Le président de l”UCECAO, Souleymane Cissé a profité de sa conférence de presse, tenue hier au siège de l”UCECAO, pour manifester son mécontentement à l”endroit des organisateurs du 20è Fespaco. Selon lui, le Mali, étant l”invité d”honneur n”a pas été respecté, donc ils doivent présenter leurs excuses au peuple malien.rn
La conférence de presse d”hier organisée par le président de l”Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l”audiovisuel de l”Afrique de l”Ouest (UCECAO) visait deux objectifs. Il s”agissait de faire le bilan des activités de l”UCECAO, après le festival international de Nyamina et les Rencontres cinématographiques de Bamako et la participation de l”UCECAO au 20è Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui vient de se dérouler du 24 février au 3 mars dans la capitale burkinabé.
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Pour ce faire, le président de l”UCECAO, Souleymane Cissé était entouré du président de la commission d”organisation du festival de Nyamina, Mamadou Youssouf Cissé, Souleymane Kenza Sidibé, membre du bureau national de l”UCECAO. L”occasion était bonne pour Mamadou Youssouf Cissé de lire la déclaration qui a sanctionné la dernière édition du festival international de Nyamina et les Rencontres Cinématographiques de Bamako. Ces deux événements se sont déroulés du 12 au 17 décembre 2006 à Nyamina. Dans la déclaration, il ressort que beaucoup de difficultés freinent le développement du cinéma. Elles ont pour noms : absence de lieux de stockage avec les normes de conservation, d”une politique de sauvegarde, la numérisation des œuvres aux normes actuellement en vigueur, la création des lieux de programmation des films du patrimoine sans oublier l”organisation d’ateliers de formation aux images et aux sons. Il y a également "la nécessité de constituer des archives nationales aussi bien à partir du film que du "non film" a-t-il ajouté.
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Le festival de Nyamina a été sanctionné par la signature de l”Appel de Nyamina. Dont l”objectif est d”inviter les Nyaminakas et des partenaires à s”investir davantage pour reconstruire Nyamina afin qu”elle puisse être une localité de référence. Selon Souleymane Cissé, le Projet de Soutien aux Initiatives Culturelles (PSIC) avait refusé de financer le festival international de Nyamina sans aucun argument valable.
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Souleymane Cissé est aujourd”hui très satisfait de la participation de l”UCECAO au 20è Fespaco. Pour lui, "le Fespaco a été l”occasion pour l”UCECAO de faire la promotion du festival international de Nyamina et des Rencontres Cinématographiques de Bamako. Il y avait les affiches de ces rencontres partout notamment à l”hôtel Indépendance où beaucoup de cinéastes et comédiens logeaient. Vraiment, c”était bien". L”une des satisfactions de Souleymane Cissé est la participation de trois jeunes maliens à la session de formation, offerte par Africalia. Il s”agit de deux vidéastes à savoir Mamadou Diallo de Bamako et Idrissa Ouattara de Sikasso. Ces deux jeunes sont les fruits du festival international de Nyamina. La troisième personne s”appelle Youssouf Cissé, un jeune réalisateur qui a certaines expériences sur le numérique.
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Le plus grand regret de Souleymane Cissé au Fespaco reste et restera toujours le manque de respect des organisateurs à l”endroit du Mali. "Je ne veux pas comprendre que le Mali, en tant qu”invité d”honneur a été saboté. Ils nous ont oublié à l”ouverture du festival. Ils n”ont même pas parlé du nom du Mali qui est le seul pays qui détient trois Etalons de Yennenga. J”étais tellement énervé que je suis tombé malade. Je suis resté dans ma chambre pendant un bon moment. C”est pour vous dire que c”était très grave. Raison pour laquelle, je dis que les organisateurs doivent présenter leurs excuses au peuple malien. Je l”ai dit haut et fort sur RFI à qui veut l”entendre. C”est un manque de respect. Je me pose la question : pourquoi le Mali doit toujours sortir par la petite porte" a déclaré Souleymane Cissé, avec force.
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Il s”est dit très surpris de la qualité des jeunes réalisateurs maliens comme Salif Traoré avec son film "Faro, la reine des eaux". C”était le seul film du Mali en compétition pour le grand prix du Fespaco à savoir l”Etalon d”or de Yennenga.
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"Depuis que j”ai su que le Mali a été négligé à l”ouverture du Fespaco, j”ai fermé boutique parce que je savais que nous n”avons plus la chance d”être primé. Je ne peux pas comprendre que dans un festival de cinéma africain, on rend hommage oubliant Souleymane Cissé, qui a deux Etalons de Yennenga. Des hommages ont été rendus à des gens qui ne peuvent pas se comparer à moi ou à Cheick Oumar Sissoko. Raison pour laquelle, en un moment donné, j”ai refusé de parler aux journalistes. Pour moi, le plus important, c”était la présence massive du Mali à cette rencontre" estime Salif Traoré, le réalisateur du long métrage "Faro, la reine des eaux". Qui a financé son film de sa propre poche.
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La conférence de presse a été l”occasion pour Souleymane Cissé de présenter les différents trophées qu”il vient de recevoir. Il s”agit du Prix Henri Langlois qui récompense chaque année les cinéastes les plus novateurs sur le plan de l”écriture cinématographique, le prix 2006 de l”Association des cinés clubs tchèques pour son apport personnel à la cinématographie mondiale. Tandis que le Prix Awards du Ghana lui a été offert pour son implication dans l”industrie cinématographique de l”Afrique de l”ouest et le prix cinémathèque de Lisbonne à l”occasion du festival international du cinéma africain. Ce qu”il faut préciser, c”est que Souleymane Cissé a déjà en projet un long métrage dont le scénario est prêt. Il attend maintenant son financement pour démarrer.
rnAlou Badra Haidara“