” La situation humanitaire au Mali, bilan, contraintes et perspectives ” tel est le thème de l’atelier qu’abrite le centre Aoua Kéita depuis hier. Organisée par le ministère de la Justice avec l’appui du système des Nations Unies à travers le Programme conjoint à la promotion des droits de l’Homme (PDH), cette rencontre de deux jours, s’inscrit dans le cadre de la mise en place du cadre de concertation des acteurs intervenant dans le domaine du droit humanitaire (CCADH).
La situation humanitaire au nord et au centre du Mali se détériore à un rythme alarmant. Depuis le début de la rébellion au nord, le nombre de personnes dans le besoin au nord, au centre et au sud du pays ne cesse d’augmenter.
Selon le rapport sur la situation humanitaire n°21 du 16 janvier 2013 du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), 8700 personnes sont déplacées dans le sud du pays depuis le début des hostilités le 10 janvier 2013. Ainsi une importante partie du Mali souffre d’une crise humanitaire de grande ampleur car des milliers de réfugiés maliens affluent tous les jours vers les pays frontaliers notamment les femmes et les enfants. Le nombre de déplacés est estimé à 228 920 personnes. Le nombre de réfugiés, à 144 446. Le conflit du nord et les déplacements des populations ont davantage aggravé la crise alimentaire et nutritionnelle qui affecte près de 18,7 millions de personnes à travers la région du sahel.
L’accès limité aux zones touchées par les conflits empêche la conduite d’évaluation exhaustive des besoins et des opérations humanitaires.
Selon le secrétaire général du Ministère de la Justice, Djibril Kané, au regard de la situation humanitaire marquée par les mouvements à l’intérieur comme à l’extérieur, notre pays a besoin d’un plaidoyer sur la base des instruments juridiques pertinents relatifs au droit international humanitaire, auprès des institutions du pays et aussi auprès des organisations internationales pour une mobilisation renforcée des acteurs intervenant dans le domaine humanitaire.
Le cadre de concertation offrira à cet égard, l’opportunité de pouvoir veiller constamment au respect par les belligérants des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance d’une part et d’autre part, au respect scrupuleux par les organisations humanitaires des droits imprescriptibles des personnes déplacées tels qu’inscrits dans les principes directeurs des Nations Unies de 1998 sur le déplacement interne des personnes.
Durant deux jours, les participants auront à plancher sur 3 axes de réflexion à savoir : l’impact de la crise malienne sur les droits économiques, sociaux et culturels des personnes déplacées et refugiées, la justiciabilité des droits découlant du droit international humanitaire et la responsabilité individuelle pour la violation de celui-ci et l’accès à la réparation des dommages subis suite aux violations commises dans le contexte du conflit armé.
L’accès à la justice, à en croire le représentant du coordinateur résident du système des Nations-Unies, Omer K.Kalameu, est un droit fondamental. ” Les victimes ont droit à la réparation des dommages subis du fait du conflit armé. En conséquence, les auteurs d’atteinte au droit international humanitaire devront répondre de leurs actes “ a-t-il poursuivi.
Ramata TEMBELY