Après les contestations de Komé, les dénonciations de la société civile et la sortie du Vérificateur général sur les conditions douteuses de la cession de la 3ème licence de téléphonie mobile à Alpha Télécom, voici les récriminations du Réseau des Consommateurs maliens de téléphonie mobile (REMACOTEM). Cette association a fait savoir son mécontentement, au cours d’une conférence de presse, tenue le dimanche 19 mai, à la Maison de la presse.
Le président de cette organisation, Dr Adama Traoré, a indiqué : « nous n’avons pas le droit de donner la troisième licence à un opérateur économique non malien. Selon lui, dans le premier appel d’offre qui avait été annulé, il était prévu que le gouvernement devait avoir 40%, le groupe Komé et associés 60%. Il était aussi prévu que 35% allait revenir à Monaco Télécom et 25% au groupe Planor. Mais au finish, Planor s’est retrouvé avec 55% laissant seulement 5% à Monaco. Cet appel d’offre a été annulé. Pour la nouvelle attribution, le gouvernement a fait appel aux étrangers au détriment des nationaux.
Le REMACOTEM s’interroge en ces termes : comment un marché de 55 milliards de FCFA a-t-il pu être attribué en catimini?
La problématique dans ce marché, selon Dr Adama Diarra, c’est que le groupe Planor qui devait venir payer le reliquat à la date butoire du 13 Mai ne s’est pas exécuté, conformément à ses engagements. Etrangement, Apollinaire Campaoré était dans nos murs pour solliciter l’appui des banques maliennes.
Pour le président du REMACOTEM, la télécommunication reste un secteur hautement stratégique, politique et économique, toute chose qui semble échapper totalement à la vigilance des autorités maliennes de tous les temps. Le Mali, selon lui, doit nécessairement mieux contrôler le secteur des télécommunications. Le Mali doit donc obligatoirement se ressaisir pour rectifier le tir comme d’autres Etats l’on fait pour un développement durable et une meilleure protection de sa population. Pour se faire, le REMACOTEM propose à l’Etat le rachat de tous les câbles à fibres optiques existants, la pose de fibre dans les 703 communes du pays et la création d’une société des réseaux des télécommunications.
Dr Adama Diarra dira que les autorités maliennes ont commis une grave erreur au moment de l’avènement de la société IKATEL, aujourd’hui devenue Orange, en lui vendant une licence globale au prix modique de quarante millions de dollars à peine 25 milliards de FCFA. «Nous avons constaté beaucoup de bavures au moment de la cession de la deuxième licence à France Télécom. Ce que nous constatons, au moment de la cession de la 3ème licence, est encore pire que le cas d’IkATEL» a-t-il conclu.
Pierre Fo’o Medjo