Que sont-ils devenus ? Chaka Diarassouba  : Président de l’Union des Opérateurs Miniers du Mali (UNOMIN) Un homme d’action et de pensée face à la mondialisation !

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    Petite de taille et grand d’esprit, Monsieur Chaka DIARASSOUBA est du genre d’homme qui gagne par chaos  sur tout ring. Pas avec la force physique mais celle du savoir. Celui qui fut chef de cabinet de Alpha Oumar Konaré au Ministère des Sports, des Arts et de la Jeunesse est doté d’une culture générale hors du commun. Visionnaire, entrepreneur et grand adepte du livre, cet administrateur civil de classe exceptionnelle veut faire profiter à la fois à tous les Maliens les richesses culturelles et minières de notre beau pays.

    Dans sa vie, il dit n’être inspiré que par deux personnes : son père et son premier directeur d’école. Le premier pour l’avoir inculqué les valeurs traditionnelles à partir des récits de ce qui a été le parcours de certains héros de notre histoire, dont Elhadj Oumar. «Dans mon livre (la Grande épopée d’Alhadj Oumar), édité par les EDIM en 1982, j’ai opté de mettre à la disposition de la nouvelle génération un grand pan de notre histoire » souligne M.Diarrassouba.

    Ismael Diawara, l’un des premiers enseignants du Soudan Français, promoteur de l’école de Quinzambougou est considéré par Chiaka Diarassouba comme celui qui l’a logé dans « le monde universel » avec la culture de la lecture. « M.Diawara forgeait l’esprit de ses élèves vers l’atteinte du savoir » a-t-il ajouté.
    En réalité, pour Chaca Diarrassouba, le développement d’un pays comme le nôtre passe par l’instruction. C’est pourquoi, il dépeint le « soussou» développement de notre pays en un seul facteur : le désintérêt de sa jeunesse à se cultiver. Pour rappel, il affirme que c’est l’imprimerie grâce à Gutenberg qui a propulsé l’Europe au siècle de la Renaissance. Cela quand le premier Thora(Taourata) est paru à Mayence en 1440, en 300 exemplaires. Cette invention, aux dires de Diarrassouba a précédé les révolutions : française, anglaise allemande et italienne (avec Garivaldi). « Même l’esprit des lois, à savoir la séparation des pouvoirs de Montesquieu n’aurait jamais vu le jour s’il n’y avait pas l’imprimerie » insiste Chaka Diarrassouba avant d’ajouter que cette invention plus que les armements a été la nourriture des hommes de la révolution française comme Robespierre. Bref, pour Diarrassouba c’est le livre qui a fait éclore le monde. « C’est ce que nous, nous n’avons pas compris encore au Mali » regrette-t-il pour ensuite affirmer que sans les « Echos » le 26 Mars n’aurait pas eu lieu.

    Un éclaireur public :
    Dans le domaine de publication, Chaka n’est pas un acteur de 25ème heure. En effet, si Diarrassouba peut être considéré comme un homme multidimensionnel, l’édition est une facette suprême de ce personnage.
    Il a à son actif de nombreux livres et publications, dont :Alfa MAKI de Fanta Damba en 1979( qui a reçu l’approbation de Amadou Hampaté Bah), les « Métamorphoses » en 1980 et deux ans après la grande « Epopée d’Alhadj Omar », tous édités chez EDIM. La toute dernière œuvre de cet adepte de la tradition africaine s’appelle « l’Epopée Songhoi » sortie en 2009 par les éditions Jamana. Il est membre actif du Bureau de l’Union des Ecrivains du Mali et Vice Président depuis 1985, de l’Association pour la sauvegarde de Tombouctou.

    En outre, malgré ses diverses occupations, Chaka Diarassouba affiche fièrement ses satisfactions sur le rôle joué par sa maison d’édition « Fayida » dans la culture du savoir dans notre pays. « En Mars 1991, Fayida et Jamana étaient les seules maisons d’éditions privées du Mali » affirme-t-il, avant d’ajouter que même si cette structure a connu des hauts et des bas, il garde espoir sur son avenir. Par ce que l’objectif visé par son promoteur est de vulgariser la lecture auprès de tous les enfants du pays,  « Fayida » a choisi comme crédo, l’édition des livres scolaires. Même si cette maison d’édition traverse des moments difficiles, son initiateur saisit la situation avec philosophie. « Dans toute entreprise il y’a des périodes fastes et néfastes, Fayida a subi ce cycle et nous l’acceptons comme les données de la dialectique. Mais il est bon que tout le monde sache que le moment est arrivé de soutenir l’édition, car elle n’a pas de contre valeur » a expliqué Diarrassouba.

    L’édition n’est pas le seul fusil d’épaule de cet ancien cadre de l’administration malienne, loin s’en faut, car Chaka Diarrassouba jouit d’une grande respectabilité dans le monde des affaires au Mali. C’est ainsi qu’au compte des opérateurs miniers il a longtemps siégé au sein du Conseil Economique Social et Culturel ainsi que celui du Patronat. Il est le Président Directeur Général de la Compagnie Minière de Falémé.

    Un Pionnier dans l’essor économique national !
    Après ses études au premier cycle de l’Ecole Nationale d’Administration de Bamako (1966-68), Chiaka fera ses premiers pas d’administrateur civil dans le Nord malien, plus précisément à Bourem comme 2ème adjoint au Commandant de Cercle. Son goût acharné pour les études l’amènera à faire son deuxième cycle de l’ENA (1972-1976). C’est donc à partir de1977 que celui qui a construit l’actuel Palais de la Culture commença sa véritable carrière de responsabilité. Il atterrit à la même année à la Société d’Exploitation des Produits Oléagineux du Mali(SEPOM) comme directeur adjoint du Service Administratif et du Personnel. Au regard de son dynamisme et de sa rigueur, Alpha Oumar Konaré dès son arrivée à la tête du Ministère des Sports, des Arts et de la Jeunesse, n’a pas hésité à louer les compétences de Diarrassouba pour venir assumer les rênes de son cabinet. C’était en 1978, lorsque Chaka Diarrassouba n’était que le 2ème adjoint au Commandant de Cercle de Yélimané.  Et les résultats escomptés sont connus de tout le monde. Car, c’est sous son égide que toutes les importantes réformes, dans le sport et la culture dans notre pays ont été amorcées.

    Cependant, comme grands souvenirs de son parcours administratif, Chaka Diarrassouba cite en premier lieu la réalisation du palais de la Culture de 1980 à 1983.Cela, lorsqu’il était Conseiller Technique, chargé des Grands Travaux du MSAC. «La construction du Palais de la Culture relevait de l’utopie pour certains. Il nous a fallu nous battre auprès des Coréens pour que ce projet puisse voir le jour » rappelle Chaka Diarrassouba.

    Aussi, il est à l’actif de la rénovation du Musée de Bamako avec le français Jean Louis Puvin.
    Dans le secteur des Mines au Mali, Chaka Diarrassouba reste un acteur de premier rang. Président de l’Union des Opérateurs Miniers du Mali, il estime que le Mali doit mettre un accent particulier sur la transformation de ses matières premières pour augmenter le niveau de vie de sa population. « Il faut un processus accru d’industrialisation à partir des matières premières du sous-sol au Mali. Comme disait le professeur Raymond Aron, la différence entre les pays s’apprécie à partir de leur capacité à transformer leurs matières premières avec ses propres connaissances, son propre capital et sa propre main d’œuvre » affirme M. Diarrassouba.

    La découverte du pétrole ne lui fait point sursauter. Selon lui, avant le pétrole, le Mali doit d’abord explorer d’autres minerais que son sous sol renferme en plus de l’or, à savoir : la bauxite, le fer le manganèse, le lithium, le tantale…

    A signaler que Chaka Diarrassouba a déjà conduit plusieurs missions gouvernementales en France, en Union Soviétique, en Corée du Nord, en Afrique Centrale (Zaïre, Congo, Gabon) et en Afrique de l’Ouest (Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Sénégal). Ses passions sont la lecture et la boxe.
    Moustapha Diawara

     

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