Le ministre de l’Industrie, des mines et du commerce, Me Ahmadu Touré et le PDG du Groupe SNF – SA, Seydou N’Diaye ont procédé, hier mercredi 23 mai, à l’hôtel Salam à la signature de la convention d’établissement d’une cimenterie intégrée à Mayal, commune rurale de Diaye Coura, cercle de Nioro du sahel, région de Kayes. La nouvelle société, Ciments du Mali – SA ” CI. MA-Sa “, qui sera la troisième du genre dans la transformation du calcaire en ciment, aura un investissement de 71,2 milliards de FCFA, et créera 676 emplois dont 226 permanents.
Malgré la profonde crise sécuritaire, politique et institutionnelle qu’il traverse, le Mali est débout et les partenaires financiers extérieurs continuent à lui faire confiance.
La signature de cette convention d’établissement entre le gouvernement et le groupe SNF est la preuve de cette confiance maintenue. En effet, le groupe SNF est accompagné dans ce projet par la société Norinco International de la Chine, qui était représentée à la cérémonie de signature par Touré Mahamar, un Malien vivant en Chine depuis 18 ans et qui travaille dans ce puissant groupe classé parmi les 10 premières sociétés de la Chine et les 200 premières dans le monde.
Le projet est aussi soutenu par un pool bancaire malien dont la BDM-Sa.
Créée en 1968 à Koutiala, l’entreprise familliale El Hadj Seydou N’Diaye qui donna naissance à la société N’Diaye et Frères (SNF-SA) dont le capital actuel est de 1,8 milliard de FCFA et qui deviendra plus tard, le Groupe SNF, vient de franchir un pallier supplémentaire dans sa croissance. Le groupe qui a déjà à son actif cinq unités industrielles intervenant dans les domaines des hydrocarbures, des transports, de l’industrie alimentaire, de l’alimentation bétail et de la savonnerie s’intéresse désormais à l’industrie lourde avec cette cimenterie.
S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre des politiques et stratégies du Gouvernement dans les secteurs du commerce, des mines et de l’industrie, cette convention est le résultat de longues négociations entre les services de l’administration et la société SNF.
Selon le ministre Ahmadou Touré, sa mise en œuvre doit contribuer au renforcement de l’offre locale de ciment, à la diversification minière, à la transformation industrielle du calcaire, une matière première dont dispose notre pays en quantité abondante. Ces réserves de calcaire, selon les statistiques disponibles, sont estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes sur l’ensemble du territoire national notamment dans les zones de Gangonterie (Cercle de Bafoulabé), Hombori (Cercle de Douentza), Mayel (Cercle de Nioro du Sahel), Danderesso (Cercle de Sikasso).
Pour leur transformation, le secteur privé joue un rôle primordial. Ainsi, après la signature en 2009 de la convention de WACEM pour la réalisation d’une cimenterie intégrée à Gangonterie, celle de DCI en 2010 pour l’exploitation du calcaire de Hombori c’est le tour de la cimenterie de Mayel avec la Société SNF.
La réalisation de ces trois projets permet de couvrir les besoins actuels de consommation en ciment, estimés à 1.500.000 tonnes par an.
” Quelle belle illustration du dynamisme et de la détermination de nos opérateurs privés en ces moments où la nation malienne traverse une crise socio-économique ” a déclaré le ministre Touré. Qui a salué le secteur privé malien dans son ensemble pour sa foi au Mali et pour l’excellent partenariat qu’il entretient avec le gouvernement, et en particulier le Ministère du Commerce, des Mines et de l’Industrie.
Le projet de la Société N’DIAYE et Frères coûtera 71 milliards de FCFA financés à 37, 50% par les capitaux empruntés. La capacité de production projetée est de 608 000 tonnes de ciment par an. Le projet prévoit la création de 226 emplois permanents et 450 emplois temporaires en année de croisière. Le délai prévisionnel de la réalisation de la nouvelle cimenterie est de 24 mois (la construction de l’usine et de la centrale électrique).
Le chargé des investissements de la SNF, Madani Koumaré, au nom du PDG a pris l’engagement solennel que sa société ne ménagera aucun effort pour que leur ciment soit à la portée de tous les Maliens au prix imbattable de 80 000 FCFA la tonne et sur tout le territoire national avant la fin de l’année 2014 .
La mise en œuvre du projet a nécessité la création d’une nouvelle société, Ciments du Mali-Sa (CI. MA-SA) avec un capital de 21, 922 milliards de FCFA. L’usine va générer plus de 11,7% de taux de valeur ajoutée dans l’économie nationale.
Youssouf CAMARA