Sans Tabou: communales du 20 novembre, la politique à l’école et dans les universités

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La campagne pour les élections municipales du 20 novembre débutée, depuis vendredi, se déroule à Bamako dans une atmosphère morose. En plus des espaces publics et les familles, les politiciens ont élargi leur arène dans l’espace scolaire et universitaire, qui était jusque-là au-dessus des mêlées politiques.

À Bamako, ce début de campagne pour les communales du 20 novembre prochain semble être marqué par manque d’engouement populaire ou une absence de stratégie de la part des hommes politiques pour aborder les citoyens. Pour preuve, à part quelques coups de klaxons dans les rues de la capitale, œuvres de partisans des candidats et des rares affiches géantes, Bamako ne semble jusque-là pas atteint par la fièvre électorale.

Ce manque d’engouement, soutiennent bon nombre d’observateurs, s’explique par la moralité peu douteuse de la quasi-totalité des candidats.

Par contre, d’autres estiment que la plupart des candidats misent sur le jour même du scrutin pour déployer leur arsenal de conquête, certainement en violation de toutes les règles en matière d’organisation d’une élection.

Par ailleurs, les communales étant des élections de proximité, les candidats sont tous connus, au sens propre et figuré du mot par les électeurs, qui savent au préalable à qui confier leur destin.
Pour contourner cet état de fait, certains candidats en manque d’audience auprès de leur public cherchent désespérément des partisans dans nos établissements scolaires et universitaires, en violation de toute éthique démocratique.

C’est le cas, ces derniers jours à Bamako, où des candidats ont distribué des affiches à l’effigie de candidat ou de liste de candidats dans certains établissements scolaires.

Il s’agit là de menace d’une autre nature qui guette nos espaces scolaires et universitaires déjà en proie à des soubresauts aux conséquences mal maitrisées. Face à ce comportement peu honorable, nos autorités scolaires (DCAP, CGS, inspections et département en charge de l’éducation) sont fortement interpelées.

Voilà des politiciens en manque d’inspiration et peu soucieux des préoccupations locales contre qui, il convient d’agir. Car comme dira un adage bien connu : « Celui qui est en train de se noyer n’hésitera pas d’attraper une perche à feu pour se sauver ».

En tout cas, l’école jusque-là, creuset d’apprentissage de nos enfants, doit être mise hors du champ d’action politique pour garder sa neutralité.

Si les acteurs politiques manquent de civisme et de patriotisme jusqu’à ignorer ce principe fondamental, les autorités publiques doivent, non seulement interdire la transformation des espaces scolaires et universitaires en lieu de campagne politique, et sévir contre les auteurs de tels actes.

Le risque certain de ce laisser-aller, c’est qu’en plus des « MST » (moyennes sexuellement transmissibles), l’on se retrouvera avec les « MPT » (moyennes politiquement transmissibles), données par un enseignement ou professeur candidat dans sa circonscription électorale. Et gare aux élèves ou étudiants qui afficheront un choix contraire.

Par Sékou CAMARA

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