Le monde musulman en France et même au-delà est secoué par l’affaire du prédicateur musulman Tariq Ramadan accusé de viols. Admiré dans le milieu intellectuel musulman en occident et redouté par d’autres chroniqueurs, il est brillant, fin orateur et possède une culture islamique assez dense. Alors que la Justice poursuit son enquête, beaucoup crient au complot qui n’a d’autre but que d’évincer une personnalité devenue trop gênante en Europe. Mais, puisque Ramadan (petit-fils du fondateur de la secte islamiste « les frères musulmans », Hassane Al Banna) a choisi d’endosser le manteau de prédicateur, il se devait de garder une attitude exemplaire et irréprochable de bon musulman.
En attendant la suite judiciaire de cette affaire, il est intéressant de se focaliser sur son aspect moral. Le présumé coupable est un islamologue musulman, portant le manteau de prédicateur assez souvent, dans ses multiples conférences, lorsque son auditoire est musulman. De ce fait, il doit être d’une rigueur comportementale quasi irréprochable. Et même « un simple flirt sur les réseaux sociaux avec une des plaignantes », n’est pas digne de lui. Rappelons aussi qu’il est marié à une française reconvertie depuis des années. Et ceux qui crient au complot, doivent garder à l’esprit que le présumé coupable n’est pas une simple personne, mais un prédicateur. Tariq Ramadan, qui a fait le choix depuis sa jeunesse d’assumer cette lourde tâche, sait pertinemment le devoir d’exemplarité d’un religieux ou d’un prédicateur. Car, au fil des ans, à travers ses différentes conférences à travers la planète, il est devenu un réel exemple pour nombre de jeunes musulmans. Une faiblesse morale peut être tolérée chez le croyant lambda et non chez un prédicateur.
Le savant (religieux) est certes plus éloquent par son comportement que par sa parole, comme l’atteste la vie du prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui : « (…) Le mérite du savant par rapport à l’adorateur est comme le mérite de la lune la nuit où elle est pleine par rapport aux autres étoiles. Et certes les savants sont les héritiers des prophètes, et les prophètes n’ont pas laissé comme héritage des dinars ou des dirhams mais ils ont laissé comme héritage la science, celui qui la prend aura certes pris la part complète ». Propos du prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui, (rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud).
Rappel des faits
L’affaire ne cesse de faire couler beaucoup de salives depuis le 20 octobre dernier, lorsqu’une militante féministe et laïque, ancienne salafiste, raconte sur sa page facebook, avoir passé un sale quart d’heure avec le prédicateur musulman en 2012. Le même jour, elle dépose plainte pour « viols et agressions sexuelles ». Les faits se seraient déroulés, selon elle, dans une chambre d’hôtel de Paris, après une conférence de Ramadan. En retour, ce dernier porte plainte pour « dénonciation calomnieuse ». Mais, le parquet de Paris ouvre une enquête. Quelques jours plus tard, une autre dame porte plainte pour des faits similaires dans un hôtel de Lyon, en octobre 2009. “Je suis depuis plusieurs jours la cible d’une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement mes ennemis de toujours”, avait réagi le théologien. Au cours d’une confrontation la semaine dernière, entre cette dernière plaignante et Ramadan, ce dernier reconnait avoir flirté avec elle par le biais des réseaux sociaux, mais dit ne l’avoir rencontrée que brièvement dans le hall de l’hôtel. Un élément pèse cependant contre lui : sa cicatrice au niveau de l’aine, décrite par la victime présumée, indécelable sans un contact rapproché. Un fait qui semble l’enfoncer.
D’autres accusations contre le théologien ont fusé mais sans plaintes, les faits remontant dans les années 1980 et 1990, et de ce fait, prescrits. Pour le moment, la Justice poursuit son enquête dans cette affaire assez compliquée. Signe de la complexité de l’affaire ou de l’ampleur des investigations envisagées, trois juges d’instruction ont été désignés dans le dossier français. Tariq Ramadan est toujours détenu.
Ahmed M. Thiam
Ramadan (petit-fils du fondateur de la secte islamiste « les frères musulmans », Hassane Al Banna) a choisi d’endosser le manteau de prédicateur
https://actu.orange.fr/monde/washington-appelle-ses-allies-a-rapatrier-leurs-jihadistes-detenus-en-syrie-CNT000001cAjQ1.html
ceux qui crient au complot, doivent garder à l’esprit que le présumé coupable n’est pas une simple personne, mais un prédicateur.
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