de redresser une démocratie et restaurer un état sont aujourd’hui à l’origine de la déliquescence de ce même état. Quelle déception ? En tous les cas, prions pour que Dieu bénisse le Mali.
j’ai dis il ya très longtemps que issa tièma diarra n’est pas serrieux et il doit avoir honte d’aller prier à la mosquée
tu ment
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