La salle de conférence du Bureau du vérificateur général (BVG) a servi de cadre le vendredi 2 août 2019, à une conférence de presse sur le rapport annuel 2018 du Bureau du Vérificateur général. Cet événement fait suite à la remise solennelle du rapport annuel 2018 au Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, le 4 Juillet 2019, par le Vérificateur général, Samba Alhamdou BABY. Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Dr Boubou CISSE, et des chefs des institutions de la République ont également reçu le rapport 2018, comme le Président de l’Assemblée Nationale l’honorable Issaka SIDIBE et le Président de la Cour Suprême.
Le Vérificateur Général, Samba Alhamdou BABY a passé en revue sa nouvelle vision stratégique ainsi que les innovations et choix stratégiques qui ont contribué à la réalisation du rapport annuel 2018. Il a précisé que le présent rapport annuel est le fruit de six mois de travaux. Il comporte dix vérifications dont deux financières réalisées à la suite de saisines de citoyens. « Nous avons placé l’Homme au centre des travaux de vérification. J’ai eu l’opportunité de faire une présentation du rapport annuel 2018 au bureau du Conseil national de la Société Civile (CNSC) le mercredi 17 Juillet 2019 ; ensuite, aux représentants des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) le mardi 23 Juillet 2019 ici même dans nos locaux », a précisé Samba Alhamdou BABY.
Au plan des innovations, il a indiqué que le Bureau du Vérificateur Général a mis l’accent sur le strict respect de son cadre légal, et ne plus qualifier les faits constitutifs d’infractions en fraude et en mauvaise gestion. Et ce, pour ne pas empiéter sur les prérogatives de la section des Comptes de la Cour Suprême, juridiction supérieure de contrôle des finances publiques et des pôles Economiques et Financiers, en charge des investigations relatives aux dénonciations, selon le code de procédure pénal. Nous avons également décidé d’intensifier les vérifications de suivi des recommandations et de réduire le délai de mise en route de ces vérifications qui passe désormais de 3 ans à 1 an. En outre nous prévoyons d’autres présentations du rapport annuel 2018, notamment auprès de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ainsi qu’aux citoyens et en langue locale dans certaines régions administratives du Pays.
Les journalistes ont voulu savoir si une partie de plus de 5 millions de produits périmés à la Pharmacie populaire du Mali, d’une valeur de 1,14 milliard de FCFA, dont fait état le rapport du BVG pour un manque de performance inquiétant, a été déjà mise en consommation ? Selon lui, le BVG travaille avec des preuves, or rien ne prouve l’usage de ces médicaments périmés pour soigner les malades.
A noter que ce rapport annuel fait la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Bureau du Vérificateur Général au titre de l’exercice annuel 2018. Il porte la singularité d’être le premier rapport annuel du mandat du nouveau Vérificateur Général qui a pris fonction au mois d’avril 2018. Le rapport annuel 2018 englobe, notamment, les synthèses des rapports des dix (10) missions de vérification conduites, au titre de l’année 2018. Ces missions se répartissent entre six vérifications de suivi des recommandations formulées par de précédents travaux, deux vérifications de performance et deux vérifications financières. Selon le Vérificateur Général, « les vérifications effectuées, au titre de l’année 2018, ont révélé des faiblesses qui offrent, entre autres, une double lecture de la gestion des services publics concernés. D’abord, elles illustrent l’important décalage entre les pratiques et les textes juridiques et procédures. Ensuite, ces faiblesses appellent à la mise en place d’un dispositif approprié de contrôle interne permettant de circonscrire les risques et d’offrir les meilleures possibilités pour que les objectifs des politiques publiques soient atteints ». En effet, poursuit-il « les six vérifications de suivi de recommandations effectuées ont singulièrement fait ressortir, au-delà des disparités dans le niveau de mise en œuvre, la faiblesse du contrôle interne des structures auditées. Concernant la performance des services publics, il a été révélé des situations qui entament sérieusement l’efficacité et l’efficience des prestations des entités vérifiées. Quant à la régularité et à la sincérité des opérations de recettes et de dépenses des structures, objet des vérifications financières, les travaux ont décelé des dysfonctionnements qui compromettent la continuité du service public dont l’impact sur la vie économique et sociale n’est plus à démontrer ».
La conférence de presse s’est achevée par la prise d’une photo de famille.
Philippe Charles le Bon MESSE
Les Secrets bancaires