Le ministère de l’Economie et des Finances et la Banque nationale du développement agricole du Mali (BNDA) ont signé, le mois dernier, un accord de partenariat dans les locaux du département des Finances. Le ministre Boubou Cissé a apposé la signature de l’Etat et, celle de la BNDA a été effectuée par le DG de la banque, Moussa Alassane Diallo. C’était en présence des membres du ministère en charge de finances et de la BNDA.
La présente convention a pour objectif de mettre en place un mécanisme de financement cohérent, adapté à la couverture des besoins d’investissement dans les aménagements des terres agricoles afin d’augmenter la production et la productivité, le stockage, la conservation et la transformation des produits agricoles. A travers cette convention, l’Etat s’engage à constituer progressivement, un fonds de garantie d’un montant de 50 milliards de F CFA sur une période de 20 ans. D’où l’obligation de résultat aussi bien pour la BNDA que pour les opérateurs économiques en vue de l’augmentation de la production agricole, l’amélioration des revenus des paysans et la lutte contre le chômage en milieu rural notamment des jeunes et des femmes. Elle permettra aussi d’assurer la promotion de l’investissement privé en milieu agricole et rural, et l’autosuffisance alimentaire notamment en pomme de terre dans une échéance de trois campagnes agricoles.
Le directeur général de la BNDA, Moussa Alassane Diallo, a adressé ses vifs remerciements au ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, pour son engagement en faveur du financement du secteur agricole. «C’est la première fois, dans l’histoire de la politique agricole du Mali, qu’un gouvernement met en place un mécanisme de financement structuré sur le long terme pour accompagner la promotion et le développement des aménagements agricoles», a-t-il souligné.
La clientèle rurale, rappellera-t-il, est fortement dispersée dans l’espace avec un faible taux d’alphabétisation, des revenus peu diversifiés et un faible niveau de production et de bancarisation dans un secteur tributaire des aléas climatiques. Par ailleurs, la distribution des crédits agricoles dans la plupart des zones de production est soumise aux conditions climatiques particulièrement instables d’une saison à l’autre. La situation hydraulique et climatique influence fortement les plans de campagne et conditionne très largement la production et la productivité agricole dans notre pays.
«Les exploitations agricoles sont souvent victimes de sécheresse, d’inondation, de feux de brousse et d’autres attaques de granivores. Le circuit de commercialisation de produits agricoles est peu structuré et l’inexistence de débouchés constituent des défis majeurs auxquels les populations rurales sont confrontées», a déploré le directeur général de la BNDA.
Le ministre de l’Economie et des Finances, de son côté, évoquera la dimension économique de notre secteur l’agricole. D’où l’obligation, selon lui, de recentrer nos ressources dans ce secteur. Dans ce cadre, l’initiative du président Ibrahim Boubacar Keita a permis d’allouer 15% du budget national au secteur de l’agriculture. «Les dotations budgétaires au secteur ont ainsi doublé. Si en 2012, le budget alloué au secteur agricole était de 7,5%, en 2015, il est passé à 7,6% pour atteindre 15% aujourd’hui. La hausse du taux a permis de progresser vers une modernisation et une localisation du secteur agricole», a précisé le ministre Cissé.
La présente signature de convention permettra l’accès au financement de certains propriétaires de terres agricoles (petites exploitations agricoles en milieu rural ou d’exploitations à grande échelle industrielle).
Le ministre Cissé a par ailleurs rappelé qu’une initiative similaire avait été prise la semaine dernière avec une autre banque de la place. En effet, l’Etat a négocié un prêt qui a été rétrocédé à cette banque pour lui permettre de mettre en place une ligne de refinancement destiné aux petites et moyennes entreprises (PME). Cette option est prévue dans la convention qui vient d’être signée. Il s’agit d’une subvention d’Etat au profit de la BNDA qui permet non seulement de réaliser les objectifs assignés, mais aussi une certaine traçabilité. La présente convention, au titre des aménagements agricoles, va aider les opérateurs économiques évoluant dans le secteur agricole à accéder au financement.
Le ministre Cissé a invité les futurs bénéficiaires de cette ligne de crédit à en faire bon usage.
Mamadou DOLO