Editorial : Sanogo inquiète, l’avenir du mali s’annonce périlleux

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Après avoir chassé l’ex-Président par un coup de force, tabassé son remplaçant le Pr. Dioncounda Traoré, les terroristes de Kati ont contraint le Premier ministre Cheick Modibo Diarra à rendre son tablier mardi dernier. Il ne manquait plus que ça au Mali !

L’ex-pustschiste, le capitaine Amadou Haya Sanogo

Des militaires qui complotent et tirent des avantages de leur position de force. Un Président qui passe par des moyens peu recommandables pour se débarrasser de son rival, des intimidations en tous genres et un peuple désemparé qui ne sait plus à qui se fier. La cour des « cowboys au-dessus des lois » est bien garnie au Mali. A-t-on atteint les sommets de l’absurdité? Le cynisme risque de monter d’un cran avec cette démission forcée de Cheick Modibo Diarra. C’est si facile de prôner  des demi- vérités  quand cela permet de sauver des intérêts personnels. La vérité oui, mais pas la diversion.

Toute la scène était évidemment planifiée, boulonnée, ajustée au quart de tour. Après la brève apparition du Cheick Modibo Diarra à la télévision pour la lecture d’un discours imposé, le Président de la République monte au créneau  pour justifier la démission sans condamner l’acte. Ensuite vient le tour de la star  car notre De Gaulle  malien se prend pour telle. La stature du discours du Capitaine, son phrasé, son contenu…, tout est purement politique, froid et bien calculé. Il ne comporte aucun mot, aucun geste réellement humain.

Taper à mort  sur Cheick Modibo Diarra, à défaut de pouvoir annoncer un programme concret pour la reconquête du Nord. Une grosse ficelle un peu trop visible. Cette déclaration est grotesque et inquiétante. Il est étonnant que le cerveau de Sanogo soit fasciné à la lumière du bon sens populaire. Populaire, c’est un mot qu’il affectionne…Il l’a d’ailleurs bien dit : si le Mali le lui demande, il est prêt à servir à un autre poste.
Les mots nous manquent pour décrire le dédain de cet homme. Dans un passé pas très lointain, il affirmait avec la même arrogance que Dioncounda ne fera pas une minute de plus au pouvoir après les 40 jours comme Président de la transition. Aujourd’hui, c’est avec la même ferveur qu’il le défend farouchement. A lui seul, Sanogo réunit les pires stéréotypes des politiciens. L’homme qui « vomissait » tant sur les politiciens en est devenu l’un des plus redoutables.

Selon ses propos, quiconque ne se plie pas à ses règles ne pourra garder la tête hors de l’eau. Cette optique est portée par l’adage qui dit que  la fin justifie les moyens . Cheick Modibo Diarra a payé de son insolence.  Mais qu’est-ce que Dioncounda, son ennemi d’hier, a promis au Capitaine pour devenir l’ami d’aujourd’hui ? Ne serait-il pas la Présidence de la République, comme l’ont fait Alpha Oumar Konaré et ATT?

Pour l’instant, Dioncounda est chanceux, car c’est comme si, au-delà de toutes autres, des forces obscures jouaient en sa faveur. Il a pu dépasser les 40 jours de Président par intérim pour se placer dans la période de transition. Mais ces forces obscures l’accompagneront-elles jusqu’à la fin de sa mission ? J’en doute fort !  Le pire est donc à craindre.

NNC

 

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