Session ordinaire de la Cour d’Assises : 5 ans avec sursis et 2 ans fermes pour pédophilie

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    La 2e session ordinaire des Assises de la Cour d’Appel de Bamako suit son cours normal à Banankabougou. Elle a à son rôle 240 affaires, qui portent sur des crimes de sang, des atteintes aux biens publics et des crimes de pédophilie, entre autres. Parmi les affaires inscrites au rôle de la journée du vendredi 12 novembre 2010, celles du Ministère Public contre les nommé Tiémoko Traoré et Mafou dit Cheickna Kibé, tous deux inculpés pour pédophilie.

    Courant juin 2009, le nommé Tiémoko Traoré entrainait très souvent la fillette Awa Dembélé, âgée de 11 ans, dans sa chambre, pour exercer sur elle des attouchements sexuels. Informée de cette situation, la tante et homonyme de la victime avait conseillé à Traoré de cesser son comportement indélicat, mais en vain. Celui-ci a persisté, jusqu’au jour où il a été pris en flagrant délit.

    Interpellé, aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, l’inculpé a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Mais, sur décision de la Cour, il va recouvrer sa liberté, à condition qu’il sache raison garder pendant les 5 prochaines années. En effet, dans sa sagacité, elle a condamné ce vieux de 61 ans à 5 ans de prison avec sursis. Une peine exemplaire, qui devrait servir à le dissuader et à calmer ses ardeurs.

    Quant Mafou dit Cheickna Kibé, lui, les faits le concernant remontent à 2008. Le 21 décembre 2008, dans le village de B-5, commune de Toridagako, au retour du marché, la dame Kadia Djiré envoyait sa petite fille de 8 ans environ, Kotimi Coulibaly à la boutique, pour lui acheter des emballages plastiques.

    En cours de route, la petite fille fut hélée par un individu qui lui demanda de venir prendre de l’argent pour son père. Elle suivit le jeune homme, qui l’entraina derrière les jardins du village, lieux obscurs et peu fréquentés, et entretint des rapports sexuels avec elle.

    Quant il eut fini, il s’habilla et entreprit de ramener la fillette à la maison. Sur le chemin du retour, il fut interpellé par les jeunes du village, qui avaient été alertés par Kadia Djiré, inquiète du retard pris par sa fille. Ayant pris l’inculpé pour un coupeur de tête, les jeunes le conduisirent chez le Maire. Le lendemain, les parents de Kotimi Coulibaly constatèrent la présence de sang sur son slip. Lorsqu’ils l’interrogèrent, elle leur expliqua qu’elle avait eu des rapports sexuels avec l’inculpé, la veille. C’est alors que les parents de la victime portèrent plainte contre lui.

    Mafou a toujours reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec la victime, tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information. Il a précisé cependant que la fillette était consentante et qu’il ne l’avait ni violentée ni menacée. La victime étant une mineure  de 8 ans, la Cour a estimé qu’à cet âge  elle n’était pas en mesure de donner un consentement éclairé.

    Les faits à lui reprochés sont donc constitutifs du crime de pédophilie, plutôt de que viol. Cependant, la Cour a accordé des circonstances atténuantes à l’inculpé et l’a condamné à 2 ans de prison ferme. Après cette décision il devait regagner son domicile, car cette peine correspond au temps qu’il a déjà passé en prison.

     

    Youssouf Diallo

     

     

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